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Critique de karmax211


Edith Wharton est la première femme à avoir obtenu en 1921 le Prix Pulitzer pour son roman - le temps de l'innocence -. Et que la chose soit entendue : elle n'a pas obtenu cette récompense parce que femme mais pour son talent,, qui est grand.
Sa plume, d'un esthétisme fin XIXème - début XXème, a l'acuité, l'intelligence et le brio de celles qui résistent au temps et à la poussière des modes.
Son roman est un tableau de Maître, qui peint avec un réalisme et une minutie exemplaires le microcosme élitiste, replié sur lui-même, consanguin, de la haute bourgeoisie new-yorkaise corsetée dans ses codes, défendant jusqu'au ridicule le mythe d'une prééminence sociale quasi dogmatique... en l'an de grâce 187*.
C'est dans ce troisième tiers de ce siècle "déclinant" que, tel un opéra dramatique, cette société va s'animer sous l'impulsion d'un jeune homme, Newland Archer, sur le point d'épouser une toute jeune femme, May Welland... tous deux représentants sans tache de leur classe, lorsque surgissant telle une démone échappée de la dépravée Europe, va "s'installer" dans leurs vies la belle comtesse Olanska à la réputation sulfureuse.
La brave société new-yorkaise va alors voir vaciller le socle de ses certitudes, emportant dans ce tremblement de terre les convictions et les sentiments du jusque-là très conformiste Newland Archer.
Mais cette société apparemment crépusculaire a des ressources inattendues et ses défenses immunitaires sont prêtes à tout pour assurer la survie d'un corps qui n'est pas que social.
Roman d'amour, de moeurs à la psychologie lucide, acide, aiguë et sans concessions, - le temps de l'innocence - se déguste comme un Darjeeling millésimé, accompagné de petits fours cyanurisés.
Un excellent moment de lecture.
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