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4,16

sur 622 notes
Une petite brique de près de 1.200 pages alors que ma PÀL monte déjà jusqu'au plafond ? Non, merci !

Un roman qui parle de pandémie alors que je sors à peine de deux années de lock-down ? Faut pas pousser quand même !

Ah, il est édité par Sonatine, cet éditeur qui ne me déçoit jamais ? Bon allez, je note alors, mais je ne promets rien !

Euh…vous allez arrêter avec vos avis dithyrambiques là…franchement, ça commence à bien faire !

Et zut…allez juste les premières pages pour voir…

« Les Somnambules » débute dans un petit bled de Pennsylvanie en compagnie de Shana qui surprend sa soeur, Nessie, en pleine crise de somnambulisme. Très étonnant, surtout que plusieurs autres personnes se joignent progressivement à cette marche mutique qui semble converger vers la même destination inconnue. Au fil des jours, de plus en plus de personnes emboîtent le pas de ce troupeau de somnambules, allant de leurs proches aux médias, en passant des policiers et des scientifiques. Et voilà, c'est fait, la curiosité me pousse à me joindre à eux…

La grande force de ce roman post-apocalyptique se situe au niveau des personnages. Cette longue marche à travers les États-Unis va en effet permettre à l'auteur de développer des relations humaines très fortes entre les différents protagonistes, mais surtout de montrer que les gens réagissent tous différemment face à l'inconnu, allant de la haine à l'entraide, en passant par la peur et la curiosité.

Ecrit en 2019, avant la pandémie du Covid, ce roman qui mélange habilement les genres, s'avère de surcroît prophétique. Chuck Wendig a parfaitement compris les conséquences que peut engendrer une pandémie, ainsi que les réactions de l'humanité face à la peur. Fake news, suprémacistes blancs, religion, l'auteur aborde de nombreuses thématiques actuelles et tape très souvent en plein dans le mille…

Mais le plus surprenant est que cette brique de près de 1.200 pages ne contient pas la moindre longueur. J'avais peur que l'intrigue ne s'essouffle au fil des pages, mais force est de constater que celle-ci se densifie et que l'auteur parvient à maintenir l'attention de son lecteur de la première à la dernière page. Je suis même heureux d'apprendre qu'il est en train d'écrire une suite car c'est avec regret que j'ai quitté ses personnages.
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Vous aimez la marche ? si oui vous allez être comblé. Une sacrée balade de plus de mille pages, il faut juste prévoir de bonnes chaussures et beaucoup de sucres lents. Tout commence en Pennsylvanie, Nessie une adolescente a une crise de somnambulisme, Shana sa soeur ainée inquiète va la suivre et devenir sa bergère. Bientôt d'autres personnes vont se joindre au troupeau. La traversée des Etats unis commence. Somnambules, bergers,, policiers, journalistes et médecins. ça en fait du monde et il arrive parfois de faire de mauvaises rencontres.
Chuck Wendig a écrit " Les somnambules" en 2019 bien avant la pandémie du covid, bien avant l'entrée en force de suprémacistes au capitole. Dans ce roman l'auteur dans une grande clairvoyance nous fait découvrir une Amérique pas si éloignée de celle que nous connaissons. Epidémie, racisme, fake news, religion.....
Je pense que ce roman " Les somnambules" va avoir une belle carrière à l'instar de " Fléau" de Stephen King.
Un grand merci à babelio et à sa masse critique et un grand merci à la maison d'édition sonatine qui m'a fait passer un excellent moment en compagnie de Benjie, Shana, Matthieu, Marcie et Black Swan.
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Immense ! Par sa taille et par son contenu, au sens propre comme au figuré.
Enorme ! Par sa profondeur et sa dimension, de son épaisseur à sa substance.

Les somnambules n'est pas un livre commun, et se lancer dans un tel projet tient autant de l'inconscience que du génie. Surtout du génie pour un Chuck Wendig qui tient la barre de la première à la dernière ligne, sans jamais la lâcher, sans jamais que son récit ne dérive.

