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Critique de Le_chien_critique


Un beau gâchis.

Plusieurs années ont passé depuis les évènements de la guerre des mondes. En découle une réalité uchronique : les diverses technologies martiennes ont donné un coup d'élan à la recherche scientifique mais le cours de l'histoire n'est pas aussi malléable qu'il ne le paraît : l'Allemagne a toujours envie d'espace et l'Angleterre affaiblie a traité avec elle, laissant ses alliés seuls. Une dictature se met en place décrétant l'anathème sur l'astrologie. Mais les martiens n'en n'ont cure et décide de revenir découvrir les pluies londoniennes.

Un début dans la droite ligne du roman de Wells, nous retrouvons certains personnages malmenés par Walter Jenkins. L'occasion d'une mise en abîme salutaire, les protagonistes en veulent de leur descriptions souvent négatives faites par Jenkins. Nous avons vraiment l'impression d'être dans la réalité plus que dans un roman.
Même si un goût de déjà vu bercé cette seconde guerre au début du roman, Baxter sème quelques éléments titillant notre curiosité. Outre la source d'énergie du rayon ardent dévoilé, les joviens et les habitants de Vénus dont les premières pages nous parlent laissent supposer des évènements beaucoup plus large que les martiens. Les femmes sont aussi beaucoup plus présentes et ont même le beau rôle, après leur absence dans le roman de Wells.

Malgré cela, j'ai souvent pensé refermer le livre durant les cent premières pages, puis petit à petit, l'envie de découvrir vers où voulez l'emmener voyager Baxter se faisait plus pressant : une écriture plus moderne, gardant toutefois le style de l'époque, les intrigues des fils laissés par Wells sont développés et il parvient à en faire une bonne intrigue. Et ne s'en sert pas, ou si peu ! Qu'en est-il des martiens humanoïdes si vite survolés, de même pour les Cythéréens, les habitants de Vénus, qu'en est-il de cette communauté collaborationniste vivant en vase clos. Bref, l'auteur ne fait que survoler quelques items qui auraient pu embarquer le lecteur vers un ailleurs.
Les personnages sont grossièrement dessinés. de nombreuses fois j'ai du tenter de me remémorer qui était que, même après avoir passé 400 pages en leur compagnie, un comble ! Et comme seul suspense, le fait de toujours remettre à plus tard les révélations et au bout de la énième fois, cela agace fortement : "J'ignorais encore que je ne le reverrais pas avant plusieurs jours", "Mais j'y reviendrai.", "dont je traiterai plus tard", jusqu'à plus soif.
Les dernières pages font penser au cinéma d'action type blockbuster, avec ces scènes aux quatre coins du globe. Cela permet d'éviter un regard unique et de caractériser un peu plus l'uchronie, mais cela est bien trop bref. Un petit tour et puis s'en va.

Stephen Baxter titille notre curiosité, mais jamais ne la comble, reste un sentiment de déjà vu et de frustration, l'hommage se transforme en pâle copie. Reste une chose que l'on ne peut lui enlever, c'est son humanisme et son pacifisme. Pas suffisant cependant pour éviter le naufrage.
Tous les éléments étaient là pour faire un roman plein de sense of wonder, à un prochain auteur d'utiliser les pistes de Baxter.

Cette édition comprend le roman La guerre des mondes révisé pour l'occasion afin de coller au mieux à cette suite.
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