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Critique de Electra


Duerdale, bourgade paumée de la campagne anglaise, Luke, treize ans, petit génie de la peinture, les yeux vert émeraude, vient de perdre sa mère et emménage avec son père dans une bâtisse à demi en ruine située dans les collines. Tiraillé entre sa peine et le chagrin de son père qui ne jure plus que par la whisky, Luke se lie d'amitié avec Jon, un véritable ovni au look désuet doté d'une mémoire extraordinaire, et souffre-douleur de l'école. Commence alors pour les deux adolescents blessés par la vie un nouveau chemin vers la guérison et le bonheur.

J'ai adoré ce roman ! Robert Williams nous offre une magnifique chronique, à la première personne (Luke) d'une tendresse et d'une poésie qui m'a coupé le souffle. J'ai ouvert le livre et je l'ai lu d'une traite. Williams sait parfaitement se glisser dans la peau d'un adolescent dont la vie vient de basculer après le décès accidentel de sa mère.

Le jeune garçon, obligé d'emménager dans une bicoque à moitié en ruine dans une nouvelle ville, se réfugie d'abord dans la peinture. Il se rend souvent en haut de la montagne derrière la maison et peint les rochers sous cette lumière si spéciale dans cette lande à l'aspect inhospitalier. Duerdale est une petite ville industrielle où les cheminées des usines textiles crachent leurs fumées et les bâtiments sont sombres et noirs.

C'est là qu'apparait Jon, brutalement un soir de pluie, sur la chaussée devant leur voiture. Un gamin bourré de tics, habillé comme en 1940, du même âge que Luke mais qui en parait physiquement deux de moins. L'autre « bouseux », surnom qui leur est donné car ils habitent la campagne, vit avec ses grands-parents. Il n'a jamais connu son père et sa mère est décédée quand il était enfant. Quant au père de Luke, fabricant de jouets en bois (qui ne se vendent plus que sur les marchés), endetté jusqu'au cou, il préfère se réfugier dans son atelier et surtout dans l'alcool.

Les deux garçons deviennent inséparables – tous deux se rapprochent face à ces évènements de la vie, telle que l'absence, la mort, le deuil ou les brimades. Jon est en effet le souffre-douleur du collège au grand dam de Luke, le « nouveau ». Les deux se soutiennent dans ces épreuves et Luke veille sur son ami très spécial dont la vie va à son tour basculer.

En filigrane, le lecteur suit le combat du père de Luke pour retrouver goût à la vie. L'homme va alors se lancer dans un projet personnel, fabriquer une oeuvre monumentale en bois, qui va réunir le trio et leur permettre de communiquer à nouveau. le père et le fils vont peu à renouer les liens.

Robert Williams possède une écriture simple, limpide qui m'a fait penser à Kent Haruf pendant ma lecture.Il décrit avec amour tous les personnages, que ce soit Luke, son père, Jon ou ses grands-parents de Jon, mais également le personnel hospitalier. Robert Williams offre la même vision des gens simples et ordinaires que Kent Haruf. Évidemment, ils y a les bourreaux à l'école mais il y a surtout de l'entraide, de la générosité et de l'écoute. Et jamais de pathos. Williams sait, à travers les choses du quotidien, nous offrir ces instants volés de bonheur. J'ai adoré ce journal intime où Luke parle toujours de sa mère, de son absence et aussi de sa maladie. Tout participe à faire de ce roman une véritable pépite. Williams m'a transporté dans cette petite ville imaginaire du nord de l'Angleterre, pas loin de mer d'Irlande. Un livre qui m'a mis du baume au coeur ! En allant rechercher des informations sur cet auteur, libraire à Manchester, j'ai découvert son blog et son amour pour .. Haruf ! Pas étonnant.

suite sur mon blog
Lien : http://www.tombeeduciel.com/..
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