1164 pages. Mille cent soixante-quatre. Et pas une de trop, pas l'ombre d'un sentiment de remplissage, pas la moindre pointe d'ennui. Vous penserez peut-être que j'en rajoute, mais franchement j'en aurais bien pris pour quelques centaines de pages de plus.

Devoir sortir de ce livre, dire adieu aux personnages, c'est comme avec les longues et formidables séries qui s'achèvent au bout de quelques saisons. Un déchirement.

Dans ce roman fleuve, il y a tout. L'écrivain a su y imprimer et alterner tout ce qui fait un exceptionnel divertissement intelligent. Sans jamais aucune impression de redite. Action et réflexion, sentiments et émotions, surprises et imagination, violence et bonnes ondes, évasion et analyse.

Impossible de ne pas penser aux pavés de Stephen King, le fléau en tête (d'ailleurs, Wendig le fait citer dans la bouche d'un de ses personnages). Si la filiation doit se faire, il faut alors parler d'une sorte de Fléau 2.0, totalement ancré dans son époque et dans la société américain actuelle.

Mais le voir comme une copie serait totalement réducteur, et une injure à l'incroyable travail et à la dimension inouïe de cette histoire.

Des femmes et des hommes se mettent à marcher, le regard vide, sans qu'aucun stimulus ne vienne les perturber. de plus en plus nombreux. Sans qu'on puisse trouver l'origine de ce « mal ». En parallèle, se déclenche une pandémie.

N'imaginez pas que l'auteur cherche à surfer sur un sujet sanitaire d'actualité, le livre a été écrit en 2019, avant la COVID. Et pourtant… Par bien des égards, il est visionnaire, et pas seulement à ce sujet-là.

Le monde prend une direction terminale. C'est le contexte pesant de cette intrigue. Mais les effets de cette pandémie, pourtant omniprésents, ne sont cependant pas au centre. Même si le travail de recherches de l'auteur force le respect et est passionnant (et, oui, ludique aussi).

Le coeur palpitant du roman, ce sont les personnages. Ses neurones tissent leur toile à travers cette intrigue gigantesque. Ses tripes nouées sont le vrai mal qui ronge les Hommes. Pas un virus, ou alors il est mental. Celui qui se propage dans nos sociétés, où la violence prend de plus en plus de place, à nouveau…

Face à l'inconnu, les êtres humains réagissent différemment, et se révèlent. Peur, rejet, haine. Ou curiosité, entraide, respect. La scission se fait, on le voit tous les jours.

Chuck Wendig dépeint un futur très proche qui amène à méditer sur de nombreux derniers événements (qu'il a anticipé…). La Présidente des Etats-Unis est démocrate. Son adversaire républicain est une sorte de clone de Donald, vilain petit canard terrifiant qui joue avec le feu. Flammes qui deviennent vite incontrôlables, face à un monde qui s'effondre, et aux suprémacistes blancs qui émergent de l'ombre et prennent les armes. Ça ne vous rappelle rien ? L'auteur, visionnaire, pousse le bouchon plus loin, mais la ligne est déjà à l'eau.

Ce livre pourrait n'être qu'un récit à grand spectacle. Il l'est, mais pas à la manière des blockbusters hollywoodiens. Ici, l'humain est au centre de tout, dans ses pires comme ses meilleurs traits. Cette « marche » est avant tout l'occasion de développer des relations humaines fortes (ou au contraire de les réduire à néant, selon les protagonistes). Les émotions sont omniprésentes, complexes, puissantes.

Et quelle inventivité, toujours au service de ces personnages ! Une imagination débordante, mais jamais gratuite. L'écrivain a pensé son récit et ses ingrédients dans les moindres détails. En réalisant l'exploit de ne jamais perdre le fil ni le rythme. Sincèrement, je n'ai, je crois, jamais lu un livre aussi gros sans n'y déceler la moindre longueur. Ça rend cette lecture totalement immersive, au point de ne pas supporter qu'elle s'achève.

