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Critique de Blok


Blok
27 novembre 2023
J'ai découvert ce livre grâce à la critique de Christophe, qu'il en soit remercié.
C'est un excellent roman, avec des personnages vivants et attachants (mention particulière à Anna) que ce soit les soignants et les patients, puisque l'action se déroute autour d'un clinique psychiatrique suisse, où le protagoniste principal, Nicolas, exerce son activité de médecin psychiatre; l'endroit est isolé, à une haute de Lausanne, isolement accentué par la neige omniprésente et le caractère des aborigènes.
Cet isolement pèse particulièrement à Anna, l'épouse de Nicolas, qui a abandonné son activité professionnelle pour suivre son mari.
L'intrigue se situe en 1952, alors que la psychiatrie institutionnelle amorce une mutation; si on utilise en effet toujours dans l'établissement(assez progressiste au demeurant) les méthodes traditionnelles, électrochocs compris, la thérapie par la parole, d'inspiration freudienne, fait son apparition, et c'est le domaine de NIcolas; bientôt les psychotropes arriveront.
Crise et mutation de l'institution; crise et mutation aussi de Nicolas, qui, comme la plupart de ses patients, peine à se remettre des séquelles de
la guerre, encore proche, avec laquelle il a une histoire compliquée et oscille
au bord de la dépression, qui le guette tout au long du livre. C'est de la vrai dépression dont il s'agit, la melancholia de Burton, et l'auteur en parle avec beaucoup de sensibilité et de finesse, à se demander si le "chien noir" ne l'a pas un temps poursuivi.
Je parlerais volontiers de l'intrigue plus avant, car j'en aurais beaucoup à dire, mais ce serait sans doute trop avant.
Alors je dirai que j'ai beaucoup aimé ce livre.
Je ne peux cependant m'empêcher de pointer quelques erreurs et contre-sens historiques, pardonnables au demeurant puisque l'auteur est brésilien. Que sais-je après tout du Brésil au temps de Don Pedro?
Si donc vous me trouvez ennuyeux, n'hésitez pas à interrompre votre lecture ici
Cela dit:
-la soeur de Thomas, l'un des pensionnaires, fuit l'Espagne avec son ami, républicain espagnol, après la victoire de Franco; passée en France, étant juiveelle est arrêtée par des SS. Mais ka Retirada a eu lieu en 1939; à cette époque la France est encore en paix, et on ne peut en aucun cas y trouver des SS. Citoyenne belge, elle aurait pu regagner son pays sans encombre, et sans doute permettre à son ami d'éviter l'internement au Camp des Mille.
-Nicolas,a ouvert pendant la guerre, un cabinet libéral à Vichy, idée cuieuse, pour un juif, même si sa judéité n'était pas connue. Et par ailleurs, vu la façon dont l'époque voyait les troubles mentaux, il n'y avait guère de place pour un tel cabinet dans une ville de province
-enfin et surtout, l'auteur semble considérer que, sous l'Occupation, la majorité des Français sympathisait avec l'Allemagne et son régime et approuvait les persécutions anti-sémites. Même si l'on adhère pas à la vision iréniste d'une France toute entière résistance, et si Pétain est resté populaire au moins jusqu'à fin 41, il n'en reste pas moins que la détestation de l'Allemagne et des Allemands était générale, sauf dans le petit milieu minoritaire des collaborationnistes.
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