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Critique de Jo_Ly


Jo_Ly
28 février 2023

Firuzeh est une enfant.
Tu ne sais pas prononcer ce prénom, tu vas te contenter de le murmurer, de l'ébaucher.
Au fil des pages, cette esquisse de prénom devient une évidence.

Firuzeh quitte Kaboul, avec son père et sa mère, et Nour son petit frère. Ce que laisse la petite fille tient tout entier dans les contes du père, donner à rêver, donner à réfléchir.

Ils affrontent les colères noires des mers déchaînées. Y laisse une vie. Nasima la meilleure amie. Celle avec qui on échange des promesses, des toujours, même là-bas au pays des kangourous, rien ne pourra les séparer. Rien. Peut-être même pas la mort.

L'arrivée a la couleur des désillusions. Parqués dans un camp, avec d'autres migrants, parqués et maltraités par les gardes, voilà qu'elle apprend ça, Firuzeh. le crime de désirer. Pas la fortune. Ou à peine. Pas le pouvoir.
Désirer la vie, simplement la vie. Ca ne tient à rien. Des mots sur un courrier administratif. Un oui, un petit oui précieux.
Au prix exorbitant.
Et tout au bout, l'Australie.

Ce prénom fragile, Firuzeh, ce prénom que tu ne sais pas prononcer, s'estompe tout doucement. Au profit de ceux qui l'entourent, famille, amis, sacrifiés, tous, de mille façons différentes.
Firuzeh les porte tous, elle est Nour, Masima, les frères de Masima, Atay et Abay, elle est l'histoire de cet exil et de la souffrance qui en découle.

La poésie de l'enfance aux prises avec la violence du réel, avec le rejet, avec le corps qui romp, qui cède. Et tenir encore, quitte à s'accrocher aux vestiges du passé, aux fantômes laissés derrière soi.
La plume sonne juste.
On est ému.
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