Une telle combinaison de thématiques aussi fortes, des scènes aussi incroyables qu'inattendues, c'est presque sans pareil. Jusqu'au final, admirable de subtilité et d'intelligence.

L'immense roman de Chuck Wendig ne marquera pas que par son poids. Ce divertissement qui pèse sur nos épaules et nous pousse à réfléchir sur notre monde en déliquescence, marquera les esprits ouverts.

Pour moi, Les somnambules n'est pas qu'un des livres de l'année, mais bien un des meilleurs de la décennie, rien que ça. Admiration et remerciements éternels.
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Bon cela fait déjà trois fois que je supprime le début de mon avis. Je rechigne un peu à écrire ce dernier à vrai dire. J'ai fini ce roman hier en fin d'après-midi et je sens que si je laisse passer quelques jours de plus je n'en ferai jamais la chronique. D'un côté il me faudra peut-être ces quelques jours pour digérer ma lecture mais si j'attends trop je ne ferais sans doute pas l'effort ensuite d'extérioriser un avis.

Je crois que je suis un peu déçu, un peu déçu de ne pas avoir aimé plus que cela mon premier roman de l'année tout en ayant néanmoins conscience d'avoir lu un roman qui sur le temps laissera sa marque, son empreinte dans un coin de ma mémoire. Décidément j'ai du mal à écrire mon avis, je supprime des paragraphes entiers en écrit d'autres et suis toujours insatisfait du résultat. Tant pis, cette fois je ne supprime plus ce que j'écris quitte à modifier mon avis dans 2 ou 3 semaines ou à rajouter quelques paragraphes en dessous des lignes qui suivent.

Les Somnambules est un roman qui prend son temps, mais alors il prend vraiment son temps. Tellement son temps à vrai dire qu'il faut attendre la page 377 pour voir apparaître le dernier protagoniste principal de l'histoire dont on suit le point de vue au gré des chapitres en compagnie de 4 autres personnages. Pourtant le début du roman démarre vite.

Shanna, 17 ans, voit sa petite soeur partir pied nue en pyjama sur la route, elle la rattrape, remarque ses yeux vides d'expression, croit à une blague puis finit par se rendre à l'évidence : sa soeur n'est plus vraiment là. Son esprit du moins car son corps lui fonctionne, sa soeur marche un pas après l'autre sans s'arrêter et il devient évident qu'il n'est pas possible de la sortir de cet état de torpeur étrange pouvant ressembler à une crise de somnambulisme. Alors la jeune fille fait la seule chose qu'elle peut faire pour sa soeur, elle la suit. C'est le début d'un très long voyage durant lequel une autre personne somnambule rejoindra sa soeur, puis une autre, puis au fil du temps des centaines d'autres accompagnés de certains de leurs proches impuissants face à ce phénomène qui les dépassent. Personne ne sait ce qui se passe mais tout le monde marche au rythme des somnambules et les lecteurs aussi.

Pendant des centaines de pages l'auteur avec une belle plume pose ses billes, une par une. Un personnage après l'autre, une énigme après l'autre. Moi je lis page après page et je me dis que c'est bien, que ce n'est pas désagréable à lire, loin s'en faut, pas inintéressant non plus l'auteur abordant au cours de ces 1167 pages une belle palette de sujet avec une réflexion entre autres sur la société américaine, le réchauffement climatique, la religion, la famille, l'amour, le racisme, l'intelligence artificielle, le développement d'une maladie ou encore sur l'effondrement d'une société. L'auteur nous présente aussi une belle palette de personnages tous intéressants qu'on aime ou pas, des personnages pas manichéens, pas parfait loin de là mais pas horrible non plus. A défaut de les avoir vraiment trouvés attachants durant cette histoire, aucun ne m'aura laissé indifférent.

