Je l'ai appris à mes dépens, mais cette duologie « Blitz » fait suite à son roman «
Les veilleurs ». Par ailleurs, ce n'est que vers la moitié de ce second tome, que
Connie Willis en fait de trop nombreuses références, quitte à divulgâcher les lecteurs et lectrices (dont je fais partie) qui ne l'ont pas lu.
Connie Willis est une femme, talentueuse, très bavarde. Ce second opus est gonflé à l'outrance avec ces presque 900 pages. J'ose à peine imaginer mes mains si j'avais opté pour l'intégral. Autant « Black out » m'avait scotché et j'ai enfilé les pages avec gloutonnerie, autant « All clear » souffre, sur les cinq cents premières pages, de longueurs gênantes. le gros point négative réside dans le cheminement des événements. Ils se suivent et se ressemblent. Outre ces nombreuses pages noircies,
Connie Willis nous ballade à la fois en 1941 (qui prend une très grande partie de l'histoire), en 1944, un peu en 1945, mais aussi (vers la fin) en… 1995. Dommage, parce quand on se sent bien avec les préparatifs du débarquement, on repart en arrière avec notre trio de voyageurs temporels.
Le personnage que j'ai le plus apprécié est
Mike Davis (Mickaël dans la vraie vie). Il se retrouve dans des situations cocasses qui m'ont bien fait sourire.
Je n'ai pas cru un seul instant à sa mort. Par ailleurs, Connie Willis l'a un peu raté. Ça aurait été plus magistral si on avait assisté à un semblant d'accident que de l'apprendre par un étranger. J'ai été agréablement surpris de découvrir que c'était un agent secret en 1944, tant les deux personnages sont différents. Il est bien plus mature et sa personnalité est différente. J'ai vite digéré sa nouvelle identité, lui torturé à l'idée d'avoir eu un impact négatif sur la guerre, il voulait faire en sorte que le nazisme perde la guerre.
Nous rencontrons du beau monde. Ainsi, nous verrons la Reine (Elizabeth Bowes-Lyon), le général
George Patton,
Agatha Christie,
Alan Turing.
Connie Willis offre un merveilleux hommage aux femmes et aux hommes qui participé à victoire britannique sur l'Allemagne nazie. Ceux ce sont les vrais héros. Grâce à cette lecture, j'ai appris beaucoup de chose, nous français n'imaginions pas la vie des Anglais durant la Seconde Guerre Mondiale. À cela s'ajoute une multitude de références à ses paires, notamment
Agatha Christie,
Charles Dickens et bien évidemment
Shakespeare dont elle nous abreuve de citation dans ses dialogues.
Ce qui est intéressant, c'est de suivre les différents protagonistes, des personnages pas si secondaires que cela. Ils jouent tous un rôle important dans l'aventure de nos trois voyageurs temporels. C'est même sympa de les voir à différente époque.
Connie Willis s'amuse avec les paradoxes et l'histoire, comme si chaque action était déjà écrite à l'avance.
Un bon gros pavé qui aurait gagné à être allégé d'au moins 300 pages, mais j'ai plutôt bien apprécié ce voyage en Angleterre. J'envisage de lire «
Les veilleurs », mais dans l'immédiat.