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Critique de Trollibi


Un matin, quelque part en Pennsylvanie, une jeune fille se met à marcher, droit devant elle, le regard vide mais d'un pas résolu. Rien ne peut l'arrêter. Sa soeur décide de la suivre et, bien vite, d'autres marcheurs accompagnés de leurs proches les rejoignent. Pour expliquer cet inexplicable troupeau de somnambules qui grossit sans discontinuer et qui traverse les Etats-Unis d'un bout à l'autre, jour après jour, sans jamais s'arrêter, toutes les suppositions vont être avancées : une maladie ? un acte de terrorisme ? une intervention extra-terrestre ? L'Apocalypse ? et si c'était un peu de tout ça ?

En dire plus reviendrait à ôter une bonne part du mystère de cet incroyable voyage en compagnie des Somnambules. de prime abord, on pourrait se dire que l'intrigue paraît simple et que la dénouer en 1165 pages va sans doute être ennuyeux mais il n'en est rien ! le style de Chuck Wendig est abordable, percutant, avec une petite touche d'humour sarcastique, bourré de références diverses et variées, allant du rock and roll à la culture geek, en passant par la science, la médecine, la religion et les (en)jeux de la politique américaine. Pas un seul instant on ne s'ennuie durant le voyage, bien au contraire : les pages se tournent rapidement et le suspense est maintenu grâce la construction du roman qui alterne les points de vue sans liens entre eux parfois (mais en apparence seulement), les interludes.

J'ai réellement été bluffée par cet exceptionnel roman de science fiction écrit par Chuck Wendig. Il s'agit bien ici de science fiction (et non de fantastique) puisqu'intelligence artificielle il y a ici mais la réalité dans laquelle nous plonge « Les Somnambules » n'est pas située dans un futur lointain, au contraire, cette réalité est proche, bien trop proche, de la nôtre. C'en est parfois perturbant et angoissant. L'auteur nous propose une réflexion sur la dualité de l'homme : à la fois capable du pire et du meilleur quand il s'agit de survie, l'être humain peut tantôt faire preuve d'entraide, de solidarité et d'adaptabilité et tantôt être la source de sa propre autodestruction, en révélant les pires côtés de sa nature, manipulation, racisme, extrémisme, fanatisme, violence… Il nous invite aussi à réfléchir à cette question : menacée d'extinction, et malgré sa capacité d'autodestruction, l'humanité (ou du moins une partie de celle-ci) mérite-t-elle d'être sauvée ?

« Les Somnambules » est un cadeau de l'homme qui partage ma vie et qui, décidément, sait choisir les fictions qui font écho aux questions qui me turlupinent. C'est aussi un réel coup de coeur.
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