Alors oui il y a tout cela. Oui ce n'est pas mal mais je me dis aussi durant une bonne partie de ma lecture on va où ? Vers quoi on va ? C'est bien beau tout cela mais fondamentalement c'est quand que l'histoire avance vraiment. Alors elle avance mais lentement, trop lentement pour moi je pense. J'aurais aimé avoir quelque chose d'un peu plus rythmé, d'un peu plus palpitant. Alors je lis car j'aime le style de l'auteur, j'aime globalement tout ce qu'il y a autour et que je surtout très curieux de connaître la suite mais je me rends bien compte que j'attends. J'attends vous savez ce déclic où vous tournez les pages avec frénésie pour connaître la suite, ce moment où vous êtes à fond dans une lecture, en totale immersion. Je n'ai pas vraiment eu celui-ci avec ce titre, du moins jamais totalement si ce n'est à la fin de cette histoire, une fin que j'ai vraiment bien aimé au passage. le rythme explique en partie cela mais pas seulement.

Des réflexions abordées dans ce texte ont emmené mon cerveau un peu plus loin me faisant pour un temps sortir de ma lecture. Certains passages liés à l'épidémie m'ont également ramené à un quotidien que nous connaissons bien actuellement : la maladie, la mort, la vaccination, les tests de dépistage. D'autres passages m'ont rebuté par leur violence, je pense notamment à une scène de viole assez horrible vers le milieu du roman. Finalement un ensemble d'éléments ont fait que bien que j' ai apprécié globalement ce roman, je ne l'ai pas autant aimé que je l'espérais.

Il y a de bonnes choses assurément dans ce roman, de bonnes idées, un travail assez impressionnant aussi. C'est un voyage, un voyage conséquent de 1167 pages, un voyage qui ne m'aura pas laissé indifférent. Un voyage qui peut plaire mais que j'ai fini pour ma part sans remords étant ravi de quitter ces personnages et cette atmosphère guère joyeuse pour me tourner vers une lecture plus légère.


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Sacrée lecture que ce pavé de 1165 pages : un coup de coeur immense et inattendu. Sortant de ma zone de confort, je n'imaginais pouvoir être conquise à ce point. 

Scénariste,  game désigner et écrivain de science-fiction,  Chuck Wendig signe ici un road trip apocalyptique aussi saisissant que redoutable avec pour cadre une Amérique fracturée au bord de l'embrasement.

Servi par une plume fluide et très visuelle, le voyage se révèle surprenant, foisonnant, captivant, corrosif et dangereusement immersif. Allez, en marche! J'espère toutefois que vous êtes endurants… 

*

Nord-est des États-Unis, au sein d'une petite localité rurale de Pennsylvanie devenue le théâtre de phénomènes étranges jamais observés auparavant.

En proie à un mal inexplicable, les habitants de Maker's Bell se transforment successivement en errants endormis. Mutiques, le regard éteint, hommes et femmes de tous âges déambulent en masse vers une destination qu'eux seuls semblent connaître.

Que leur arrive-t-il? Comment est-ce possible ? Représentent-ils une menace? Personne ne le sait. Tout a commencé avec cette adolescente retrouvée en dehors du foyer familial dans un état somnambulique atypique. Une autre personne présentant les mêmes signes lui emboîta le pas peu de temps après. Puis une autre et encore une autre…le début d'une longue série. 

Ils sont maintenant des centaines et leur nombre ne cesse d'augmenter. Formant un bien curieux cortège, ils avancent droit devant eux sans jamais faiblir ni s'arrêter; impassibles face au monde qui les entoure. "Les marcheurs donnaient l'impression que rien n'existait autour d'eux."

Médiatisé, l'événement ne tarde pas à se répandre comme une traînée  de poudre puis devenir un enjeu politique. L'inquiétude gagne insidieusement toutes les strates de la société, les théories hasardeuses prospèrent et les tensions s'exacerbent. L'heure est d'autant plus grave qu'en parallèle, un agent pathogène particulièrement virulent commence sa course meurtrière à travers le pays. 

*

Chronique d'un chaos imminent? Impossible d'en dire davantage sans divulgâcher. Une chose est sûre, l'auteur réalise avec ce roman d'anticipation au réalisme troublant un véritable tour de force. Baladés de découvertes en fausses pistes, de révélations en rebondissements, nous sommes tenus en haleine jusqu'à la dernière page. 

