Nous retrouvons les personnages de
Trainspotting, avec quelques années de plus. Sick Boy - dont j'étais un peu amoureuse lorsque
Trainspotting était sorti - a vieilli et multiplie les combines alambiquées pour se faire de l'argent et finit par développer l'idée, géniale selon lui, de réaliser un film porno.
L'ambiance de
Trainspotting est toujours présente, la misère sociale, le petit banditisme, la drogue - et bien sur, de manière plus franche, le sexe, dans ses aspects commerciaux.
Avec Porno, il y a aussi la satisfaction de connaître la suite, de savoir ce que ces personnages sont devenus après les dernières images de
Trainspotting et l'ultime trahison de Renton à ses amis, de développer davantage les traits de caractère des protagonistes, avec leurs paradoxes, leurs sensibilités ou leur brutalité. Nous assistons à la difficulté de construire une vie de famille pour les marginaux, la quasi impossibilité à retrouver les voies balisées et avalisées par la société, les colères et les frustrations générées.
La langue employée, cet argot écossais parfois lourd selon le personnage auquel le chapitre est dédié - j'ai lu le livre en anglais -, est parfois ardue (j'ai parfois du prononcer les phrases à voix haute !) mais permet d'autant plus de s'immerger dans l'univers déjà appréhendé dans
Trainspotting.
Il ne faut toutefois pas s'attendre à retrouver exactement
Trainspotting, le sujet est moins grave, les images moins marquantes que ce que le film avait pu imprimer dans nos jeunes cerveaux, mais il reste cette ambiance de détresse sociale, ces amitiés parfois subies et cet humour au goût amer.