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Critique de LaFrontale


Esthétisme ou sophistication ?
D'Oscar Wilde je ne gardais le souvenir que de phrases drôles ou prétendues telles, visant les femmes. Des trucs cités par Bouvard ou Jacques Martin il y a 40 ans. Je m'attendais donc à une littérature vive, péremptoire. Quelle erreur…
L'esthétisme est considéré comme une doctrine, une attitude artistique résumée par "le beau pour le beau". Mais dans ce conte esthétique je ne vois que posture. Dans toute la première partie — avant l'achèvement du portrait — cette poursuite du beau se déploie en longues phrases, interminables litanies de sentiments alambiqués, dont on perd la logique. le propos se noie dans la sophistication, le délibérément et inutilement compliqué. On regrette que Poe, avant Wilde, ne se soit pas emparé du sujet pour en faire une des Histoires extraordinaires. Vingt pages, trente pages auraient tout autant servi le sujet. Mais a-t-il fallu diluer le propos pour tenter de le faire accepter par la critique de l'époque ? Peut-être, car il semble que Wilde se soit fait écharper pour avoir dépeint la décadence de l'élégant Dorian. Ce qui laisse perplexe, car après tout, le dandy paie cher son hédonisme. Pas seulement par l'enlaidissement de son portrait, mais par la terreur que le phénomène lui inspire. Tout cela est donc bien moral.
En revanche, l'évidente misogynie De Wilde est de moindre moralité. Outre les quelques aphorismes ensuite et longtemps repris par les comiques troupiers, force est de constater le peu d'épaisseur accordé aux personnages féminins. Les femmes de ce livre peuvent être sensibles, spirituelles, intelligentes mais toutes cherchent à plaire à l'homme ! Certes en 1890, le féminisme balbutie mais l'époque n'excuse pas tout : quatre-vingt ans plus tôt, un éditeur anglais publiait Jane Austen
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