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EAN : 9782207118962
704 pages
Denoël (17/04/2015)
3.75/5   183 notes
Résumé :
Angleterre, 1922. La guerre a laissé un monde sans hommes. Frances, vingt-six ans, promise à un avenir de vieille fille revêche, habite une grande maison dans une banlieue paisible de Londres avec sa mère. Pour payer leurs dettes, elles doivent sous-louer un étage.

L’arrivée de Lilian et de Leonard Barber, tout juste mariés, va bousculer leurs habitudes mais aussi leur sens des convenances. Frances découvre, inquiète et fascinée, le mode de vie des no... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (45) Voir plus Ajouter une critique
3,75

sur 183 notes
Mais pourquoi les hommes et les femmes ne peuvent-ils jamais se contenter de ce qu’ils ont et veulent-il toujours plus ?
Est-il vraiment dans la nature humaine de désirer sans cesse de nouvelles choses, d’avoir envie de vivre de nouvelles sensations, d’être avide de tout, tout le temps, au risque de connaître la frustration, l’angoisse et bien pire encore ?

Une mère et sa fille adulte, les Wray, n’arrivent plus à faire face à leurs soucis financiers et décident donc de louer le premier étage de leur maison à un couple de jeunes mariés.
Leonard et Lilian Barber, les locataires, s’avèrent être un couple aimant faire la fête, et cela va bouleverser les habitudes tranquilles et routinières des propriétaires.
L’histoire se passe à Londres, en 1922, la guerre est terminée mais elle a laissé des séquelles derrière elle, tant de morts et d’atrocités et aussi une farouche envie de vivre.

Comme d’habitude avec Sarah Waters, l’écriture est magnifique, il n’y a jamais de passage mièvre ou ennuyeux et la psychologie des personnages est fouillée.
J’ai aimé le virage que fait l’histoire en cours de route, on s’attend à vivre la naissance d’une amitié particulière et finalement, le roman nous entraîne vers tout autre chose.
L’homosexualité féminine est un thème cher à l’auteur, il figure dans presque tous ses romans, mais elle arrive à se renouveler et à proposer des variations sur ce thème, un peu comme des danses qui jamais ne se ressemblent mais révèlent toutes de la sensualité, que ce soit un tango rythmé, une valse joyeuse ou une danse lascive et triste à la fois.
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J'ai lu presque tous les livres de Sarah Waters : Caresser le velours,2002, du bout des doigts , 2003, Ronde de nuit 2006 et Affinités .....avec grand plaisir .
Je les ai achetés et ils trônent dans ma bibliothèque..

Nous sommes en 1922, Frances Wray, vingt- six ans , depuis le décès de ses deux frères à la guerre, et celui de son père , qui a laissé des dettes, à cause de ses excès , sa mère et elle doivent sous- louer un étage de leur grande demeure, dans la banlieue londonienne.
L'arrivée d'un jeune couple : Lilian et Léonard Barber bouleversera leur quotidien.
Les Barber sont bruyants , conversations , rires, sautillements, musique du gramophone à tous les étages , marmonnements , à la limite de la vulgarité..
Bientôt : Frances , dans les bras de Lil découvrira des plaisirs interdits et inouïs .
Les deux jeunes femmes pensent bientôt à tout quitter pour vivre ensemble .
Mais la vie en décidera autrement ...
Je n'en dirai pas plus.
Avec son talent habituel, l'auteure spécialiste,——égérie de l'homosexualité féminine ,——à l'instar de tous ses romans , développe de belles pages de sensualité incandescente.
Elle décrit aussi avec réalisme le Londres d'après guerre, en pleine tourmente ...
Je me suis ennuyée à cause de la lenteur de l'intrigue qui s'étire sur sept cents pages,...
Contrairement à ce que disent les éditeurs ce roman n'a pas eu la même saveur que les autres , ennui, longueurs , il ne m'a pas tenue en haleine toute la nuit !
Quelle déception ! Une auteure très appréciée jusque là !
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1922, Frances Wray a vingt-six ans. Depuis le décès de ses deux frères à la guerre et celui de son père, elle vit seule avec sa mère dans leur grande maison d'une banlieue londonienne. Les excès paternels ont ruiné la famille, il devient difficile d'entretenir cette demeure qui commence à se délabrer. Frances et sa mère sont contraintes de louer une partie de leur logement à un jeune couple de classe moyenne, Lilian et Leonard Barber, tout en continuant à vivre dans les pièces voisines. La promiscuité s'annonce délicate (à la fois gênante et troublante), les Barber sont bruyants, un brin frustes et vulgaires. Mais Frances et Lilian deviennent amies, confidentes, et, on s'en doute si on connaît les romans de Sarah Waters...

