AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de latelierlitteraire


Oubliez sa couverture qui ne colle ni à l'ambiance ni au genre du roman. Imaginez plutôt Stephen King, Spielberg, Les Goonies ou encore La Maison des Feuilles et même La Guerre des Boutons.

Ça y est, vous visualisez ?


Eh bien, La Maison Vénéneuse c'est un peu de tout ça dans une atmosphère ténébreuse années 80 où foisonnent les références pop culture.

Au programme et pour notre plus grand plaisir nostalgique : balades à vélo dans les bois, K-Way bien dégoulinants, parties de JDR entre potes, séances visionnage de films d'horreur cultes en VHS, soirées jeux de plateau en famille et Guerre des Étoiles.


Vous êtes confortablement installé.e.s ?

Parce que la Maison Vénéneuse c'est d'abord et surtout l'histoire d'Arty, un jeune garçon de 11 ans persuadé que sa maison lui veut du mal. Après l'apparition d'étranges phénomènes au sein du domicile familial, et aidé d'Hugo, de Micky et même d'Anna, il se met à enquêter pour comprendre de quoi il retourne et tenter de conjurer le sort qui semble s'abattre sur eux.

Ce roman, à la croisée des genres, que l'on peut sans doute qualifier de fantastico-horrifique n'a bien d'horreur que le nom. Car même si l'on pressent une grosse influence Kingienne derrière l'écrit, l'auteur ne parvient pas à nous faire ressentir une once de frayeur malgré des éléments bien en place et une maîtrise technique quasi scolaire.

Qu'importe ! Car le roman nous offre aussi d'autres facettes tout autant réjouissantes. À commencer par l'écriture. Et pour un premier roman, on peut le dire, l'auteur a soigné son style. L'écriture est dense et touffue à un point tel que sa richesse peut paraître un brin sophistiquée par moment. Certain.e.s s'en lasseront sans doute ou trouveront le récit alourdit par tant de fioritures quand de mon côté je n'ai pu qu'admirer et apprécier le travail réalisé de la part de l'auteur sur la langue française.

Deuxième point positif et pas des moindres : l'originalité du récit. J'entends par là la superposition d'un mode de vie typiquement américain sur une scène bien française quitte parfois à nous faire douter de la nationalité de l'auteur. En tant que fan de l'American teenager's lifestyle, je peux dire que j'ai été comblée. La jeunesse campagnarde franc-comtoise qui boit du Coca-Cola mais conduit en R5, écoute les Blues Brothers mais roule en VTT et vit dans un lieu-dit nommé La Chapelaine, que de contradictions savoureuses.

J'ai adoré suivre les aventures d'Arty, ses déboires avec la bande rivale du village, le voir s'interroger sur la vie, construire sa relation avec son frère, partager ses troubles intérieurs, ses premiers émois amoureux et l'accompagner dans son parcours initiatique ou comment passer de l'enfance à l'adolescence. J'ai suivi avec intérêt son enquête aux allures mystiques et fantastiques entre les non-dits et les faux-semblants et j'ai adoré ce retour en enfance où tout n'est que jeux, passions et découvertes.
 
Et c'est peut-être parce que j'ai beaucoup aimé ce bouquin que je vais me trouver intransigeante sur ces derniers points. Qui m'ont exaspérée. Je parle ici du schéma patriarcal familial retrouvé et du modèle hétéronormatif qui semble être le seul et l'unique dans cette société dépeinte. Sans oublier les stéréotypes de genre incrustés un peu partout dans le texte (vive l'androcentrisme !). Je ne m'épancherai pas plus là-dessus - j'avais écrit un paragraphe énorme en citant des exemples tirés du roman, mais je pense qu'il n'est pas nécessaire d'appuyer là où ça fait mal. Je vais aussi éviter de parler des choses à bannir mais franchement Indiens d'Amérique NON ! Ce n'est plus entendable aujourd'hui encore plus dans un roman contemporain et ce même si l'action se passe dans les années 80.

Et qu'on se le dise, sans ces aspects fâcheux, c'était le coup de coeur assuré. Dommage, vraiment dommage.
 
*Encore un grand merci à @lou_read_lou_knoxx pour la découverte, allez checker son cool compte !
*Merci infiniment @editionsbelfond d'avoir accepté ma demande de service de presse.
Commenter  J’apprécie          40



Ont apprécié cette critique (4)voir plus




{* *}