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Critique de SagnesSy


Pourquoi Lucie ? Elisabeth Weismann s'en explique dans un préambule de treize pages difficile à résumer en quelques mots, mais qui contient tout ce qu'elle va par la suite détailler : l'affaire Dreyfus, bien sûr (« Rappelons les faits : octobre 1894, un jeune officier juif alsacien, Alfred Dreyfus, est condamné, accusé d'avoir vendu à l'Allemagne des secrets militaires, subit le déshonneur suprême d'être dégradé, est déporté en Guyane dans des conditions qui en toute logique auraient dû « l'enterrer vivant ». Et ce au terme d'un procès bâclé, à charge, mené à huis clos par un conseil de guerre sur la base de fausses preuves, de ragots et de préjugés antisémites, bafouant les droits les plus élémentaires de la défense et de la justice. ») – mais aussi qui était la femme du capitaine, Lucie, vingt-cinq ans au moment de cette arrestation.
Vingt-cinq ans seulement, et déjà, immédiatement, « elle pense et elle pense juste »; elle obtient d'Alfred qu'il consente à un pacte, il s'engage à rester vivant et elle s'engage à tout faire pour récupérer son (leur) honneur. Elle le portera littéralement à bout de plume avec une correspondance intense, tout en étant une actrice acharnée de sa réhabilitation, et elle s'éteindra en décembre 1945, dix ans après Alfred.
Mais leurs vies ne se résumaient pas à l'Affaire avec un grand A, et ce document s'intéresse de près à cette époque, le début du XX° siècle, le climat social, la place de la femme, le poids d'une éducation, la judéité et sa perception – troublantes résonances un siècle plus tard.
Il est indéniable que le fond est passionnant, absolument précis et très documenté, mais l'énergie de la plume d'Elisabeth Weismann ne m'a pas permis de trouver ma place dans son texte, son avis à elle est partout, j'ai eu l'impression de lire quelqu'un de très énervé et petit à petit je me suis éloignée, sautant un passage ici, une page là, finalement soulagée d'en avoir fini.
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