Conteur de talent, Chuck Wendig met en place un à un les éléments de son intrigue; il tisse sa toile lentement, méthodiquement, habilement, prenant garde à ne jamais nous égarer. S'intensifiant et se complexifiant chapitre après chapitre, l'histoire se révèle in fine d'une incroyable densité. 

Est mise à son service, une galerie de personnages fouillés issus d'horizons divers qui alternent leur voix. Rythmant le récit, cette pluralité de points de vue nous offre une vision multidimensionnelle des événements. Face à l'inconnu, l'impensable, le jusqu'ici inconcevable, chacun donne à voir la nature humaine dans ce qu'elle a de lumineux mais aussi de plus sombre. À travers eux, ce sont les travers, les dérives,  les excès , les névroses et la division du pays tout entier qui s'expriment.

Écrit avant la pandémie du Covid-19, cet ouvrage aux allures prophétiques résonne fortement avec ce que nous avons traversé et travers(er)ons encore. La suite serait en cours d'écriture et les droits en vue d'une adaptation audiovisuelle déjà achetés, je m'en réjouis d'avance. 

Un coup de maître! Laissez-vous tenter…

***

"Le chaos engendre le chaos qui engendre le chaos."
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J 'avoue que j'ai failli ne pas le lire ! le pavé, 1200 pages... le titre.. approximatif. le pitch :des somnambules qui traversent le pays.... Mais les retours étaient bons et je me suis laissée convaincre et heureusement, j' ai adoré ce roman, je suis rentrée en immersion dans l'histoire et quand j'ai fini le roman, j'ai eu du mal à en sortir, à revenir à la réalité à quitter les personnages, j'étais vraiment dedans.
Il est difficile de parler de ce roman sans spoiler l'intrigue. L'histoire est fouillée, détaillée, le style est agréable et malgré les 1200 pages, le roman se lit facilement. Je suis admirative de cet auteur dont c'est le premier roman et qui écrit comme un écrivain confirmé. Écrit en 2019, l 'histoire résonne étrangement avec ce que nous vivons actuellement, une pandémie étendue à toute la terre.. Chuck Wendig analyse le retentissement au niveau de la planète, les réactions des politiques, des religieux, des extrémistes, les milices qui se forment, la fin du monde qui se profile,l'extinction de l'humanité.
Lisez ce roman, il est excellent et Chuck Wendig s'annonce comme un sérieux concurrent au King
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Énorme coup de coeur pour ce roman. Chuck Wendig nous offre avec Les Somnambules un roman dense et d'une immense qualité que j'ai pris énormément de plaisir à déguster. Surement ma meilleure lecture de l'année.

Dans une ville perdue de Pennsylvanie, Nessie est une jeune fille intelligente et très aimée par sa famille. Alors que sa soeur, Shana, la surprend sortant d'un pas résolu de la maison familiale, Nessie semble encore dormir et ne réagit pas du tout aux paroles de sa soeur. Très vite, Nessie est rejointe par d'autres personnes comme elles. Épidémie ? Terrorisme ? Ce groupe qui grandit au cours des jours et qui semble se diriger vers une direction inconnue va mobiliser des policiers, des scientifiques, des politiciens et les familles qui, en vers et contre tout, protégeront leurs êtres chers de toute menace.

Chuck Wending nous propose une palette de personnages très fournie et passionnante. Chaque personnage a réellement son intérêt et chacun va réagir différemment face à ce phénomène. le roman, bien que faisant plus de 1000 pages, est addictif et enchaîne les surprises. On prend beaucoup de plaisir à essayer de trouver une explication et de les voir une par une être démontées. Bien que j'avais peur que la fin tombe comme un soufflet, Chuck Wendig nous offre des explications très surprenantes et qui amènent à énormément de questionnement sur notre société.

Les Somnambules est un roman envoutant et marquant. Les nombreuses thématiques de ce roman sont traitées avec une intelligence remarquable. Ce fut une lecture éprouvante, on voyage avec cette "meute" de somnambules avec la peur au ventre de découvrir la raison tout en mourant d'envie d'enfin comprendre.

