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4,08

sur 195 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Je suis une inconditionnelle d'Aurélie Wellenstein, cette Emilie Nothomb de l'imaginaire qui est tellement prolixe depuis de nombreuses années, alors je suis sûrement partiale, mais j'ai eu un gros coup de coeur pour cette duologie, la première de l'autrice, où sa revisite des figures du croisé, de l'inquisiteur et de la sorcière m'ont transportée !

Pourtant avec l'autrice, c'est souvent quitte ou double pour moi. J'ai adoré les âpres voyages du Dieu Oiseau, du Roi des Fauves ou encore du Désert des couleurs, tandis que La mort du temps ou Les loups chantants m'ont laissée plus dubitative. Ici, elle propose quelque chose de nouveau, elle qui est habituée aux récits plutôt courts et en un seul tome, mais ce diptyque fut plus qu'une riche idée tant elle s'est appropriée le format pour nous offrir une splendide narration pleine de surprise et d'émotion !

Dans ce nouveau récit, l'autrice change un peu d'époque et de paradigme par rapport à ce qu'elle a déjà essayé. Dans une sorte de Renaissance / fin Moyen Âge fictif, elle élabore un monde où un royaume, celui de Comhgall, s'enfonce dans une sorte d'âge sombre avec un roi fou, manipulé par un Moine qui aurait des visions et qui fait la chasse à ces hommes et femmes différents qui auraient un lieu « contre nature » avec certains animaux totems qui les auraient contaminés et métamorphosés. Une nouvelle chasse aux sorcières s'organise sous forme de chasse aux tarentulas et autres garous. C'est dans ce cadre, qu'une jeune lissière, Erin, va se faire arrêter dénoncée arbitrairement parce que sa mère a été autrefois tuée par l'Inquisition. de fil en aiguille, elle va rencontrer tour à tour inquisiteurs, adolescent au masque de fer et croisés en quête de repentance.

Sous ce méta-texte très riche, l'autrice nous embarque ou en tout cas m'a embarquée dans une dense et sombre aventure où mes sentiments ont été mis à rude épreuve. J'ai beaucoup aimé le ton et l'ambiance rudes de l'oeuvre, comme j'en ai l'habitude avec l'autrice. J'en ai aimé la lenteur insidieuse pour poser le cadre de cette ambiance presque de conte de fée poisseux et entoilé. J'ai eu moi aussi le souffle coupé, presque étouffé, par ce univers tellement contraint. Et j'ai adoré cela ! C'était sombre, intelligent et plein de références. Avec Erin, nous avons la figure de la sorcière qui est écrite avec plein de nuances, notamment autour des questions de violences faites aux femmes et la figure de la mère. Avec Cillian, c'est un sorte de nouveau Berserker à la Guts (Berserk), poignant avec ses traumas d'enfant abandonné. Sulyvahn quant à lui revisite la figure de vieux briscard, c'est le croisé malheureux qui cherche à se racheter et est bien sombre. Au début, c'est juste ce trio atypique (enfin plus tant que ça vu la mode des trios atypiques…) mais tournent autour d'eux d'autres personnages qui seront plus développés dans le tome 2 et que j'ai adoré : Conrad, l'inquisiteur ex-croisé qui va vraiment apporter de l'épaisseur et de la matière à l'histoire, ainsi que sa compagne Lile, une lionne-garou, peut-être un poil en-dessous des autres.

On plonge ainsi avec eux dans un récit vraiment immersif, où tous les traumas de chacun se dansent bien pour créer une histoire en forme de quête puis de vengeance qui va nous mener dans pas mal de recoins du royaume : des petits villages d'Erin et Cillian, en passant par les geôle de l'inquisition, jusqu'au lieu où se terre la reine des araignées et donc le routes terreuses et filandreuses pour s'y rendre, jusqu'à la ville et au palais de ce roi fou. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, lisant ce texte, ces deux tomes dans le même souffle sur un weekend, ce qui fut pour moi le rythme parfait ! J'ai vraiment trouvé cela très intense, souvent poignant et déchirant, mais surtout révoltant. Il y a des pages terribles sur les violences faites aux femmes où on se prend ça en pleine figure au point que c'est à la limite du soutenable. Côté fantastique, les descriptions des transformations et autres bestioles sont aussi tellement immersives qu'on les vit véritablement, on sent les corps contraints de se transformer, on sent cette vie étrange qui grouille de partout. Ça ne doit pas être simple pour les arachnophobes ^^!

