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Critique de Loulouread


La Dina, elle en a des fantômes dans sa vie.
Pays des lutins et des gnomes, le nord de la Norvège au XIXe siècle est mis à l'honneur dans cette magnifique fresque romanesque et féministe de Herbjørg Wassmo.

Très tôt Dina est confrontée avec la mort de sa mère Hjertrud et sa révolte sera telle que son père, le commissaire, devra tenter de la dompter. Comme on dompte un cheval bien sûr. le cheval plie ou il sera vendu. Dina ne cède pas et son père la donnera en mariage à son meilleur ami Jacob. Elle est jeune et lui a l'âge de son père. Elle déménage de Fagernesset vers Reinsnes. Une montagne sépare le père et la fille, ou un si long rivage…

Dina devint « une bonne femme mariée qui grimpait aux arbres, qui se promenait en sous-vêtements à son propre mariage, qui n'avait pas su lire avant l'âge de douze ans et encore rien d'autre que la Bible, et qui montait à cheval à califourchon et sans selle, devait nécessairement porter les fautes des générations antérieures. »

Dina, qui rêve d'indépendance et de liberté, saura bien se tirer d'affaire dans cette société puritaine qui carbure au travail, à la pêche et au changement de saisons. La vie est dure au Nord de Bergen et les femmes sont reléguées aux tâches secondaires. Dina a la chance d'avoir une position enviable qu'elle partage avec les femmes autour d'elle.
À la mort de son mari, la Dina explose!

Elle installe le violoncelle de Lorch entre ses cuisses, elle joue des polonaises et le monde change de couleur continuellement.
Elle cherche l'amour.

« L'amour est une vague faite seulement pour la plage qu'elle rencontre. »

Se présente un russe qui arrive du Nord.

« Ses cheveux sont comme l'eau d'un glacier transformée en fils de soie dans sa route vers la mer. Ils éclaboussent mes yeux. »

Ce livre est plein de poésie malgré la noirceur de cette vie rude et dure. La guerre fait son nid, et la Dina protège les membres de sa famille. Elle ouvre sa maison aux voyageurs de passage et fait commerce. Elle a une alliée laponne, Stine, qui a des rites saisonniers.
« La vannerie, le tissage, le ramassage des plantes médicinales et la teinture des laines. Dans sa chambre, cela sentait l'osier, la laine et une fraîche odeur d'enfant. »
Un sacrée bonne femme cette Dina qui vit pleinement et sans détour. Sa folie n'est jamais loin ce qui me l'a rendue encore plus humaine malgré son imposante stature. J'ai adoré le côté grandiose de cette Norvège que j'ai bien hâte de visiter et le lyrisme de l'écriture. Un immense coup de coeur!

« Le chagrin, c'est les images qu'on ne peut pas voir, mais qu'il faut porter quand même. »
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