Je me permets cependant de terminer avec un avertissement : le roman contient une scène de viol très éprouvante ainsi que des scènes de tortures qui le sont tout autant.
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Lecture commencée avec entrain mais continuée péniblement et finie plaisamment !

J'ai beaucoup aimé tous les moments avec les somnambules et les bergers même si à priori il se passait peu de choses mais le côté psychologique des accompagnants, scientifiques ou familles, était bien étudié !

Quand est arrivé le pasteur et sa communauté de péquenots, j'ai commencé à m'ennuyer, bien que sachant qu'ils n'étaient pas là pour rien et quand ça a tourné au sadisme, inutile et gratuit, ça m'a bien gonflé et démotivée !

C'était déjà bien long et bien dilué et je suis persuadée que beaucoup des parties personnelles, hors bergers, auraient pu être évitées sans dommage pour l'histoire ! Pour beaucoup je les ai survolées, n'y trouvant pas un grand intérêt !

J'ai beaucoup aimé le cheminement de l'I.A. et son évolution, qui coulait presque de source sinon pourquoi 1200 pages ?? Donc lecture mitigée sur un sujet que j'ai apprécié !

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Tout commence dans un petit village de Pennsylvanie, Shana voit sa soeur quitter la ferme. Elle essaie de lui faire entendre raison mais elle voit bien qu'elle ne réagit pas à ses paroles ou actions. Bientôt, d'autres personnes se joignent à la jeune fille et le phénomène prend de l'ampleur aux Etats-Unis au fur et à mesure que grandit ce troupeau de somnambules. Benji, ancien docteur au CDC, doit enquêter sur cet étrange événement aux côtés de Sadie, Cassie et Arav.
Un sacré pavé pour suivre ces quelques personnes qui vivent une aventure cachant une sombre révélation. J'ai aimé les méandres de la narration de Chuck Wendig, passant d'un personnage à un autre, du passé au présent. Mélangeant les différentes lignes de l'histoire, certains se croisent et se recroisent. Vraiment très captivant, on s'attache aux héros même si j'ai eu un peu de mal avec Shana. le roman souffre d'un peu de longueurs et quelques facilités (le hasard fait bien les choses...), parfois un peu trop manichéen avec un homme qui reflète toutes les facettes du mal (racisme, misogyne, aime les armes...). On retrouve un écho de l'actualité avec une pandémie qui progresse très vite. Par contre, le traitement est très rapide. Les gens ne font pas vraiment attention (une sorte de fatalisme ?) et pas vraie recherche sur un éventuel vaccin ou guérison. Parfois un peu de violence, trop fort, brusque et surprenant... heureusement ça ne revient pas trop souvent. Une belle mise en garde contre notre humanité qui épuise et détruit notre planète. Une fin un peu triste mais pleine d'espoir mais aussi une révélation qui explique bien des choses... !
Merci aux éditions Sonatine et à Masse Critique pour cette lecture prenante !
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Il arrive parfois que certains romans arrivent à point nommé sur le marché.
Les Somnambules (ou The Wanderers en version originale) compte définitivement parmi ceux-là.
En 2019, l'américain Chuck Wendig — surtout connu en France pour quelques romans Star Wars — publie un énorme pavé de 1165 pages.
Son sujet ? Une pandémie mondiale frappe l'humanité et fait s'effondrer la société, scindant l'Amérique en deux.
Quelques mois plus tard, la CoVid 19 débarque et le roman de Chuck Wendig s'avère prophétique à plus d'un titre.
Aujourd'hui traduit par les éditions Sonatine, Les Somnambules convoque aussi bien Stephen King que Justin Cronin pour une histoire post-apocalyptique terrifiante et pourtant passionnante.


