"Il en va du mariage comme des cornichons trop fades! Il faut un morceau de viande bien épicé en-dessous pour les faire avaler!"
L'heure bleue était alors passée au blanc brumeux et les bruits de la ferme se transformaient en bourdonnement léger. Les ombres s'estompaient dans les coins comme des esquisses sur un vieux parchemin. Elles renfermaient des odeurs
Quand le commissaire fulminait au-dessus de la tête baissée de Lorech parce que Dina, après trois ans d'enseignement ininterrompu, ne savait toujours pas lire autre chose que la bible de Hjertrud, elle ouvrait alors la porte de sa chambre, plaçait le violoncelle entre ses cuisses et laissait la musique des psaumes préférés de son père déferler sur le bureau. Cela ne manquait pas de faire son effet.
Il fut défendu de parler de "l'affreux malheur". On le faisait quand même. C'était justement la prérogative des domestiques que de commenter les choses défendues à voix basse. Enfin, relativement basse.
Savoir jouer les notes ne veut pas dire qu'on a le pouvoir d'émouvoir. La musique a une âme, comme les gens. Il faut aussi la faire entendre...
(…) "Qu'est-ce que c'est que le chagrin ?" (…) "Pour moi, ce sont toutes les images que je ne vois pas clairement … Mais que je porte en moi quand même." (…) "Oui. Ce sont les images qu'on porte." (…) Le chagrin, c'est les images qu'on ne peut pas voir, mais qu'il faut porter quand même.
Elle avait en elle une sauvagerie qui n'était pas faite pour attirer les hommes en quête d'une épouse.
p 66 .
Mais toute cette antipathie cachait une corde qui vibrait. Une curiosité. Celle de découvrir ce qui poussait les gens, comme Jacob, à de telles folies. Celle de découvrir comment une gamine pouvait prendre le contrôle de toute une propriété. Sans même avoir à lever un doigt. (p161)
(…) En affaires, faut jamais dire plus que le nécessaire. Si on a rien à dire, on laisse l'autre parler. A un moment ou à un autre, il en dira trop.
(…) C'est seulement ceux qui font ce qu'ils doivent, qui sont indispensables.