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Critique de Yendare


Bon cela fait déjà trois fois que je supprime le début de mon avis. Je rechigne un peu à écrire ce dernier à vrai dire. J'ai fini ce roman hier en fin d'après-midi et je sens que si je laisse passer quelques jours de plus je n'en ferai jamais la chronique. D'un côté il me faudra peut-être ces quelques jours pour digérer ma lecture mais si j'attends trop je ne ferais sans doute pas l'effort ensuite d'extérioriser un avis.

Je crois que je suis un peu déçu, un peu déçu de ne pas avoir aimé plus que cela mon premier roman de l'année tout en ayant néanmoins conscience d'avoir lu un roman qui sur le temps laissera sa marque, son empreinte dans un coin de ma mémoire. Décidément j'ai du mal à écrire mon avis, je supprime des paragraphes entiers en écrit d'autres et suis toujours insatisfait du résultat. Tant pis, cette fois je ne supprime plus ce que j'écris quitte à modifier mon avis dans 2 ou 3 semaines ou à rajouter quelques paragraphes en dessous des lignes qui suivent.

Les Somnambules est un roman qui prend son temps, mais alors il prend vraiment son temps. Tellement son temps à vrai dire qu'il faut attendre la page 377 pour voir apparaître le dernier protagoniste principal de l'histoire dont on suit le point de vue au gré des chapitres en compagnie de 4 autres personnages. Pourtant le début du roman démarre vite.

Shanna, 17 ans, voit sa petite soeur partir pied nue en pyjama sur la route, elle la rattrape, remarque ses yeux vides d'expression, croit à une blague puis finit par se rendre à l'évidence : sa soeur n'est plus vraiment là. Son esprit du moins car son corps lui fonctionne, sa soeur marche un pas après l'autre sans s'arrêter et il devient évident qu'il n'est pas possible de la sortir de cet état de torpeur étrange pouvant ressembler à une crise de somnambulisme. Alors la jeune fille fait la seule chose qu'elle peut faire pour sa soeur, elle la suit. C'est le début d'un très long voyage durant lequel une autre personne somnambule rejoindra sa soeur, puis une autre, puis au fil du temps des centaines d'autres accompagnés de certains de leurs proches impuissants face à ce phénomène qui les dépassent. Personne ne sait ce qui se passe mais tout le monde marche au rythme des somnambules et les lecteurs aussi.

Pendant des centaines de pages l'auteur avec une belle plume pose ses billes, une par une. Un personnage après l'autre, une énigme après l'autre. Moi je lis page après page et je me dis que c'est bien, que ce n'est pas désagréable à lire, loin s'en faut, pas inintéressant non plus l'auteur abordant au cours de ces 1167 pages une belle palette de sujet avec une réflexion entre autres sur la société américaine, le réchauffement climatique, la religion, la famille, l'amour, le racisme, l'intelligence artificielle, le développement d'une maladie ou encore sur l'effondrement d'une société. L'auteur nous présente aussi une belle palette de personnages tous intéressants qu'on aime ou pas, des personnages pas manichéens, pas parfait loin de là mais pas horrible non plus. A défaut de les avoir vraiment trouvés attachants durant cette histoire, aucun ne m'aura laissé indifférent.

Alors oui il y a tout cela. Oui ce n'est pas mal mais je me dis aussi durant une bonne partie de ma lecture on va où ? Vers quoi on va ? C'est bien beau tout cela mais fondamentalement c'est quand que l'histoire avance vraiment. Alors elle avance mais lentement, trop lentement pour moi je pense. J'aurais aimé avoir quelque chose d'un peu plus rythmé, d'un peu plus palpitant. Alors je lis car j'aime le style de l'auteur, j'aime globalement tout ce qu'il y a autour et que je surtout très curieux de connaître la suite mais je me rends bien compte que j'attends. J'attends vous savez ce déclic où vous tournez les pages avec frénésie pour connaître la suite, ce moment où vous êtes à fond dans une lecture, en totale immersion. Je n'ai pas vraiment eu celui-ci avec ce titre, du moins jamais totalement si ce n'est à la fin de cette histoire, une fin que j'ai vraiment bien aimé au passage. le rythme explique en partie cela mais pas seulement.

Des réflexions abordées dans ce texte ont emmené mon cerveau un peu plus loin me faisant pour un temps sortir de ma lecture. Certains passages liés à l'épidémie m'ont également ramené à un quotidien que nous connaissons bien actuellement : la maladie, la mort, la vaccination, les tests de dépistage. D'autres passages m'ont rebuté par leur violence, je pense notamment à une scène de viole assez horrible vers le milieu du roman. Finalement un ensemble d'éléments ont fait que bien que j' ai apprécié globalement ce roman, je ne l'ai pas autant aimé que je l'espérais.

Il y a de bonnes choses assurément dans ce roman, de bonnes idées, un travail assez impressionnant aussi. C'est un voyage, un voyage conséquent de 1167 pages, un voyage qui ne m'aura pas laissé indifférent. Un voyage qui peut plaire mais que j'ai fini pour ma part sans remords étant ravi de quitter ces personnages et cette atmosphère guère joyeuse pour me tourner vers une lecture plus légère.


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