L'aventure m'a donc totalement emportée, mi-conte de fée à la Belle au bois dormant revisité, mi-critique de cette société inégalitaire où la foi a été détournée pour mieux établir ses propres règles et éliminer ceux qui dérangent : les femmes et les gens différents. C'est vraiment une lecture contestataire qui doit faire réagir. Mais au-delà de cela, ce fut surtout une écriture magique, très immersive, je l'ai déjà dit, mais également maligne et bluffante. Elle nous emmène dans un paradigme, une mouture qu'on pense établie dans le tome 1, pour venir tout bouleverser et rebattre les cartes extrêmement finement, apportant la profondeur qu'il manquait avec un tome 2 surprenant pour lequel j'ai eu un vrai coup de coeur. J'ai été chamboulée par les révélations qui m'ont fait revoir l'histoire différemment et c'est exactement ce que j'aime : être surprise, voir que je me suis trompée et me faire emmener ailleurs. Alors certes, l'autrice n'est pas la reine des transitions, c'est souvent abrupt et parfois même il manque quelque chose, ce qui donne l'impression que ça sort de nulle part ou que ce n'est pas logique, n'a pas de sens, mais c'est le seul petit défaut que j'ai trouvé ici. C'est dire !

Merveilleuse lecture qui m'a emmenée dans une renaissance mystique et inquisitoriale plus vraie que nature où j'ai brûlé pour les gens persécutés et été terrifiée par ce qu'ils subissaient. J'ai encore une fois adoré les surprises que m'ont réservé la plume très sombre de l'autrice et ses marqueurs d'époque. C'était déchirant, révoltant, dur aussi mais hyper immersif, dérangeant et grouillant. Je ne verrai plus les araignées de la même façon. Je suis ravie de revoir l'autrice revenir un peu à ce qui a fait l'âme de ses premiers récits avec en prime la maturité qu'elle a gagnée qui se voit dans ses références historiques et psychologiques avec lesquelles elle joue. Dans le top top de mes lectures d'Aurélie Wellenstein !
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J'ai eu du mal à rentrer dedans et je pense que je ne suis pas le lectorat cible, donc je doute de lire le tome 2, mais ça reste un très bon roman. le rythme est trop lent à mon goût, trop contemplatif, mais l'univers est vraiment intéressant et la plume très belle.

J'ai eu du mal à me soucier du sort des personnages, mais j'y suis davantage parvenue à la fin du tome, à tel point que j'ai un peu hésité à me prendre le tome 2.

Le truc que j'ai sûrement le plus aimé, c'est comment cette histoire d'araignées ne m'a pas empêchée d'apprécier ce roman – alors que je suis arachnophobe, comme tous les gens normaux – et que ça vire à la chasse aux sorcières, un thème que j'affectionne.

En somme, une découverte originale et qui fonctionne, un peu lente à mon goût et avec des personnages qui ne m'ont pas trop embarquée, mais que je pourrais conseiller à des lecteurices de fantasy qui cherchent quelque chose qui sort des sentiers battus !
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Merci aux éditions Pocket pour l'envoi de ce premier tome, qui fait partie d'un diptyque. L'épée, la famine et la peste d'Aurélie Wellenstein est de la dark fantasy, un genre cher à l'autrice. J'aime beaucoup ses autres oeuvres, qui sont souvent sombres et plutôt torturées, ce qui en fait une plume unique dans l'imaginaire francophone.

Aurélie Wellenstein nous propose un monde inspiré du Moyen-Âge européen. C'est certes classique, mais j'ai beaucoup aimé l'aspect presque apocalyptique de l'univers. le Royaume est envahi depuis des décennies par des araignées capables de donner des pouvoirs aux humains qu'elles mordent. Elles sont jugées comme des créatures invasives et dangereuses. Les femmes qu'elles mordent, appelées tarentas, sont traitées en sorcières et en traitresses, soumises à la torture. La vie est devenue de plus en plus difficile. D'autant plus que des croisades menées dans une terre lointaine de croyants de la déesse araignée semble être à l'origine de tous les sombres événements.

