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Critique de boudicca


Après cinq tomes particulièrement riches en action et en émotion, ce sixième opus du « Cycle des Princes d'Ambre » marque une rupture importante avec ses prédécesseurs puisque nous changeons pour la première fois de narrateur. Adieu Corwin, bonjour Merlin, fruit de l'union du prince sus-cité et d'une Princesse du Chaos ayant élu résidence à San Fransisco où il mène depuis des années une vie tout ce qu'il y a de plus ordinaire. Comme son paternel, notre nouveau héros semble en effet éprouver la même affection pour notre bonne vieille Terre qui n'est rien d'autre chez Zelazny qu'un univers alternatif dans lequel son narrateur peut se rendre à sa guise afin de s'éloigner de l'ambiance parfois pesante de la cour d'Ambre. Une cour qui n'a pourtant jamais été aussi calme, les problèmes de dynastie opposant la douzaine de fils et filles du précédent souverain ayant enfin été réglés. Mais les mauvaises habitudes et les vieilles rancoeurs sont tenaces et il ne manque qu'un petit coup de pouce à certains pour retomber dans leurs anciens travers. Il faut dire que chez les Princes d'Ambre, le complot est une sorte de seconde nature... On retrouve avec un plaisir intact l'ensemble des personnages hauts-en-couleur tout droit sortis de l'imagination de Zelazny et qui, en dépit de la situation, semblent avoir relativement peu changés.

Merlin est pour sa part un narrateur sympathique, quoique moins charismatique et habile orateur que son père avec lequel il possède néanmoins de troublantes ressemblances. L'intrigue de départ est elle-aussi un peu en dessous de ce à quoi Zelazny avait pu nous habituer mais on se laisse malgré tout aisément embarquer par le dynamisme de la plume de l'auteur. le lecteur n'a en effet guère le temps de souffler et se retrouve une fois encore pris dans une tempête d'événements qui paraissent dans un premier temps n'avoir que peu de rapport les uns avec les autres mais qui s'emboîtent finalement très vite compte tenu du rythme effréné du récit. Peut-être top effréné, d'ailleurs, le personnage n'ayant souvent même pas le temps d'assimiler une découverte ou d'étudier un indice avant que de nouveaux se présentent à lui. Si certaines pièces du puzzle se mettent déjà peu à peu en place, on connaît cela dit la propension de Zelazny pour les retournements de situation de dernière minute, aussi bien malin celui qui pourrait prévoir à ce stade de la série quelles surprises il nous réserve encore. La scène finale joue en tout cas parfaitement son rôle, distillant une ou deux réponses pour contenter le lecteur tout en en laissant quantité d'autres en suspend afin de le pousser à enchaîner directement avec le tome suivant (ce que je me suis évidemment empressée de faire).

Avec « Les atouts de la vengeance », Roger Zelazny inaugure le début d'un nouveau cycle et l'apparition d'un nouveau protagoniste qui, s'il peine pour le moment à se montrer aussi convainquant que Corwin, n'en manque pas moins d'intérêt. Autant dire que la cour d'Ambre risque une fois encore de se retrouver bien secouée !
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