Papa a fait un infractus. J'ai appelé les pompiers. Et moi qui n'ouvre pas mes bras pour les accueillir. Leur amour doit être bien for pour qu'ils s'éclipsent comme cela, sans que je n'ai rien d'autre à dire. Oui bien fort leur amour pour que dans le lit ils repartent, sans un pleur, sans un cri.
Tant que je parle, rien n'est fini, mon amour. Négocier. Oui, négocier encore. Même si c'est vain. Simplement pour ne pas sombrer.
La patience, que je n'ai jamais eue, je veux l'avoir pour toi. Je n'ai que cela à faire, attendre et sublimer.
Mon homme entre la mort et la vie . Qui pourrait consoler l'autre ?
Et l'on a perdu la pudeur, parce que les mots sont écrits par d'autres et c'est comme un costume que l'on prend pour mieux se dévoiler.
Alors que je te parle, te dis à voix haute ces pensées qui me traversent, parce qu'il faut bien parleer, oser. Cela, toi et moi on sait le faire, ouvrir notre coeur à ceux qui se taisent.
Oui je me sens soudain si coupable. De ne t'avoir pas protégé, pas assez aimé, pas assez regardé. Si j'avais su, est-ce que j'aurais pu ? Est-ce que l'on s'aime en s'épargnant ?
Mon amour je le savais, tu es entre la mort et la vie. Mais ton coeur bat. Tu es plus vivant que tout à l'heure. Alors je veux me raccrocher à la pensée de te retrouver.
Tendre des fils pour ne pas se laisser submerger par la déferlante.
J'obéis. En pilotage automatique, mais avec ce soulagement étrange, stupide, de n'avoir plus toute ta vie entre mes mains. Puisqu'ils sont arrivés.