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Critique de Elamia


Ce roman au titre mystique promettait une histoire envoûtante et féerique... Malheureusement, il n'est pas à la hauteur de mes espérances.

Je remercie infiniment Babelio et les éditions Michel Lafon pour l'envoi de ce livre. Il me faisait de l'oeil dès sa sortie et j'ai eu le plaisir d'être sélectionnée pour le dernier Masse critique. C'est d'abord avec une joie immense que je me suis plongée dans ce roman mais au fil des pages, mon enthousiasme s'est dissipé. Fascinée par l'Écosse depuis de nombreuses années, je pensais vivre cette lecture comme un petit voyage... Mais Marah Woolf n'a pas réussi à me transporter dans son univers. Ce roman s'avère être une énième romance Young Adult comme il en existe des tas d'autres aujourd'hui. Rien ne m'a vraiment marquée dans cette lecture. C'est dommage, vraiment. Je savais que les critiques élogieuses à son sujet étaient rares et pourtant, j'étais bien décidée à lui donner une chance. J'avais bon espoir qu'il me plaise un tant soi peu, mais là, je n'ai pas réussi à rentrer réellement dans l'histoire. le début m'a vraiment plu, les descriptions sont bien menées, le contexte touchant. L'ambiance feutrée des demeures écossaises aussi bien que le climat inhospitalier sont retranscrits à la perfection. le charme agit durant les premiers pages, mais paradoxalement, une fois que Calum entre en scène, le récit se perd dans une mièvrerie sans fin. L'intrigue devient creuse, les dialogues donnent l'impression d'être là juste pour combler un vide. On peut excuser la maladresse de Calum et Emma, qui sont encore jeunes, qui ne cessent de jouer au chat et à la souris mais cela devient trop répétitif. J'ai été incapable de développer la moindre dose d'attachement aux personnages. J'ai retrouvé en Emma un peu de ma passion pour les livres, puisqu'elle est férue de littérature, mais je n'ai jamais réussi à m'identifier à elle. Calum réunit à lui seul tous les stéréotypes des héros masculins de la littérature Y-A, à défaut de me séduire, je l'ai trouvé bien insipide.

J'ai conscience d'être un peu dure avec ce récit. Il partait tellement de bons sentiments que ça me fait mal au coeur de le juger ainsi. Rien que le fait de placer son histoire en Écosse, était une excellente idée de la part de Marah Woolf. L'originalité de ce roman tient dans sa part de mystère au sujet du peuple aquatique des Shellycoats. En faisant de furtives recherches, je n'ai rien trouvé de probant sur eux. Vraisemblablement issus du folklore écossais, il est difficile de dire à quoi ils s'apparentent vraiment, ni ce que sont leurs particularités propres. Les romans traitant de créatures légendaires aquatiques sont rares à ma connaissance et cet aspect là du récit est donc le seul qui soit vraiment intriguant. Personnellement, je les assimile un peu à des elfes de l'eau, dotés de longues chevelures scintillantes, d'un port altier et hautain, vivant d'après des dogmes stricts, n'accordant pas leur confiance aux humains.
En ce qui concerne les autres « créatures » que l'on rencontre durant le dénouement, elles sont en tout point semblables à ce qui existe déjà en littérature de l'imaginaire : fées, lutins, elfes, vampires, loups, rien qui ne sorte de l'ordinaire. Toutes ces créatures restent assez en retrait finalement et certaines sont à peine évoquées. Je pense notamment aux lutins et aux fées, assimilés ici à de simples serviteurs. Ce que je trouve encore une fois dommage, car ce sont des emblèmes du Merveilleux que j'affectionne tout particulièrement et qui auraient mérité un peu plus de considération. Je n'ai pu réprimer un sourire en voyant toutes les allusions au Seigneur des Anneaux, qui constituent un joli hommage à l'un des plus grands écrivains de Fantasy de l'histoire.

Si le fond m'a laissée quelque peu sceptique, je n'ai en revanche, rien à dire sur la forme. Je salue le travail éditorial car l'objet livre est magnifique, de la couverture aux illustrations intérieures, ce livre fait honneur au graphisme décoratif celte. Des entrelacs ornent chaque début de chapitre. Même si ces illustrations n'ont pas vraiment de rapport avec le récit (puisque les légendes sont évoquées de manière plutôt superficielles), elles constituent un petit plus original . D'ailleurs, je regrette énormément que le côté légendaire ne soit pas un peu plus étoffé. On ne nous parle quasiment pas des ancêtres Écossais qui peuplaient ces Terres, leur opinion, leur connaissance vis à vis des ShellyCoats. le récit se concentre pour la majeure partie sur le présent de narration et sur la naïveté des personnages principaux. Je comprends désormais pourquoi beaucoup de lectrices l'assimilaient à Twilight.

Ce roman est desservi par une plume fluide et agréable, si bien qu'on peut le lire très vite, en quelques heures même. Malgré toute la bonne volonté du monde je n'ai pu empêcher la lassitude de s'installer et j'étais déçue de voir mon coup de coeur potentiel, se transformer en lecture assez ordinaire.

En bref, c'est une lecture trop convenue, qui partait de bons sentiments, porteuse de bonnes pistes et idées à développer, mais qui reste malgré tout assez creuse. de plus, j'ai l'impression que la romance prend trop de place au détriment de l'aspect légendaire. Ce n'est certes par un roman inoubliable, qui vous laissera un souvenir indélébile mais il reste divertissant à sa façon. Je pense très certainement lire la suite, car malgré tout ce que j'ai pu dire, je suis assez curieuse de voir où Marah Woolf va nous amener.
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