Intriguée et interpellée par les ressemblances entre sa propre vie et celle de son arrière-grand-mère, Adèle,
Julie Wolkenstein part sur les traces de celle-ci, tentant de reconstituer ce qu'à été sa vie. de 1870 à nos jours, elle nous fait la chronique de sa famille, nous dévoile les joies et les peines de son arrière-grand-mère et même ses pensées les plus intimes. Prenant appui sur un journal intime retrouvé par la Tante Odette, elle reconstitue du mieux qu'elle peut ces années qu'elle n'a pas connues.
C'est sensible, émouvant, très vrai et en même temps très prenant. On aurait pu croire que la vie d'une vieille dame d'un autre temps nous ennuierait, mais en fait pas du tout. L'auteur parvient à rendre son récit très vivant, de même que ses personnages, qu'il nous semble connaitre personnellement à la fin. C'est une belle histoire de famille, avec des réflexions très justes sur la vie, sur les convenances et les contraintes sociales, sur les gens aussi, ces personnages tous assez stéréotypés et représentatifs de leur époque qui traversent la vie d'Adèle.
Je crois que ce qui m'a surtout bluffée en fait, c'est la révélation de la fin. Ce petit chapitre de rien du tout, qu'on n'attend absolument pas, cet avant-dernier chapitre qui nous révèle qu'en fait, Julie a tout inventé, qu'elle n'a jamais rencontré Odette ni récupéré le moindre journal ayant appartenu à son arrière-grand-mère. Et franchement c'est fou, parce qu'on y a cru tout du long, parce que pas un seul instant je n'ai eu le moindre doute, parce que ça m'a semblé tellement réel que j'en ai conclu que ça ne pouvait qu'être vrai.
Certaines zones d'ombre demeurent quand même: qui a finalement hérité de la maison de Saint-Pair (celle d'Adèle)? Il n'en n'est plus vraiment question dès lors qu'on apprend que la maison de Julie est celle construite par Arabella. Et Jules finalement? On a l'impression dans un chapitre qu'il est mort ou parti ou quelque chose comme ça. Mais en fait, cela aussi n'est peut-être qu'invention? Une manière de rapprocher encore l'auteur de son aïeule?
Vraiment, un livre à dévorer, absolument.
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