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Critique de Fleitour


Quel cadeau !
Quel plus beau cadeau peut offrir un auteur de fiction que celui de nous faire partager les aventures d'un grand personnage romanesque. Un homme ? Non trop banal, une femme. Donner à faire vivre, une déesse, une éternelle indomptée selon l'éditeur, une féministe, bien dans sa peau, aux aspirations extravagantes, croquant la vie avec panache, talent, et gourmandise.
Le charme de ce livre « Les Limons Vides » est de construire un personnage aux multiples facettes, impossible à résumer tant la complexité de son caractère trace un chemin de fureur et d'angoisse selon ses attaches.


Dina est une invention miraculeuse une créature, qu'on aurait pu appeler flocon d'argent. 'Le visage de Dina semblait un paysage couvert de neige, sans aucune émotion" indique l'auteur page 13.
Dina ressemble à Dantès ou Cyrano, un peu de chacun ou beaucoup des deux, mais c'est une femme plongée dans la glace du grand Nord, soumise à la rudesse des temps, aux bourrasques piquantes des démons du ciel.
Herbjorg Wassmo devient un Giono grinçant comme un cagou des icebergs, un innocent au visage exalté, les bras et son corps suivant une gestuelle quand il tape sur un bidon, pour imaginer les pires abîmes.


Dina est elle responsable de la mort de sa mère  ?
On ne devrait pas pouvoir s'en sortir d'une telle situation, d'un tel geste involontaire mais meurtrier. Pourtant Dina va surmonter ce chaos. Cela faisait des mois qu'elle ne parlait plus. Enfermée dans un cocon de douleur ou indifférence diront certains adultes. Un enfant qui perd sa mère ne peut ni parler ni pleurer. La musique du coeur s'est cassée.


C'est un précepteur Mr Lorch qui prend Dina en charge.
Un jour M Lorch joua du violoncelle il fit vibrer une corde, et ce fût comme un éclair chargé de feu, un crépitement suivi d'une longue note aiguë.
"C'est alors que le miracle se produisit,"
"Encore, joue encore,"...
Les larmes coulaient à flot le long de ses joues" 


Touchée par la grâce Dina devient une virtuose du violoncelle, et dominera bientôt le piano. A t-elle changé ? Son père le commissaire Dagny, le pense et quand Jacob son ami lui fait à l'adresse de Dina une demande en mariage, ravi il s'y soumet.
Une belle union qui étrangement va dépasser ce qu'un brave homme un peu âgé peut accepter de sa propre épouse.
Son père est le premier témoin d'une dissonance. "Elle avait en elle une sauvagerie qui n'était pas faite pour attirer les hommes en quête d'une épouse", plusieurs fois il avait nettement exprimé ce doute, page 66.
C'était la première fois qu'il se rendait compte qu'aucune limite n'existait pour Dina. "Qu'elle ne craignait le jugement de personne." insiste Wassmo page 93.


Rien ne la portait mieux que la fougue de son cheval de robe noir. Le monde autour de Dina va t-il s'effondrer ? Et que deviendra Reines la grande demeure et son comptoir au fond de la baie.. Une étrange passion cerne la chevelure rousse de Tomas, "la bouche de Tomas tremblait devant Dina"...


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