Peinture réaliste et intéressante des années 1920 à Londres, des difficultés de l'après-guerre pour des petits bourgeois désargentés. L'ambiance so british m'a rappelé les autres romans de Sarah Waters, bien sûr, mais aussi 'Prodigieuses Créatures' de Tracy Chevalier - à un siècle d'écart, la condition des jeunes femmes de ce milieu social ne semble guère différente.
Beaucoup de sensualité, l'auteur a fait ses preuves en la matière avec ses autres romans lesbiens, les quelques jolies scènes érotiques ne peuvent qu'émouvoir les convertis de tous bords. Les expressions des sentiments amoureux, en revanche, m'ont souvent surprise et agacée, je les aurais certainement trouvées ridicules dans une histoire d'amour hétérosexuel : « [...] et une vague d'émotions mêlées la submergea, un frisson de tout son corps - était-ce là l'amour ? Ma foi, si ce n'était pas l'amour, cela y ressemblait beaucoup. Mais si c'était l'amour... oh, si c'était l'amour... ! » (p. 289)

L'intrigue est très lente, elle se déploie sur sept cents pages, sans le rythme et les rebondissements présents dans l'excellent roman 'Du bout du doigts' de la même auteur. M'engluant dans l'ennui, j'ai cédé à la curiosité au tiers de l'ouvrage et jeté un oeil sur la quatrième de couverture. Sous la présentation de l'éditeur, ce petit commentaire commercial publié dans Entertainment Weekly : Je regrette de l'avoir lu avant d'avoir terminé le livre parce qu'il m'a semblé qu'il spoilait. Mais une fois la lecture achevée je suis encore plus furax, je me dis qu'il ne s'applique pas à cet ouvrage de Sarah Waters mais à 'Du bout des doigts'.
Frustration, déception. Comme l'impression d'avoir été trompée sur la marchandise et d'avoir attendu des surprises qui ne sont pas venues.
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Derrière la porte est le second roman de Sarah Waters que je lis. Même si je lui préfère Caresser le velours, je ne vais pas bouder mon plaisir. J'ai passé un moment de lecture fort agréable en compagnie de Frances Wray et de la galerie de personnages qui gravitent autour d'elle.

L'histoire se déroule en 1922, dans une Angleterre qui tarde à se remettre des atrocités du premier conflit mondial. La famille Wray y a perdu ses deux fils, le père mourut suite à ces deuils, trop durs pour son coeur. Ce nouveau décès révéla la quasi faillite de cette famille de la bonne société du fait d'inconséquents investissements paternels. Frances et sa mère se doivent donc de restreindre leur train de vie et de louer une partie de la maison pour subvenir à leurs besoins. C'est ainsi que débarque dans leur vie chagrine le jeune couple Barber, Léonard et Lilian.
Pour la suite... à vous de la découvrir au fil des pages qui réservent quelques surprises.

La couverture de la version poche 10/18 - et les précédents ouvrages de l'auteur - est suffisamment évocatrice pour donner à comprendre que l'homosexualité féminine va constituer une part importante de l'intrigue. Sarah Waters est devenue depuis son premier roman une égérie littéraire lesbienne. Au-delà de ça, son récit ne se transforme pas en pamphlet de revendication. Elle démontre la difficulté en ce début du XXème siècle des amours saphiques. le personnage de Frances est bouleversant, elle qui sacrifia son premier amour au conformisme exigé par sa mère. L'amertume, le regret et les affres de la solitude - le tout mêlé à une quasi indigence cachée sous la nécessité de tenir son rang tant bien que mal - sont très palpables dans les pages du livre.

Je pense poursuivre la découverte de l'univers littéraire de Sarah Waters. Son style est plein de délicatesse, la psychologie et la personnalité de ses personnages bien campés (j'aime beaucoup Mrs Viney, la mère de Lilian - elle vaut le détour!). Elle retranscrit très bien les ambiances des époques pendant lesquelles se déroulent ses histoires. Il est également très intéressant de suivre les évolutions des liens entre les divers protagonistes.
Une conteuse de talent à suivre.
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Londres, 1922. À l'ouverture du roman, Frances Wray et sa mère, deux bourgeoises désargentées, accueillent les Barber, à qui elles vont louer une partie de leur maison, afin d'éviter la pauvreté. La présence de ce jeune couple un peu bohème amuse dans un premier temps Frances, célibataire endurcie et lesbienne assumée, ou du moins autant que faire se peut en Angleterre au début du XXe siècle, avant que Lilian Barber, avec ses robes colorées et ses lèvres fardées aux antipodes de la simplicité un peu poussiéreuse de la jeune femme, ne commence à l'intriguer puis la séduire. Une relation sentimentale se tisse entre les deux femmes, avant qu'un drame ne se produise, remettant tout en cause…

Si je me suis jetée (comme d'habitude avec cet auteur) sur « Derrière la porte », sixième ouvrage de Sarah Waters, j'en ai été déçue (c'est d'ailleurs celui de cet auteur qui m'a le moins plu), notamment parce que les trois parties qui le composent sont assez inégales : si le roman commence sur les chapeaux de roue, une belle longueur à la moitié de la première partie (centrée sur le personnage de Frances, mais surtout sur ses états d'âme et ses atermoiements qui, d'intéressants, deviennent rapidement fatigants), et quasiment jusqu'au drame vient un peu doucher l'enthousiasme du lecteur.
Néanmoins, dès que le roman reprend de la vigueur (impossible d'être plus précise sans « spoiler »), « Derrière la porte » redevient agréable à lire, balloté que l'on est par Sarah Waters (qui quitte ici pour la première fois l'époque victorienne pour le XXe siècle).

