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Critique de Pecosa


Brigade mondaine.
Difficile de ne pas penser à un Gérard de Villiers qu'on aurait vu trainer jadis chez le buraliste, ou à une série B des années 70 tournée rue Saint-Denis.
Ancêtre de la Brigade de répression du proxénétisme, et rejeton du Bureau de la discipline des moeurs du lieutenant général de police Nicolas René Berryer, la Brigade Mondaine avait pour fonction le contrôle de la prostitution et du trafic de stupéfiants.
La journaliste Véronique Willemin s'est intéressée aux « gardiens des bonnes moeurs » qui depuis le Moyen-Age veillent au grain, essentiellement la nuit, quand le sexe tarifé va de paire avec la criminalité.
La Mondaine: Histoire et archives de la police des moeurs est écrit par une femme, et ça change tout. Pas de racolage façon Unes de presse à scandale ou thème de polar de seconde zone, mais des centaines de documents souvent inédits, qui vont des fichiers photographiques de demi-mondaines en 1872 aux opérations de police démantelant des réseaux de prostitution en banlieue parisienne dans les années 2000.
Certaines archives sont assez incroyables comme le long rapport de la Mondaine sur les activités sexuelles de l'acteur Michel Simon, connu pour ses pratiques et sa collection Erotica, qui se fait lyrique: « Il est aussi amateur de boites à musique anciennes qu'il déclenche avec délice provoquant une cacophonie qui met à épreuve le système nerveux le plus assagi. » Et le fonctionnaire de conclure: « Michel Simon affirme alors: « J'attends le moment de ficher mon camp ». Mais où? L'avenir nous l'apprendra. »

J'avoue que j'ai prêté une attention beaucoup plus vive à la période qui va du début du siècle à la fermeture des maisons closes, Madame Claude, 36.15 Aline, les sex-shops, et le sexe 2.0 m'intéressant moins que La Belle Epoque, le Chabanais, le One-Two-Two, le Sphinx, l'Occupation…quand les nuits parisiennes marchaient avec le Renseignement et jouaient un rôle dans la grande Histoire. Les photographies, les fiches, les coupures de presse présentées dans l'ouvrage sont tout aussi intéressantes, et confirment, s'il fallait encore le confirmer, que pour les femmes contraintes à la prostitution, la chair est triste, hélas.
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