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EAN : 978B0CN3ZRJ28
209 pages
Éditions Grimoire & La Plume (04/12/2023)
4.5/5   3 notes
Résumé :
Dans un futur proche, deux partis s’affrontent pour la présidence du Gouvernement planétaire. Quelques jours avant le duel final opposant les candidats aux élections suprêmes, le représentant du Parti Humaniste disparaît. Le dernier prototype de robot-enquêteur des laboratoires Gingerbot est mandaté pour résoudre cette affaire.
Entre complots et conflits d’intérêts, qui cette disparition arrangera-t-elle ? Le Parti du Bien-être Technologique qui se targue d’a... >Voir plus
Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
Raconté sous la forme de tranches de vie sur une chronologie tracée d'avance, ce roman nous livre une vision désenchantée, parfois violente du monde de demain dont tout l'intérêt réside dans leur capacité à nous y immerger, le temps de la lecture.

D'emblée, à la manière d'une tragédie grecque, ils nous présentent les protagonistes, il y a Mia l'effrontée des Zones à Confort Limité, Mambassa Tutuka, l'énigmatique président du parti humaniste d'opposition, Rajesh Buverdan, le président tout puissant, Vaucan-5 le robot enquêteur inspiré ainsi qu'une quinzaine d'autres dont nous découvrons leur participation à l'événement historique autour duquel se déroule le roman. Chaque chapitre est une petite nouvelle autonome, consciencieusement datée qui nous permet de tracer, dans notre tête, les liens qu'elles entretiennent. Petit à petit, l'Histoire se déroule devant nos yeux jusqu'à sa conclusion.

La qualité de ce récit réside principalement dans la forme narrative qui vous permettra de découvrir ce qui se trame dans ce monde imaginaire sans jamais vous ennuyer. le style est agréable et les personnages attachants. le thème lui-même résonne déjà avec l'actualité toute récente. Je me suis retrouvé dans cette parodie de monde parfait. Sans tomber dans la théorie du complot, les auteurs nous livrent une vision critique de notre propre réalité. Tout ce qui fait, d'après moi, l'intérêt d'une bonne oeuvre de SF.

Je ne peux résister à vous livrer mon personnage préféré. J'aurais pu vous citer l'ambiguë Kali, informaticienne au parti humaniste, ou la dernière trouvaille de la société robotique Gingerbot, le robot enquêteur qui se prend pour Sherlock Holmes. Mais c'est Mia qui l'emporte haut la main, à la fois victime et héroïne, même si la fin du roman présente une autre facette, moins sympathique. Mais c'est aussi cela que j'ai apprécié dans ce roman, cette volonté des auteurs de ne pas tomber dans le manichéisme de personnages stéréotypés. Aussitôt créés, aussitôt supprimés, on fini par les regretter.

J'ai donc apprécié la lecture de ce premier roman, même si, parfois, j'ai regretté que certains passages ne donnent pas lieu à des développements plus léchés, comme si Christophe et Tu craignaient d'aller trop loin. Je les encourage à oser le faire lors de leur prochain projet.

Si vous voulez passer un bon moment et découvrir des auteurs suisses romans qui ont de l'avenir, n'hésitez pas à vous y plonger également, les défauts cités ne vous empêcheront pas de faire briller vos yeux à la lueur de leur kaléidoscope.
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un très bon roman de SF qu'on ne peut pas lâcher! j'ai passé un agréable moment de lecture en compagnie des personnages et du très original Vaucan! l'histoire est équilibrée, et ça fait plaisir de plonger à nouveau dans une intrigue géopolitique! à lire sans modération
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Citations et extraits (2) Ajouter une citation
— Dépêche-toi, Jess ! Si un adulte nous voit par ici, on sera punies.
Aux pieds des murs et des portails de l’ancienne cité des jeux, les cadavres des déclassés s’ajoutaient aux monticules de poussière et d’ossements. Elle avait reçu l’ordre de ses parents de s’en tenir écartée. Il ne lui restait d’eux que cette injonction teintée d’inquiétude que le temps estompait chaque
jour, s’effaçant devant l’attrait des trésors encore enfouis près de l’enceinte.
Les courtes jambes de Mia, habituées aux ruelles délabrées jonchées de détritus, la portaient loin devant Jessica. Cette dernière, malgré sa bonne mine de nouvelle arrivante, peinait à ne pas perdre de vue la menue silhouette aux longs cheveux acajou. Elle avait promis à son père de revenir vers lui avant le coucher du soleil. Il avait hoché la tête, l’air hagard, ne sachant que faire ou espérer dans cette Zone à Confort Limité qu’il découvrait.
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Or aujourd’hui, ses bras pendaient sans mouvement le long du corps, comme s’il était ligoté.
— Nous ne sommes pas entièrement en paix, riposta Tutuka. Vous le savez, nous appelons notre gouvernement « le Gouvernement planétaire », mais nous oublions des minorités. Des coins de notre monde qui ne veulent pas nous rejoindre.
— Que proposez-vous ? L’ingérence ? Vous voulez envahir les quelques derniers territoires ostracisés ? La liberté est essentielle, et notre Gouvernement s’est construit sur l’adhésion de ses membres, pas sur leur soumission. D’ailleurs, notre défunte consœur l’a appris à ses dépens. Tutuka se racla la gorge. Son dos se courbait, sa posture fléchit. Il encaissait les coups :
— Que me reprochez-vous, Monsieur le Président ? D’être un imbécile ou d’être un idéaliste ?
— De cumuler ces deux tares, Monsieur, conclut Buverdan avec un sourire condescendant.
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