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Critique de LisaGiraudTaylor


Après son ouvrage sur les femmes des nazis (et ici, on parle bien sûr de l'influente/influence de Carin Goëring), James Willie s'attaque à deux frères non pas ennemis mais opposés… en tout… physiquement, socialement, de tempérament, et de luttes… : Herman et Albert Goëring.
Autant le premier s'est illustré depuis la Première Guerre mondiale pour être dans la lumière et la politique (à défaut de poursuivre sa carrière militaire, suite au démantèlement de l'armée allemande après le traité de Versailles), autant le second s'est fondu dans la masse des anonymes, luttant avec ses armes contre ceux qui glorifiaient son aîné.
Leurs enfances, leurs éducations, leurs valeurs semblaient le socle de cette fratrie qui a éclaté rapidement quand l'un, papillon attiré par la lumière vogua vers l'embryon nazi (et son chef Hitler), et l'autre, plus pragmatique, voulait faire une carrière d'ingénieur… deux lieux, deux endroits, deux caractères, deux volontés… pourtant, Herman et Albert, après quelques distances (12 ans), n'ont jamais perdu une valeur : la force de la famille.
Très vite, alors que son frère est le numéro deux du parti et règne en maître sur ses prés-carrés (aviation, etc.), Albert aide des amis, des connaissances, à fuir la répression contre les juifs et se met en danger… surtout que son nom, il y tient et n'entend pas le gommer, même si cela lui vaut d'avoir le SD aux fesses… pourtant, alors qu'il met en danger, aussi, le piédestal de Herman, ce dernier ne le lâche pas… si bien que les alliés feront payer à Albert les excès et l'implication sanglante de Herman.
Dans ce livre, on suit, pas à pas, les itinéraires de Herman et Albert Goëring, de leurs jeunes années, de leurs amours, de leurs vies professionnelles, de leurs rencontres et des luttes menées.
Si on connaît bien la vie de Herman Goëring, certains peuvent ne pas connaître son frère qui a joué un rôle dans le sauvetage de juifs dans l'Allemagne et les territoires occupés…
Entre volontés de protection de son frère et loyauté à son Führer et à la doctrine qu'il prônait, Herman se révèle double, triple et passablement dopé (et pas qu'à la morphine et la codéine) à l'adrénaline. Albert, lui, poursuit sa vie tumultueuse (leur point commune est les femmes), se met en danger, sauve des vies, contourne les services de sécurités… avec un regard bienveillant de son aîné, pourtant craint…
Mais la famille est sacrée et les deux frères, pris dans la tourmente, le sang, le déshonneur, illustrent bien ce dilemme… on se demande si l'ombre plus claire de son frère n'a pas contrebalancé, parfois, une fraction de seconde, l'âme damnée de l'omnipotent Herman qui a réussi, même au procès de Nuremberg, à faire de sa vie, une scène, éclipsant, encore, son cadet.
Ce livre se lit facilement et apporte une autre vision (simplifiée mais intéressante) de la Seconde Guerre mondiale, côté allemand…
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