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Citations sur Mise à feu (44)

Quelle est cette fenêtre aveugle, dans le vivant, qui se met en place silencieusement et qui autorise tout à coup un être, s’il saisit l’instant, à changer de direction ? Et ceux que tout prédestinait à agir de la même manière, divergent. Parfois, il ne s’agit que d’une poussière sur la route, on ne voit rien pendant des kilomètres, et soudain, on se rend compte qu’on a perdu notre ligne jumelle.
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Ces lettres, je les restitue aujourd’hui. Elles portent les traces de ma mémoire, comme ces contes épiques appris par cœur, mot pour mot, puis transmis oralement dans les villages, et dont les légères transformations au fil des siècles sont un témoin de la façon dont l’inconscient collectif modifie ses propres mythes. C’est longtemps après que j’apprendrais que les orateurs, pour se souvenir intégralement des quelques milliers de pages de L’Illiade et de l’Odyssée et pour les transmettre sur les places publiques, imaginaient entrer dans un lieu familier, leur maison d’enfance par exemple, et plaçaient une partie du texte dans chaque objet, inventant un parcours logique pour voyager dans la maison et récupérer les morceaux de leur histoire.
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La plupart des adultes nous auraient interdit d'abîmer ces vieux meubles, mais notre mère avait pour règle sacrée que tout ce qui favorisait la joie était autorisé.
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Le visage d’Elio dansait devant mes yeux que j’essayais de garder ouverts. Je me glissai dans ses bras. J’enfouis ma tête sous sa veste, puis soulevai son T-shirt et me faufilai dessous. Mes cheveux disparaissaient sous ses vêtements. Nine en costume d’Elio. Il avait été décontenancé un moment, puis il m’avait enlacée, cachée que j’étais en lui. Ses bras étaient contractés autour de moi, son T-shirt déformé par ma silhouette, sa veste ondoyant autour de nous comme une cape d’invisibilité.
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Il y a ce que l’on espère, et puis le temps passe. Il y a ce que l’on attend, assis sur le coin d’une chaise, le soir, en espérant que la tristesse nous oublie un peu.
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Il est des silences qui sont le signe d’un apaisement. D’autres suivent le coup lancé par un fusil dans la nuit et sont plus bruyants que la détonation qui les précède. Certains vibrent, habités par tous les sons, comme le noir est traversé de toutes les couleurs. D’autres encore soignent des plaies inguérissables.
Et il y a le silence de l’absence. Au milieu des plus belles fêtes, celui-là est assourdissant.
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Avec elle je flottais, comme si le cordon qui liait nos deux ventres à ma naissance était secrètement demeuré solide.
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Un homme ivre, ployant une canette de Maximator sous ses doigts, approcha. Il se tenait le genou, le buste en équerre, le bassin suspendu dans le vide, prêt à s’asseoir sur une chaise imaginaire qui se dérobait à lui. Je le trouvais beau, dans son étrange obstination à faire partie de la danse. Il tituba vers mon frère et posa une main maladroite sur son épaule. J’eus de la gratitude pour cet inconnu qui s’improvisait veilleur du veilleur.
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la magie opérait. J’inspirais, regardais ma mère danser et l'imitais. elle bougeait ses mains en arabesques autour de son visage. A la grâce étrange et sourde que ses mouvements contenaient, je devinais que, sous leur douceur, ils relevaient davantage des coups que des caresses.
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Splendide et cru, c’est ainsi que l’Amazone voulait son nouveau millénaire. La nuit du 31 décembre, elle organisa une grande fête dans notre maison. Juchée sur ses talons hauts, elle enfila sa robe rose pleine de fermetures éclair en argent, robe d’assez mauvais goût, mais qui, sur ma mère, comme toutes celles qu’elle enfilait, devenait la robe d’Alice pour se jeter à la poursuite du lapin et dîner à la table de la reine de coeur.
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