L'autrice n'hésite pas à construire un monde très sombre en mêlant magie et périodes plus sombres du Moyen-Age (croisades, maladies, chasse aux sorcières…). Par exemple à travers les effets de la morsure d'une araignée. Les femmes tarentas se transforment petit à petit en créatures entre l'humain et l'arachnide, ce qui ajoute à la crainte qui existe autour d'elles. Ainsi, lorsque la jeune Erin est accusée d'être une tarenta, sa sentence est particulièrement horrible. Quant à Cillian, c'est un jeune garçon qui semble avoir été abandonné. Il se retrouve victime attitré des adolescents de son village. Enfin, Sulyvhan est un vétéran traumatisé par la guerre et la perte de sa famille. Chaque personnage permet d'explorer à quel point ce monde se délite, surtout face à la violence de l'inquisition. Ceci rend le roman particulièrement immersif face à son univers crépusculaire.

Comme toujours, la plume d'Aurélie Wellenstein nous emporte sans problème dans l'aventure. Crue et directe, elle nous entraîne dans une course-poursuite entre les trois personnages principaux et ceux qui les considèrent comme des erreurs. Il y a bon équilibre entre les moments d'action et les moments plus reposés, qui servent à poser l'intrigue et l'univers, mais aussi à construire du lien entre les personnages. J'ai trouvé intéressante la dynamique dans un trio aux origines si différentes. le fait qu'ils aient chacun leur histoire rend certes le début un peu long, mais c'est aussi un bon moyen de créer du rythme par leurs échanges plus tard.

Enfin, les habitués des romans d'Aurélie Wellenstein ne seront pas dépaysés. On y retrouve tous les ingrédients des oeuvres de l'autrice en plus du côté glauque de l'univers. Dans un premier temps, elle construit ses histoires en approfondissant les liens entre humains et animaux. C'est ici notamment le cas avec Cillian, l'enfant possédé par le loup. L'autrice aime également traiter de métamorphoses et d'hybridations, ce qui est également très présents dans ses romans précédents. Si vous êtes néophyte c'est un bon premier pas dans l'univers de l'autrice en somme.

Le point fort de l'épée, la famine et la peste est sans doute l'univers sombre, presque onirique, qui lui donne un goût de conte désenchanté. L'autrice prend les moments les plus violents du Moyen-Âge pour y mêler magie et métamorphoses. L'épopée des trois personnages principaux est bien menés, leurs histoires et interaction permettent de bien saisir la nature de ce Royaume crépusculaire et apocalyptique. On y retrouve tous les marqueurs de l'oeuvre d'Aurélie Wellenstein, ce qui le rend parfait pour les néophytes, mais parfois prévisible pour les lecteurs chevronnés de cette autrice.
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Aurélie Wellenstein n'est plus à présenter et son travail suscite bien souvent l'intérêt du lecteur et se veut aussi encensé que nuancé selon ce dernier. C'est pourquoi, j'avais à coeur d'enfin découvrir cette plume francophone et c'est à l'occasion de la sortie en format poche de sa dernière série que j'ai enfin pu sauter le pas.

Une incursion qui me laisse mi-figue mi-raisin et donc je pense être quelque peu passé à côté. Il faut dire que L'Épée, la famine et la Peste se veut plaisant et divertissant à lire mais j'en attendais bien davantage. Pourtant, derrière ses inspirations des plus grands contes d'antan, l'auteure dévoile une intrigue facile à parcourir, peut-être trop, et parfois assez prévisible. Ainsi et alors que je pensais faire face à un univers développé et fort travaillé, je ressors étrangement désabusé et légèrement sur ma faim. D'autant plus que je ne suis pas certain qu'il ait été judicieux de scinder l'oeuvre en deux volets au vue d'un arrêt assez brutal, ne me laissant d'autre choix que de poursuivre l'aventure cela dit. Néanmoins et pour le minimum esquissé, l'univers se révèle fortement envoûtant grâce à sa noirceur et sa sombre ambiance bercée d'un bestiaire fantastique assez remarquable. Amoureux de créatures dangereuses, vous serez plus que servis grâce à une certaine mythologie basée sur les araignées et leurs dangereuses toiles, synonymes de pièges et embûches en cet ouvrage. Il m'a juste manqué de relief et de sophistication pour être davantage happé et investi au cours de cette lecture.