Si la pandémie m'était contée
C'est par un jour ordinaire pour Shana Stewart que débute Les Somnambules.
Cette jeune américaine se réveille comme tous les jours avant de découvrir que sa soeur, Nessie, n'est plus dans sa chambre. Étonnée, Shana retrouve Nessie pieds nus à l'extérieur de la maison, marchant vers la route principale…comme une somnambule !
Impossible à arrêter, la jeune Nessie est vite rejointe par d'autres personnes. Tous semblent frappés par une mystérieuse maladie qui transforme ses victimes en marcheur implacable dénué de toute réaction ou pensée.
Bientôt, un troupeau de malades se forme au coeur des États-Unis, vite rejoint par leurs proches respectifs — les bergers — puis par les hommes du CDC et par la police.
Que se passe-t-il donc chez ces gens dont la peau semble imperméable aux aiguilles et que toute tentative d'arrêt transforme en bombe humaine ?
Pour le découvrir, Benjamin Ray, un ancien du CDC est recruté par Sadie Emeka, la responsable d'une Intelligence Artificielle employée pour prédire les pandémies à travers le monde : Black Swan. Ensemble, il se penche sur le phénomène et découvrent vite qu'il défie toute logique scientifique et médicale !
Pour couronner le tout, l'inquiétude croit de façon exponentielle parmi la population américaine. En quête de réponse, Matthew Bird, un pasteur d'une petite ville, parcourt la Bible et finit par relire l'Apocalypse selon Saint-Jean. Pour lui et son nouvel acolyte, le dangereux suprémaciste Ozark Stover, les somnambules sont une menace pour le peuple américain et un complot d'une puissance étrangère que la présidente démocrate Hunt ne peut (ou ne veut) pas arrêter.
Alors que le candidat républicain Ed Creel s'insurge contre l'inaction des autorités, le troupeau grossit encore et encore…et la peur se propage comme un feu de forêt.
Si ce genre de postulat vous dit quelque chose, c'est parce que Chuck Wendig, par coïncidence ou par prescience, tape en plein dans le mille de ce que notre monde vit actuellement avec la CoVid 19.
Dans Les Somnambules, l'épidémie se vit à travers les yeux de plusieurs personnages qui ne sont pas forcément les plus puissants mais qui offrent une large variété de points de vues sur la situation, du scientifique du CDC à la rock star usée en quête de gloire en passant par le pasteur américain paumé.
Ce qui affleure ici, c'est la volonté de Wendig de donner une vision plurielle de la crise sanitaire et y adjoignant à la fois une perspective intimiste, scientifique, sociale et politique.
Par son ampleur cependant, le roman pourra en décevoir certain puisqu'il s'agit ici avant tout d'une histoire américaine avec la vision d'un américain sur l'Amérique elle-même. Pourtant, cette plongée dans l'Amérique moderne entre en résonnance avec notre société occidentale puisqu'en substance, on retrouve les mêmes mécanismes de défense face à la peur d'un danger inconnu et impénétrable.

Au coeur de la peur
Plus qu'un roman sur une pandémie, Les Somnambules se penche sur ce qu'il se passe lorsque les gens sont confrontés à l'inconnu.
Avec une lucidité à toute épreuve, Chuck Wendig décrit la tentative de rationalisation de l'américain moyen face à un phénomène qui fait peur et, plus particulièrement, face à la maladie.
Toute une partie du roman est d'ailleurs consacrée à l'épopée de Matthew Bird, un pasteur dont la femme en dépression a bien du mal à s'en sortir sans médicament et dont le fils, Bo, a de très mauvaises fréquentations.
Petit à petit, Chuck Wendig se sert du personnage de Matthew pour pénétrer dans la sphère complotiste et ceux qui veulent à tout pris trouver un responsable à un fléau qu'ils ne comprennent pas. En s'enfonçant dans le monde d'Ozark Stover, suprémaciste blanc et lieutenant d'Ed Creel, pseudo-Donald Trump aussi dangereux qu'opportuniste, le roman terrifie le lecteur par sa capacité à taper dans le mille, rappelant à la fois la situation qu'a traversé les USA ou le Brésil dirigés tous deux par des présidents ayant renié le réel, mais également une certaine catégorie de populistes à la française qui se servent de la peur d'une population terrifiée pour recruter et fomenter une révolution qui n'a rien de bénéfique en définitive.
La peur qui habite l'histoire des Somnambules force les personnages à faire des choses irrationnelles ou, au contraire, à tenter de trouver le soutien de personnes lucides dans une société qui perd pied.
Entre les podcasts douteux, les fake news sur le net et les déclarations populistes, Chuck Wendig élargit le scope de son intrigue et parvient à saisir le danger sous-jacent à son intrigue : celui d'une opportunité unique pour ceux qui savent instrumentaliser la peur.
C'est aussi l'occasion de rappeler que ce sont les mêmes qui nient le réchauffement climatique et permettent, au final, la contamination humaine par un vecteur infectieux destructeur… encore une fois, le roman s'avère prophétique (le vecteur étant ici la chauve-souris, encore envisagé à l'heure actuelle pour le CoVid-19).


