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Critique de Ziliz


1922, Frances Wray a vingt-six ans. Depuis le décès de ses deux frères à la guerre et celui de son père, elle vit seule avec sa mère dans leur grande maison d'une banlieue londonienne. Les excès paternels ont ruiné la famille, il devient difficile d'entretenir cette demeure qui commence à se délabrer. Frances et sa mère sont contraintes de louer une partie de leur logement à un jeune couple de classe moyenne, Lilian et Leonard Barber, tout en continuant à vivre dans les pièces voisines. La promiscuité s'annonce délicate (à la fois gênante et troublante), les Barber sont bruyants, un brin frustes et vulgaires. Mais Frances et Lilian deviennent amies, confidentes, et, on s'en doute si on connaît les romans de Sarah Waters...

Peinture réaliste et intéressante des années 1920 à Londres, des difficultés de l'après-guerre pour des petits bourgeois désargentés. L'ambiance so british m'a rappelé les autres romans de Sarah Waters, bien sûr, mais aussi 'Prodigieuses Créatures' de Tracy Chevalier - à un siècle d'écart, la condition des jeunes femmes de ce milieu social ne semble guère différente.
Beaucoup de sensualité, l'auteur a fait ses preuves en la matière avec ses autres romans lesbiens, les quelques jolies scènes érotiques ne peuvent qu'émouvoir les convertis de tous bords. Les expressions des sentiments amoureux, en revanche, m'ont souvent surprise et agacée, je les aurais certainement trouvées ridicules dans une histoire d'amour hétérosexuel : « [...] et une vague d'émotions mêlées la submergea, un frisson de tout son corps - était-ce là l'amour ? Ma foi, si ce n'était pas l'amour, cela y ressemblait beaucoup. Mais si c'était l'amour... oh, si c'était l'amour... ! » (p. 289)

L'intrigue est très lente, elle se déploie sur sept cents pages, sans le rythme et les rebondissements présents dans l'excellent roman 'Du bout du doigts' de la même auteur. M'engluant dans l'ennui, j'ai cédé à la curiosité au tiers de l'ouvrage et jeté un oeil sur la quatrième de couverture. Sous la présentation de l'éditeur, ce petit commentaire commercial publié dans Entertainment Weekly : Je regrette de l'avoir lu avant d'avoir terminé le livre parce qu'il m'a semblé qu'il spoilait. Mais une fois la lecture achevée je suis encore plus furax, je me dis qu'il ne s'applique pas à cet ouvrage de Sarah Waters mais à 'Du bout des doigts'.
Frustration, déception. Comme l'impression d'avoir été trompée sur la marchandise et d'avoir attendu des surprises qui ne sont pas venues.
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