Fort heureusement et à l'inverse du reste, la romancière semble avoir tout misé sur l'élaboration de ses protagonistes et je dois dire que de ce côté, c'est une pleine et vive réussite malgré un léger déséquilibre dans leur mise en lumière. En effet, le lecteur suivra les traces de Cillian, Sulyvahn et Erin, trois personnages hauts en couleurs et dont leurs différences feront leur force ! J'apprécie quand un auteur met en valeur la singularité de ses créations, ce qui fut parfaitement le cas et l'élément central de ce dynamique trio forcé d'oeuvrer afin de déjouer le mal qui ronge leur monde. Sans être totalement attaché à l'un de ces derniers, j'ai tout de même pris grand plaisir à les suivre dans leurs différentes quêtes ou fuites et à suivre l'évolution de leurs relations. Aussi écorchés les uns que les autres, c'est avec tendresse qu'Aurélie Wellenstein dévoile de véritables héros en devenir malgré un manque de risque parfois évident et une orientation manichéenne un poil trop prononcée. C'est pourquoi et il est vrai que j'aurais apprécié autant de nuance que de singularité.

C'est pourquoi et sans avoir été des plus saisi, je n'ai nullement trouvé déplaisante ma découverte de la plume de cette prolifique auteure. Je pense avoir eu de trop grandes attentes concernant son style qui, bien que plaisant à parcourir, se révèle assez classique en son genre et m'a semblé manquer d'apprêt et de subtilité pour pleinement m'emporter et me convaincre. Pour autant et au vu de sa facilité de lecture, je suis déjà en train de parcourir la suite des aventures de cette singulière et écorchée galerie de portrait dépeinte.
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Captivé par l'univers sombre et violent d'Aurélie Wellenstein, j'ai apprécié "L'Épée, la Famine et la Peste - Tome 1".

L'histoire suit trois personnages aux origines diverses, les entraînant dans une alliance nécessaire pour atteindre leurs objectifs.

La lecture s'est révélée fluide et plaisante. Bien que ce ne soit pas mon livrr préféré de l'autrice, je prévois cependant de me plonger dans le tome 2, et de découvrir la suite de cette saga.
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Au premier abord c'est la couverture qui m'a attirée. Ciselée, triste et belle... un peu comme ce roman où les personnages sont en souffrance avec leurs propres démons. Ils se méfient tous des autres mais surtout d'eux-mêmes. Tout débute avec Cillian ce jeune garçon harcelé et qu'un traumatisme va jeter sur la route pour fuir. Il croise la route de l'ancien inquisiteur Sulyvahn, en proie avec ses cauchemars et ses remords. Un homme dangereux à fleur de peau et de violence prêt à tout pour sauver son "fils". Que dire du parcours d'Erin entrainée, par la faute des hommes, dans la tourmente et la violence des inquisiteurs en recherche des sorcières piquées par les araignées. Uniquement les femmes... subissent la torture afin de leur faire avouer où se trouve la reine. Erin va saisir sa chance pour s'enfuir de cet enfer.
Ces 3 personnes vont se trouver et se réunir pour un but personnel autour de cette violence, autour d'un quatrième être... Aalis. Ils vont devoir s'apprivoiser pas à pas, non sans heurts, dans cette guerre qui les entoure, qui les chasse.
Ce livre est sombre et donne peu de foie en l'humanité. Un fil fragile et fort à la fois se tisse entre eux sous le sang, la guerre et la haine.
Ce livre d'Aurélie Wellenstein est aux antipode des héros bienveillants. Ici rode la part d'ombre de chacun, la trahison, la persécution, et surtout la vengeance qui fait tenir et devient le ciment de base.
J'ai hâte de lire le second tome.
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Attention, arachnophobe s'abstenir! Araignées, tarentules et femmes-araignée pullulent dans ce roman. En même temps, le résumé et la couverture ne le cachent pas, mais sait-on jamais, je préfère prévenir! Les toiles collantes et denses de ces sympathiques petites bêtes (ou pas…) recouvrent petit à petit le royaume de Comhghall et tissent une ambiance oppressante, sombre et dangereuse dans laquelle nous sommes plongés dès les premières lignes. L'autrice ne prend pas son lecteur par la main et choisit de le confronter dès les premiers chapitres aux dangers, à la dureté et à la noirceur de ce monde. C'est brutal, horrifique et révoltant. Je n'étais pas préparée à ressentir tant d'émotions fortes aussi tôt dans le récit. A mesure qu'on fait connaissance de nos trois protagonistes principaux, cela se calme et devient plus posé et lent. Ou alors j'ai fini par m'adapter. Mais le fait est que la lecture est devenue plus aisée pour moi, m'incitant alors à ne plus vouloir l'arrêter.

