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Critique de karmax211


C'est en lisant ce matin le billet de Babounette que m'est venue l'envie de découvrir ce luthier bagdadi.
J'ai donc, exception à mes habitudes, fait l'achat numérique de l'opuscule, que j'ai lu sur mon écran d'ordinateur.
En fait, ce ne sont pas 39 pages ( en version papier peut-être ) mais 16 pages ( si l'on compte celles de la couverture, du titre et de la dédicace au père de l'auteure à travers ces paroles d'une chanson de Brel très connue ...
À mon père
Il y a deux sortes de temps
Il y a le temps qui attend
Et le temps qui espère
Il y a deux sortes de gens
Il y a les vivants
Et ceux qui sont en mer
Jacques Brel, l'Ostendaise
...au total, 13 pages vite lues.

Le pitch est simple.Dans l'Irak meurtrie par "la guerre, l'embargo, l'État Islamique et la corruption", les caisses sont vides.
Ahmed, le narrateur, qui vient de fêter ses douze ans est le fils de Salim, un luthier musicien dans l'orchestre philharmonique de Bagdad. Marié à Mounia, le couple a un second enfant, Noor qui est la soeur cadette d'Ahmed avec laquelle il partage l'amour du jeu et de la vie.
Salim n'ayant pas été payé depuis plusieurs mois, la famille commence à tirer le diable par la queue.
Le musicien exige de son chef d'orchestre et ami d'être enfin payé.
Face à l'impossibilité de ce dernier d'accéder à sa demande, Salim quitte fâché l'orchestre, rentre chez lui en colère et jette son instrument contre une table où il s'abîme.
Aussitôt Salim regrette son geste et reste inconsolable durant quatre jours et quatre nuits.
Que va-t-il devenir à présent qu'il est privé d'instrument et que son ami le chef d'orchestre refuse de le réintégrer sans "ses bras"?
Comment va-t-il subvenir aux besoins de sa famille ?
Sa femme le pousse à aller vendre des fruits et légumes en ville, ce qu'il finit par faire en cachette des siens.
Or il existe à Bagdad un des meilleurs luthiers au monde ; monsieur Brahimi.
Mounia charge Ahmed de convaincre le vieil homme de remettre en état le luth ( oud ) de Salim.
Monsieur Brahimi "vieil homme laid, gros, ronchon, sorte de Scrooge oriental", voyant l'état du luth oppose un refus catégorique à Ahmed.
"– Quelle honte ! Des cabosses partout, un vernis décollé, des chevilles qui
ne tiennent plus ! On ne devrait pas laisser ces trésors entre les mains de demeurés !...
Crois-tu vraiment que je peux sauver cette carcasse dépourvue d'âme ?
Eh bien, petit, retourne chez toi et dis à tes parents que je ne possède pas
de lampe magique !"
Mais Ahmed ne va pas renoncer.
Il va revenir à la charge, apprivoiser le vieil "ours" et se prendre de passion pour le bois et l'art de fabriquer et de soigner des luths.
Entretemps, le fils de Monsieur Brahimi, a rejoint les rangs de l'État Islamique, au désespoir de son vieux père.
Pour lui redonner goût à la vie et pour qu'il répare le luth de son père, Ahmed va se faire passer pour le fils du luthier en écrivant, au nom du fils djihadiste, de fausses lettres de repentir et de demande de pardon...
Que donnera la ruse, comment sera vécu le mensonge ?...

La nouvelle est d'agréable facture sans atteindre des sommets d'imagination et d'excellence littéraire.
C'est plus un conte qu'une nouvelle.
C'est candide sans être niais.
Il manque à l'auteur l'expérience qui lui éviterait certains clichés et certaines facilités...mais c'est bien intentionné.
Cela étant la lecture est plaisante, la structure narrative est tenue, le propos a du fond et la plume a un certaint talent.
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