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Critique de AuBazartDesMots


J'avais pas mal entendu parler de cet ouvrage, sorti il y a déjà une dizaine d'années, et qui est le premier tome d'une saga de 3 tomes, plus 2 ouvrages complémentaires. Alors lorsque je l'ai repéré dans les rayonnages fraichement rangés du CDI de mon établissement, j'ai craqué et l'ai emprunté.

« Uglies » est une dystopie destinée aux adolescents, un genre que j'apprécie beaucoup. En d'autres termes, c'est une fiction d'une société futuriste où la société empêche ses membres d'atteindre le bonheur.
Une définition d'autant plus ironique qu'en lisant le résumé, on a l'impression que tout est fait dans le monde de l'héroïne pour que ses protagonistes soient ravis: Pour éviter tout forme de discrimination, les jeunes de 16 ans se voient tous offrir une opération afin d'atteindre la symétrie parfaite et gommer leurs imperfections physiques. Ils passent de « uglies » (laids) à « pretties » (beaux). Un ravalement de facade gratuit, pour ensuite vivre une existence choyée, que demander de plus? Et bien la liberté de choisir, tout simplement. Devenir « pretties » est un fait établi, non une option. Et si Tally est ravie au début de l'ouvrage de voir son seizième anniversaire approcher, sa rencontre avec Shay, une ado un peu rebelle, lui fera se poser pas mal de questions.

La réflexion sur la beauté, la discrimination est bien menée, et c'est un sujet qui interroge beaucoup le public cible, c'est-à-dire les ados de 15 ans. Tally n'est pas laide, mais elle le ressent comme tel, car elle a grandi dans une société où tout tourne autour de sa future transformation. Les cours à l'école évoquent un temps ancien (le notre) où les gens n'avaient pas les mêmes chances en raison de leur apparence physique ou de leurs origines. Avant 16 ans, les enfants sont séparés de leurs parents pretties et mis dans un internat où les surnoms cruels sont légion, mais ce n'est pas grave, car c'est temporaire et ils disparaîtront avec l'opération de chirurgie qui va de pair avec le seizième anniversaire. Ce culte de la beauté, censé palier à toute forme de discrimination, est inquiétant: les pretties se ressemblent tous, ils perdent leur personnalité pour devenir des personnes stéréotypées. Gavés par une société qui leur donne tout, ils ne pensent plus par eux-mêmes et sont soumis aux autorités, à leur Etat bienfaiteur. Les plus beaux d'entre eux, les specials qui ont des fonctions importantes, sont même terrifiants tant leur allure semble irréelle. Et que dire de l'opération? Raboter des os, injecter du plastique partout, détacher la peau des muscles… Autant d'horreurs qui ne paraissent guère nécessaires envers des ados un peu gauches et boutonneux.
Lien : https://aubazartdesmots.word..
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