L'épée, la famine et la peste est davantage une histoire de personnages que l'Histoire d'un royaume. du moins, c'est l'impression que m'a laissée ce premier tome. On suit Erin, Cillian et Sully alors pris dans les feux de l'inquisition du royaume. Ils se rencontrent, fuient ensemble, s'entraident et s'apprivoisent. Où les mènera cette relation imposée par la force des choses? Ils sont tous trois hantés, rongés par des doutes ou des regrets, persécutés pour ce qu'ils peuvent être ou ce qu'ils protègent. Est-ce à tort ou à raison? Difficile à dire, les notions de bien ou de mal n'existant pas réellement dans ce récit. C'est d'ailleurs surtout au travers du personnage de Sully que cela se ressent. Loin d'être un enfant de coeur, il se trouve des deux côtés de la barrière de part son passé mais aussi son présent. J'ai ressenti des émotions contraires le concernant. Tantôt détestable, tantôt protecteur, c'est un homme ambigu, difficile à cerner et aux relations troubles. Si j'ai apprécié ses récits sur son passé, mettant en lumière des explications concernant certains aspects de sa personnalité ou ses interactions complexes avec le chef de l'inquisition, je regrette que cela ait été au détriment d'Erin et Cillian. En effet, c'est davantage Sully qui est au coeur du récit. Sa forte présence se ressent également dans le point de vue de ces deux compagnons de route, surtout dans le dernier tiers.

Et c'est un peu dommage tant Erin et Cillian sont tout aussi intéressants que lui. de part ce qu'elle peut être et ce qu'elle subit, Erin est à mes yeux celle dont le potentiel est le moins exploité. Elle représente l'horreur de ce que les femmes subissent dans ce monde où toutes peuvent être suspectées du jour au lendemain d'avoir succombées à la morsure d'une araignée, les rendant alors dangereuses pour le royaume. C'est bien son histoire qui m'a le plus révoltée. Mais malgré son caractère qui ne manque pas de hargne et de force par moment, sa peur de ce qu'elle peut être l'étouffe, la contraignant à se mettre en retrait. J'espère qu'elle sera davantage développée dans la suite de cette duologie. Quant à Cillian, c'est celui qui m'a le plus touchée. Jeune homme bègue, il est persécuté pour ça alors qu'il n'aspire qu'une chose : être accepté et aimé, quitte à se soumettre aux autres. Son histoire, ses craintes, ses sentiments m'ont énormément plu et j'ai ressenti beaucoup d'affection pour lui. Les révélations le concernant à la fin du récit m'incitent à espérer qu'il s'imposera davantage par la suite.

Bien que le rythme soit assez lent, le récit m'a happée dans ses fils sans que je ne m'en rende compte. Toutefois, j'ai trouvé les bases de cet univers un peu flous et fragiles. J'aimerais en savoir davantage sur ses araignées et sur la guerre qui oppose le royaume de Comhghall à son voisin. Car si le premier sombre et meurt petit à petit sous les assauts des tarentules, le second les vénère. de fait, je m'interroge. Comment fait-il pour vivre en symbiose avec elles? Est-ce que l'envahissement des araignées au sein du premier est consécutif à une action délibérée du second? Y-a-t-il un lien avec les monstres? Il manque pour moi quelques explications sur l'Histoire de ce monde. J'espère que le deuxième tome apportera des réponses.
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Une jeune femme aux pouvoirs d'araignée, un jeune homme possédé par un loup et un vieil homme persuadé que son fils est enfermé dans l'oeil d'un cerf... il n'en faut pas plus pour que ce trio me pousse à lire ce roman.
Même si les 3 personnages mettent du temps à se retrouver tous ensemble j'ai bien aimé leur développement individuel qui se fait petit à petit. Chaque personnage doit vivre avec un fardeau, un pouvoir dont ils ne veulent pas.
Sullyvan est un vétéran et a commis des atrocités à la guerre mais doit vivre avec. Erin est suspectée d'être une Tarenta (femme araignée) mais refuse de croire qu'elle en est une. Et Cillian, possédé par un Loup, lutte pour ne faire de mal à personne.
Le livre réunit nos 3 héros et les amène à s'entraider pour survivre.

