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Critique de Hartcourt


Un étudiant et un ex-auteur à succès se retrouvent dans un manoir isolé du Cotentin. Une mystérieuse inscription sur les murs vermoulus de la demeure les mettront sur la piste d'un manuscrit perdu et un secret criminel datant de la Commune.

Voilà pour le décor. Et je dois avouer que c'était assez prometteur, sans compter la couverture magnifique et hypnotisante. J'étais vraiment très enthousiasmée.

Au final ? On se retrouve avec un Da Vinci Code du pauvre, si j'ose dire. Un mystère assez plat, et un secret incroyablement décevant. L'exercice de style à la fin ne suffit pas à relever le texte. Il n'y a aucun suspense, pas de réel obstacle ou de difficulté. On ne frissonne jamais et on ne s'inquiète guère plus du sort des protagonistes.

Plus embêtant encore, on ne sait pas ce qui motive les personnages. Ils mettent leur vie en danger pour un manuscrit perdu. La moindre des choses, c'est de montrer en quoi cette quête est existentielle pour les deux. Elle doit au moins pouvoir combler un besoin moral ou psychologique. Ce n'est aucunement le cas ici. Un thriller du pauvre, comme je vous dis. Pas d'enjeux, une enquête de voisinage assez ridicule (type Cluedo), des personnages superficiels qui n'évoluent pas et ont des réactions incohérentes.
Quant aux dialogues…ils peinent à être réalistes. Ou alors, ils servent de prétexte pour nous gaver d'informations qui auraient pu être distillées de manière plus inventive.

Le suspense est étouffé par des paragraphes pontifiants sur la littérature, l'architecture ou la Commune. Ça peut être intéressant, si le récit et les péripéties sont eux aussi étoffés, s'il y a des surprises et des retournements de situation. Il n'y a rien de ça. Tout est simple, mis à part la généalogie avec laquelle l'autrice n'est pas avare en détails.
Anatole Derk est le personnage le mieux construit, mais ça reste assez tiède pour ce discoureur pédant et frustré.
Etienne est transparent.
Cassandre plutôt irritante.
Anne d'Aboville, transparente aussi.
On s'attendrait à ce que le fameux Méhidier complique les choses et rende enfin ce roman captivant, mais…non.

La diabolique recluse ? Elle n'apparait qu'à la fin et son sort n'est ni à la hauteur de la couverture, ni à la hauteur de tout ce foin qui est fait le long du récit.
Ensuite, ça se finit un peu niaisement pour notre duo d'enquêteurs du dimanche avec une romance qui arrive comme un cheveu sur la soupe.

Pour le soit-disant Grand prix des enquêteurs, ce roman me laisse vraiment perplexe pas sa médiocrité narrative. (Et je parle vraiment de technique de narration, pas de technique stylistique, car sur ce point-là, l'autrice se défend très bien)

Pour moi ce récit a l'étoffe d'un cozy mystery, mais pas d'un thriller primé au motif de son enquête qui n'est ni originale, ni intéressante, ni même trépidante.

Parmi les points positifs, je reconnais que l'autrice sait instaurer une atmosphère un peu gothique et que les descriptions sont efficaces. On ressent un côté fantomatique tout le long du texte. Cet aspect m'a plu.








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