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Critique de lafilledepassage


Un énorme coup de coeur et probablement LE coup de coeur de cette année 2021.

Whitehead nous emmène à Denver, Colorado, à la fin du XIXème siècle. Denver, ville industrielle en plein essor où champignonnent abattoirs, industries textiles et fonderies, est aussi riche en tripots, bordels et tables de jeux. Toute la pègre y gravite, dealers, malfrats, maquereaux, flics complétement pourris et politiciens véreux. En bordure de ce monde, végètent les laisser-pour-compte, clodos, estropiés et orphelins, sans oublier bien sûr, on est en Amérique, les communautés de prêcheurs qui arpentent les trottoirs et autres pasteurs avides de renforcer le rang de leurs ouailles avec ces brebis égarées.

Roman entre policier, western et critique sociale, avec certains dialogues dignes d'Audiard (je ne serai d'ailleurs pas étonnée qu'un jour ce roman soit adapté à l'écran, il est vraiment très cinématographique), notamment entre le chef des malfrats et les policiers locaux. Les personnages ont de la gueule et nous régalent à chaque instant, jusqu'à en devenir très touchants (encore un atout pour en faire un grand film. J'ai déjà des idées pour le casting tiens): Goodnight, avec sa gueule cassée dont on ne peut voir les deux côtés en même temps car le regard glisse naturellement d'un côté ou de l'autre comme une grenouille qui dérape d'un rocher ; Cole, le chef de la bande, minable entre tous ; Eat ‘Em Up Jake, un ancien boxeur professionnel dont les traits se mouvent avec une viscosité sirupeuse et Magpie Ned. Ces deux derniers, hommes de main du gang, tuent des hommes comme les petits garçons tuent des fourmis. Voilà pour la photo de groupe.

Vous y trouverez tous les ingrédients des grands romans noirs : misère, exploitation humaine, alcool, sexe et violence. Mais, et c'est là à nouveau un coup de maitre de cet auteur que décidement j'apprécie beaucoup, derrière toute cette noirceur pointe la lumière …
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