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Critique de fxarnoux


Wells est presque l'inventeur de la science-fiction basée sur une réflexion très poussée des progrès scientifiques avec une grande connaissance de la physique ou de la chimie. Dans la première partie de ce roman, Wells propose un vaste panorama du progrès humain, partant de l'homme des cavernes jusqu'au XXe siècle. Cette vision large de l'histoire permet d'apercevoir l'esprit brillant de l'auteur et sa grande capacité d'analyse. Dès 1913, Wells prédit que les progrès de la science mèneront inévitablement à la découverte de l'énergie nucléaire. Ici commence une deuxième partie du récit : celle de la projection dans un monde où le nucléaire permet d'accélérer le développement économique et scientifique. Par exemple, un peu optimiste, il conclut que dès le milieu du XX siècle tous les véhicules auront des moteurs nucléaires.
Néanmoins, pour Wells, cette accélération du progrès scientifique créera un déphasage grandissant avec la morale et les institutions étatiques, car la science politique progresse moins rapidement. Par ailleurs, il juge le pouvoir conservateur par nature, donc moins empreint à l'évolution, quand la science, par nature, progresse à chaque instant. Ainsi, progressivement, la modernité technologique rend le système judiciaire tout à fait désuet et inadapté. Or, si les rapports humains ne sont plus réglés comme il faut, l'ordre mondial perd son équilibre. Il devient incapable de gérer les vrais problèmes de son temps... ce qui conduit inévitablement à une guerre ... et une guerre qui sera nucléaire... du moins, c'est le cas dans le roman de Wells. Bien sûr, c'est là le côté incroyable de cette histoire: c'est d'être une actualité absolument déconcertante, car la science-fiction rejoint la réalité d'une manière troublante....
Débute alors une troisième phase du récit, celle de la guerre totale et nucléaire. Sans vous gâcher le plaisir de la lecture, je dévoile seulement que Wells est le premier à imaginer et mettre en scène les ravages d'une bombe atomique (youpi ...)! Mais le roman prend ici une autre tournure : celle d'un projet social et politique pour dépasser ce conflit mondial et réaligner, en quelque sorte, les institutions sur l'avancement des progrès scientifiques. J'ai lu cette partie avec le même intérêt que la lecture d'une utopie. le système nouveau est intéressant et intelligent, bien qu'il souffre à mon sens du même défaut que toutes les utopies, celui d'imaginer que toutes contrariétés sont admises et bien gérées par le nouveau système. Dès lors, il n'existe aucune voix de contestation véritablement crédible.
Une fois le nouvel ordre mondial établi, Wells imagine ce que peut être la vie humaine et les défis qui resteront à régler. À mon goût, la fin est un peu péremptoire, mais elle pose des questions en vrac sur des sujets brûlants d'actualité : l'égalité entre les femmes et les hommes, l'eugénisme, l'immortalité, ou encore l'euthanasie.
Ainsi, plus qu'un roman, c'est une vaste fresque de l'évolution humaine, une invitation à la modernité et à la fraternité. C'est un roman contre l'obscurantisme, incroyablement optimiste, car il ne désespère pas que l'homme soit capable de relever les défis de demain.
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