En effet celle-ci, comme à son habitude, joue avec son lecteur tout au long de l'ouvrage, en réussissant à lui faire comprendre que des rebondissements peuvent se cacher derrière chaque situation (ceux-ci étant toutefois moins spectaculaires qu'à l'habitude). C'est ainsi que je me suis retrouvée à échafauder toutes sortes de scénarios plus improbables les uns que les autres, aidée également par une quatrième de couverture assez mal rédigée (qui en dit trop, puis parle d'un rebondissement final inattendu… ce qui est beaucoup dire).
Sarah Waters joue également sur une part de mystère, sur cette part de voyeurisme qui se cache en chacun (ou presque) de nous : que se passe-t-il derrière la porte (des apparences) ? Derrière celle de Léonard et Lilian Barber, ce couple qui ne va pas aussi bien qu'il en donne l'air ? Ou celle de Frances, derrière laquelle les deux jeunes femmes laissent libre cours à leur passion ? Ou encore celle de la situation dans laquelle elles se retrouvent prisonnières, telle une prison de la passion interdite ?

Ainsi, avec « Derrière la porte », Sarah Waters signe une nouvelle fois un roman qui fait la part belle aux femmes (les hommes étant soit morts - lors de la Première Guerre mondiale -, soit d'une inconsistance et d'une faiblesse parfaites du point de vue du caractère et des agissements).
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critiques presse (3)
Lexpress
27 avril 2015
Remarquable portrait de femme(s), cette fresque sociale et sentimentale aux airs de grand feuilleton se révèle aussi un hommage à la littérature populaire de l'entre-deux-guerres.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LaPresse
23 avril 2015
Sarah Waters possède cette faculté de (nous) faire croire que son oeuvre date vraiment de l'époque à laquelle elle se déroule. Et c'est magique.
Lire la critique sur le site : LaPresse
LaLibreBelgique
21 avril 2015
Il n’aura pas fallu vingt ans à Sarah Waters pour devenir la championne anglo-saxonne du roman lesbien.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (15) Voir plus Ajouter une citation
Ces sons se révélaient troublants, tout comme le kimono entrebâillé ; et le silence plus troublant encore. Assise à son bureau, un moment auparavant, Frances envisageait ses locataires de manière purement mercantile - quelque chose comme deux grands shillings à pattes. Mais voilà, se dit-elle en quittant la pièce à reculons pour retrouver le carrelage du vestibule, voilà ce que cela signifiait vraiment, avoir des locataires : cette étrange promiscuité, cet instant d'une intimité presque incongrue où la seule chose entre une Mrs Barber nue et elle était deux mètres de cuisine et une mince porte de bois. Une vision s'imposa à son esprit : ces courbes de chair, rosies par la chaleur du bain.
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Cependant, Mrs Barber, encore descendue de quelques marches, avait de nouveau rougi : elle contemplait d'un air atterré le chiffon noué sur les cheveux de Frances, ses manches roulées et ses mains écarlates, à ses pieds le tapis de caoutchouc qui portait encore l'empreinte de ses genoux. Frances connaissait par coeur cette expression - elle en était plus que lasse, en fait - pour l'avoir si souvent vue : sur le visage de voisins, de démarcheurs, des amies de sa mère, tous ces gens qui avaient traversé la pire guerre que l'humanité ait connue mais semblaient toujours, pour quelque mystérieuse raison, ne pas supporter la vue d'une jeune femme éduquée faisant un travail de bonne à tout faire.
(p. 38-39)
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Car était-ce seulement ça, l'amour ? se demandait-elle sombrement. Quelque chose qui vous sauvait de la solitude ? Une sorte d'assurance contre le néant de n'être que soi-même ?
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«  Frances sourit , puis ferma elle aussi les yeux, s’abandonnant à la lumière d’été , à la douceur de l’instant , à l’air si âprement évocateur de cette période particulière de la guerre.
Le son vacilla un peu . L’homme s’éloignait , jouant toujours sa mélodie .
Comme il se tournait pour descendre du trottoir , il apparut au dos de son trench- coat un panneau sur lequel il avait peint l’inscription suivante :
PRÊT À BOSSER! EMBAUCHEZ- MOI ! » ....
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Qu'avaient -elles fait, toutes les deux ? Elles avaient introduit cette passion dans la maison : pour la première fois, elle la voyait comme quelque chose de sauvage, d incontrôlable, presque doué d'une vie propre. C'était comme un fugitif qu'elles auraient reccueilli nuitamment, puis dissimulé dans le grenier ou dans un coin secret derrière les murs.
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