Je me suis accordé trois mois de pause pour écrire un roman sur la vie de ma mère, peintre méconnue. Cela fait des années que j'y pense, depuis sa dispa-rition. Disparition... Peu de mots expriment à ce point notre impuissance, comme si la langue essayait elle aussi de ne pas perdre la face.
« Quel bonheur de ne pas identifier ses ennemis et de les redécouvrir à chaque fois avec une innocence enfantine . Ce chat est une machine de guerre. Il n’intègre rien. Grande leçon de combativité . Pour qui n’assimile rien , rien n’est impossible » …
Devant l'arrivée de notre enfant, il y a douze ans, nous êtions comme deux naufragés voyant une météorite arriver à toute vitesse sur leur île déserte, appréhendant le pire.
Aux enterrements, jai toujours le sentiment que la vie s'ouvre à tous les possibles. C'est comme si celui qui partait nous laissait entre les mains tout ce quil n'avait pas accompli de son vivant. On se sent fort d'être en vie.