J’ai toujours pensé que la sensation de déjà-vu n’est qu’une sorte d’angoisse face à l’irréalité de la vie. Comme le hiraeth. Nos souvenirs sont des fragments de rêves.
Qu'est-ce qu'il y a à comprendre ? La vie passe et on n'en tire aucune leçon. Puis on meurt, et on est remplacés par des gens aussi cruels que nous.
J'ai ce problème, tant avec papa qu’avec maman: j'ai appris très tôt à les lire, tout comme plus tard je serais capable de lire les gens, bien que j'ai toujours toutes les peines du monde à me comprendre moi-même.
Renoncer à s'enrichir indéfiniment n'est pas la mer à boire. Il s'agit uniquement de résister à la tentation de s'engouffrer dans les failles d'un système. Et de renoncer à tromper et à exploiter autrui.
Combien de gens sur cette terre vivaient ainsi, à épargner, a attendre, à désirer, et puis... trop tard, d'un coup c'était fini.
Notre foi était insensée. Ces années avaient un vernis bigarré : la pop music et les voyages dans l'espace, la télévision en couleurs et les tenues psychédéliques , sans parler des coiffures encore plus farfelues. Mais derrière cette parure, le monde ployait sous les guerres, les intrigues et le terrorisme-comme d'habitude.
Seulement voilà, il en va ainsi des pensées qu'elles se démultiplient à l'infini: il suffit que l'une surgisse pour que l'autre s'enclenche, tout se met en mouvement et, pour peu que l'on n'enraye la crise, l'imagination envisage déjà le pire.
Mais quelque chose clochait. Comme si nous étions figés dans une langue créée dans le seul but de désosser la relation qui nous avait unis autrefois. Nous conjuguions les verbes à l'imparfait, le futur semblait ne pas avoir d'existence possible. Plus nous enchaînions les phrases, plus la tristesse prenait le pas sur mon état d'esprit.
J'ai été chagriné de constater que j'avais vu tant de choses dans cette vie que j'étais désormais en mesure de prévoir de tels scénarios.
Nous ne nous sommes pas dit,ni en mots ni en paroles,que notre amour était terminé et que nous devions suivre des chemins séparés.