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Critique de Presence


Ce tome fait suite à Rose rouge (épisodes 94 à 100). Il comprend les épisodes 101 à 107 parus en 2011. Tous les scénarios sont de Bill Willingham.

Épisode 101 "L'ascension" (dessins d'Eric Shanower, encrage de Richard Friend) - de retour dans l'ancien bureau du maire de Fabletown, le grand héros Bufkin (le singe sans ailes) s'interroge sur la nature de son prochain travail. le miroir magique lui en prédit 13 avant qu'il ne devienne roi. Frankie (la tête du monstre de Frankenstein) s'interroge sur la véracité des prédictions du miroir.

Willingham propose une histoire qui n'a rien d'un bouche-trou puisqu'elle revient sur Bufkin et compagnie sous la forme d'un conte avec un vrai héros et une quête à accomplir. Il bénéficie en plus d'un excellent dessinateur en la personne d'Eric Shanower, connu à la fois pour ses escapades en pays d'Oz (Adventures in Oz VO, ou comme scénariste le magicien d'Oz) plutôt destinées aux enfants, et pour sa version de la guerre de Troie "l'Âge de bronze" (à commencer par Un millier de navires, plutôt pour adultes). le résultat est drôle, vivant, avec des détails, une cohérence dans le monde décrit et des personnages irrésistibles (mention spéciale pour le Miroir Magique). 5 étoiles.

Épisodes 102 à 106 "Super Groupe" (dessins de Mark Buckingham, encrage de Steve Leialoha et Andrew Pepoy) - Les Fables n'ont pas le choix : ils doivent tenter le tout pour le tout dans une attaque de la dernière chance contre Mister Dark. Pinocchio a convaincu Ozma que la solution passe par la constitution d'une équipe de Fables puissants dotés de pouvoirs extraordinaires, affublés de costumes voyants et révélateurs et rebaptisés de noms de code ronflants et ridicules : une équipe de superhéros.

La découverte d'une nouvelle histoire des Fables renvoie à chaque fois à la question de savoir si Willingham réussira à renouveler son récit tout en conservant l'empathie du lecteur pour les personnages. Mission accomplie : il met en avant plusieurs personnages tels que Bigby, Pinocchio, Mister North, Mister Dark, l'infirmière Spratt, et Mistral. le lecteur retrouve tous les traits de caractères qui en font des personnages attachants. Willingham réussit à faire évoluer significativement plusieurs intrigues secondaires en plus de l'intrigue principale. Avec le recul, les avancées sont impressionnantes. Ce tome comporte une bataille décisive entre Mister North et les Fables, sans impression de redite par rapport aux tomes précédents. Par contre les lecteurs qui n'avaient pas apprécié la bataille finale contre l'Adversaire se sentiront à nouveau provoqués car Willingham refuse la facilité qui serait d'emprunter le chemin attendu.

L'humour continue à prendre une place importante et Willingham se révèle fort habile à brocarder les clichés propres aux superhéros, sans non plus tomber dans la caricature au premier degré. Les Fables ne deviennent pas des superhéros, mais ça n'empêche de taquiner les poncifs (il faut voir Pinocchio justifier sa chaise roulante siglée avec le F de la couverture, un grand moment de second degré, sans méchanceté, rendant un hommage taquin à Charles Xavier).

Cette partie bénéficie des illustrations de Mark Buckingham, toujours aussi agréable, avec ses influences bien digérées de Jack Kirby dans son registre titanesque plus grand que nature. Dans ce tome, le lecteur pourra peut-être déceler un encrage plus appuyé. Buckingham nous offre aussi une collection de visages et d'expressions séduisants et inoubliables, sans tomber dans le registre outré. Cette aventure est également l'occasion d'admirer les spécificités de cet univers si particulier : le blaireau anthropomorphe côtoie la princesse épurée, Blanche Neige se fait femme comme jamais, les attitudes d'un pantin de bois (Pinocchio) atteste de son âge sans nul besoin de commentaire, Beauty respire la maternité en ramassant des doudous en peluche. La force de Buckingham est de savoir faire coexister tous ces éléments disparates dans une ambiance cohérente, en rendant chaque personnage particulier, humain et plausible. Ses compositions trouvent le juste équilibre entre le concret et le fantastique tirant vers l'icône.

Cette histoire m'a semblé en état de grâce du début jusqu'à la fin Willingham déroule un scénario à l'issue imprévisible en insérant des éléments donnant une vue d'ensemble, enrichissant l'histoire, sans la ralentir, avec des touches d'humour drôles sans être méchantes. Buckingham crée des images incorporant de multiples éléments disparates, sans effort apparent, pour un monde visuel très riche. À quelques reprises, il est même possible de commencer à apprécier un peu plus qu'un simple spectacle de divertissement, une forme de tendresse et d'humanité sans mièvrerie. 5 étoiles.

Épisode 107 "Waking Beauty" (illustrations de Moore) - de retour dans l'un des royaumes des Fables, celui où était située la capitale de l'Adversaire, une faction essaye de réveiller la Belle au Bois Dormant pour restaurer ce royaume.

Inéluctablement l'état de la Belle au Bois Dormant allait attirer une cohorte de valeureux princes charmants. Willingham en profite pour ajouter deux ou trois tours à sa façon, afin de mieux détourner l'histoire, et pour faire donner la morale par le Bonhomme de pain d'épices. Il bénéficie ici aussi d'un illustrateur qui sort de l'ordinaire en la personne de Terry Moore, créateur de Strangers in paradise, tome 1, et de Echo - Tome 1 : incident. Il est évident qu'il a disposé de temps pour réaliser cet épisode et là aussi le résultat sort de l'ordinaire en mariant humour avec suspense. 4 étoiles, du fait d'un récit un peu moins resserré que le premier.
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