Leur quête et leur voyage est vraiment entrainant malgré quelques longueurs. le retournement de situation à la fin de ce premier tome était plutôt prévisible mais j'ai tout de même hâte de lire le tome 2 qui devrait avoir plus d'action puisqu'il n'y a plus besoin de présenter les protagonistes.
Vivement la suite !
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J'ai lu le premier tome de “L'épée, la famine et la peste” par Aurélie Wellenstein pendant le mois de la fantasy.

Le titre du livre m'a fait penser aux Cavaliers de l'Apocalypse mentionnés dans le Nouveau Testament. Personnellement, je trouve que la couverture d'Aurélien Police illustre bien l'ambiance mortelle du texte.

Dans cette sombre histoire fort bien écrite, on suit Cillian, Erin et Sulyvahn. Autrement dit, un garçon qui pense que son esprit est possédé par celui d'un loup, une fille qui est accusée de sorcellerie parce qu'elle aurait les particularités d'une araignée et un ancien soldat de l'inquisition qui voit son fils à travers l'oeil d'un drôle de cerf…

Ces trois personnages vont devoir accepter leur sort. Pour avoir une chance, d'échapper à l'Inquisition et survivre à cette aventure, il leur faudra la jouer collectif ! La route vers Irrichill et la rencontre avec “la tisseuse” ne se fera pas sans mal. Chacun cherchera à en tirer le meilleur profit. Les pouvoirs de la première tarenta sont-ils la clé de tous leurs problèmes ? Rien n'est moins sûr ! D'un bout à l'autre du monde médiéval fantastique créé par l'auteure, on communique sur l'acceptation de soi. La force de nos protagonistes réside dans la reconnaissance de ce qui les rend uniques.

Le royaume de Comhghall ne plaira pas aux lecteurs, lectrices arachnophobes. Il est possible aussi que certains, certaines d'entre vous trouvent le développement de l'intrigue trop lent. J'ai eu du mal à m'y faire même en sachant que la psychologie des personnages méritait un tel traitement.
Cillian, Erin, Sulyvahn sont très différents les uns des autres tout en étant très attachants. J'ai hâte de continuer à suivre le fil de leurs idées !
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Depuis un demi-siècle, le royaume de Comhghall, un monde sinistre et sanglant, s'enfonce dans un âge de ténèbres et se voit inexorablement envahi par des araignées qui tissent leurs toiles dans l'esprit d'un peuple terrifié et persécuté par un ordre religieux implacable. En même temps que les toiles engloutissent les villages, les piqûres arachnéennes octroient à leurs victimes divers aptitudes en fonction de l'espèce concernée. Ces pouvoirs sont considérés dans les faits comme une malédiction et entrainent la condamnation des infectés, tant par l'inquisition que par leurs congénères.
Au sein de cet univers déliquescent, Aurélie Wellenstein se concentre sur le périple de trois personnages en quête de salut que rien ne prédisposait à se croiser. Un garçon possédé par l'esprit d'un loup, une jeune fille soupçonnée d'avoir les pouvoirs d'une araignée et un ancien soldat qui a tout perdu, persuadé que son fils vit dans l'oeil d'un cerf. Des êtres en souffrance, rejetés ou violentés, qui ont du mal à trouver leur place dans cette société et dont le seul but se résume à survivre. Au fil du récit, le trio amorce une métamorphose spirituelle qui s'opère furtivement au gré des épreuves et des tourments, réfrénant une colère latente qui ne demande qu'à émerger, pour parvenir jusqu'à l'acceptation de leur condition. le cadre moyenâgeux imprégné d'obscurantisme, avec ses villages recouverts de toiles où règnent la mort et l'affliction confère au récit une ambiance sinistre et oppressante. Aurélie Wellenstein entretient une tension constante dans un style intense, mettant en exergue le désespoir profond des acteurs de ce drame. En revanche, le contexte reste pour l'essentiel assez peu développé, vague et manque de détails et descriptions d'ensemble pour ancrer pleinement le cadre. de même, l'intrigue fait montre de trop sobriété en ne se concentrant uniquement que sur cette quête de rédemption avec des personnages abordés d'une manière plutôt succincte malgré leurs rapports plus ambigus et surprenants qu'évoqués.
En dépit de ces quelques réserves qui trouveront peut être des clarifications dans le volume suivant, L'épée, la famine et la peste reste un récit passionnant, plein de tristesse mais aussi d'espérance et de poésie, explorant les parts d'ombre de l'âme humaine à travers des personnages aussi complexes que vulnérables.

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