Un page-turner calibré comme un coucou suisse
Ce qui impressionne clairement dans ce pavé de plus de 1100 pages, c'est la faculté de Chuck Wendig à alterner ses intrigues pour les faire converger vers un but final évident (l'affrontement des factions en présence) mais néanmoins passionnant.
La force de ses personnages, de la famille Stewart au doux-dingue de Pete Corley, réside dans le fait de toujours parvenir à ajouter une nouvelle dimension à l'intrigue générale en refusant de se contenter d'un simple suivi d'une catastrophe planétaire.
En mêlant réflexion sur la prise en charge sanitaire, influence du politique sur la tenue des opérations et manipulations de l'opinion, Les Somnambules jonglent avec une efficacité remarquable entre ses thématiques et rythme à la perfection ses péripéties, disséminant les cliffhangers et les retournements de situations pour garder le lecteur éveillé jusqu'au bout. Si certains y verront davantage un artifice narratif quasi-sériesque, les autres apprécieront à coup sûr la capacité du roman à tenir en haleine sur la longueur.

Dieu et la science sont dans un bateau…
Enfin, dernier gros point fort de ce roman décidément monstrueux, sa capacité à réfléchir sur Dieu notamment dans une nation où la religion reste une préoccupation fondamentale.
Dans Les Somnambules, l'adage qui veut que « Dieu a créé l'homme » se prolonge par l'homme qui créé Dieu à son tour. Les interrogations philosophiques qui découlent de la création et des actions de l'intelligence artificielle Black Swan en disent long sur le sujet.
De même, l'évolution théologique du pasteur Bird et l'ambivalence de Benjamin Ray tiraillé entre Dieu et son rôle de scientifique permettent quelques belles discussions sur le sujet.
Enfin, c'est aussi le choix de Benjamin à Longacre de travestir la science pour un but noble qui fera débat une bonne partie de l'histoire, rejoignant en ce sens le questionnement de la mini-série Chimerica où un journaliste trafiquait une photo pour dénoncer une guerre terrible. le mensonge pour le bien est-il envisageable dans une société qui ne s'émeut plus de grand chose et qui cherche le buzz à tout pris ? Doit-on utiliser les armes de ses ennemis ?
En face, la faction suprémaciste met non seulement en lumière le racisme ordinaire aux États-Unis mais aussi son prétexte commode pour des personnes qui, au fond, ne cherchent qu'à propager haine, violence et asseoir leur propre pouvoir.
Paradoxalement, Les Somnambules a beau diviser son monde, il n'en oublie jamais l'espoir au coeur, celui d'une minorité capable de s'unir autour de personnes chères et de protéger un futur qui, pourtant, semble bien compromis. En ce sens, le roman de Chuck Wendig laisse un espoir à l'humanité et une voie de secours… mais celle-ci suffira-t-elle ?

Roman foisonnant, passionnant, intense et horriblement prémonitoire, Les Somnambules s'impose d'emblée comme un roman post-apocalyptique qui fera date. Chuck Wendig a tout compris des mécanismes de la peur et de la pandémie, qu'elle soit infectieuse ou idéologique… et le résultat est véritablement impressionnant.

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