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Critique de mylena


Le thème de ce roman n'est pas vraiment dans ma zone de confort : beaucoup de violence, pas spécialement gore, loin de là, mais il faut bien le dire, le personnage principal se bagarre souvent, il faut dire qu'il semble attirer la castagne, et quand ça va mieux, il se met à la boxe ! En général je n'aime pas trop le style argot parlé à l'écrit : rares sont les gens qui ne parlent qu'argot et en fait les auteurs accentuent l'argot pour communiquer aux lecteurs des éléments qui à l'oral passent par l'intonation, l'accent et pas seulement par le vocabulaire et la syntaxe. Souvent je trouve que le résultat a quelque chose qui manque de naturel, de spontanéité. Mais là, ça m'a plu ou en tout cas pas gêné du tout, j'ai beaucoup aimé le mélange d'argot vieillot et d'argot jeunes. On a tous en tête des expressions qui nous viennent de grands-parents et que l'on comprend plus ou moins. le personnage de Liborio, orphelin mexicain de seize ans, parti tenter sa chance de l'autre côté du Rio Grande, est très attachant. Sa façon d'aborder la vie et d'affronter les galères est pleine de philosophie même si ça ne le sert pas toujours (il faut dire que par moment il a aussi la naïveté de son âge). J'ai adoré son parcours littéraire : parti de zéro, il se met à lire tout ce qui lui tombe sous la main dans la librairie où il travaille (y compris le dictionnaire!). Comme il n'a pas sa langue dans sa poche, son langage (et celui de l'auteur) se retrouve émaillé de vocabulaire savant, à contre-emploi, mais pas à contre-sens. Son libraire de patron, bien plus grossier que Liborio, fait de son côté plutôt dans le néologisme. Ajoutez à cela un brin d'anglais et un soupçon de vocabulaire typiquement mexicain, et vous avez une vague idée de la langue de ce livre. Cela peut sembler ardu à lire, mais en fait il suffit de se laisser (em)porter par la langue, ce qui est d'autant plus facile qu'il y a du rythme. Il faut dire que la vie de ce jeune migrant n'a rien d'un long fleuve tranquille jusqu'à ce qu'il se pose dans un refuge. A partir de là, c'est plus calme, presque trop vers la fin que je trouve un peu trop fade à mon goût. Mais c'est peut-être parce que je n'aime pas trop les romances. C'est un excellent roman d'apprentissage très contemporain et pour un premier roman c'est un coup de maître ! Aura Xilonen est une auteur à suivre !
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