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EAN : 9782875956767
39 pages
Lamiroy (30/11/-1)
4/5   4 notes
Résumé :
Le Luthier de Bagdad - Leïla Zerhouni
Je venais de fêter mon douzième anniversaire lorsque je rencontrai monsieur Brahimi pour la première fois. Je fus tout de suite frappé par la forme grotesque de son nez. Personne n'aimait ce vieil homme laid, gros, ronchon, sorte de Scrooge oriental. Mais il possédait des doigts de fée et on venait de loin pour lui rendre visite. Craintif, je poussai la porte de l'atelier poussiéreux. Quel mystère le luthier de Bagdad dis... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (4) Ajouter une critique
Le luthier de Bagdad - Leïla Zerhouni - Nouvelle - Éditions Lamiroy-Opuscule#240 -Lu le 13 mars 2023.

MAGNIFIQUE !

Petite lecture de seulement 39 pages, un opuscule est une petite nouvelle de 5.000 mots paraissant tous les vendredis. Format 10 cm sur 14 cm.

J'ai reçu celui-ci d'une amie, et je la remercie vivement car cette lecture a été un enchantement, une petite délicatesse, bref vous avez compris, j'ai adoré.

Le papa d'Ahmed petit gars de douze ans, fâché avec son ami qui dirige l'orchestre de Bagdad pour un différend concernant son salaire, quitte son travail, il joue du luth (ou oud) et en rentrant chez lui, lance son luth sur la table et celui-ci se casse. C'est une catastrophe. Plus de rentrée d'argent dans la famille.

Le petit Ahmed est envoyé chez le luthier monsieur Brahimi pour tenter de lui faire réparer l'instrument, mais ce luthier de renommée mondiale a un caractère pour le moins pas très avenant et il renvoie le gamin chez lui, pestant contre celui qui a osé occasionner un tel sacrilège, abîmer un luth.

La mère d'Ahmed le renvoie encore et encore chez le luthier et il finit par ne plus en avoir peur au bout d'un temps assez long. Il a apprivoisé le vieux bonhomme acariâtre et a percé le secret de son coeur, son fils unique est parti se battre aux côtés de l'État Islamique.

Que va faire le petit Ahmed pour rendre le sourire à monsieur Brahimi ?
Monsieur Brahimi réparera-t-il le luth du père d'Ahmed ?

Cette lecture a été un moment de rêve, quelle jolie écriture, quelle jolie histoire, quelle jolie fin !

Dans quelques jours, je posterai en citation la lettre que Monsieur Brahimi écrit à Ahmed, un bijou de tendresse.

C'est évident, ma prochaine lecture sera son premier roman, Femmes empêchées paru en mars 2022 aux éd. M.E.O.

Bravo Madame Leïla Zerhouni, vous lire a été pour moi un moment suspendu dans le temps. Merci.
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C'est en lisant ce matin le billet de Babounette que m'est venue l'envie de découvrir ce luthier bagdadi.
J'ai donc, exception à mes habitudes, fait l'achat numérique de l'opuscule, que j'ai lu sur mon écran d'ordinateur.
En fait, ce ne sont pas 39 pages ( en version papier peut-être ) mais 16 pages ( si l'on compte celles de la couverture, du titre et de la dédicace au père de l'auteure à travers ces paroles d'une chanson de Brel très connue ...
À mon père
Il y a deux sortes de temps
Il y a le temps qui attend
Et le temps qui espère
Il y a deux sortes de gens
Il y a les vivants
Et ceux qui sont en mer
Jacques Brel, l'Ostendaise
...au total, 13 pages vite lues.

Le pitch est simple.Dans l'Irak meurtrie par "la guerre, l'embargo, l'État Islamique et la corruption", les caisses sont vides.
Ahmed, le narrateur, qui vient de fêter ses douze ans est le fils de Salim, un luthier musicien dans l'orchestre philharmonique de Bagdad. Marié à Mounia, le couple a un second enfant, Noor qui est la soeur cadette d'Ahmed avec laquelle il partage l'amour du jeu et de la vie.
Salim n'ayant pas été payé depuis plusieurs mois, la famille commence à tirer le diable par la queue.
Le musicien exige de son chef d'orchestre et ami d'être enfin payé.
Face à l'impossibilité de ce dernier d'accéder à sa demande, Salim quitte fâché l'orchestre, rentre chez lui en colère et jette son instrument contre une table où il s'abîme.
Aussitôt Salim regrette son geste et reste inconsolable durant quatre jours et quatre nuits.
Que va-t-il devenir à présent qu'il est privé d'instrument et que son ami le chef d'orchestre refuse de le réintégrer sans "ses bras"?
Comment va-t-il subvenir aux besoins de sa famille ?
Sa femme le pousse à aller vendre des fruits et légumes en ville, ce qu'il finit par faire en cachette des siens.
Or il existe à Bagdad un des meilleurs luthiers au monde ; monsieur Brahimi.
Mounia charge Ahmed de convaincre le vieil homme de remettre en état le luth ( oud ) de Salim.
Monsieur Brahimi "vieil homme laid, gros, ronchon, sorte de Scrooge oriental", voyant l'état du luth oppose un refus catégorique à Ahmed.
"– Quelle honte ! Des cabosses partout, un vernis décollé, des chevilles qui
ne tiennent plus ! On ne devrait pas laisser ces trésors entre les mains de demeurés !...
Crois-tu vraiment que je peux sauver cette carcasse dépourvue d'âme ?
Eh bien, petit, retourne chez toi et dis à tes parents que je ne possède pas
de lampe magique !"
Mais Ahmed ne va pas renoncer.
Il va revenir à la charge, apprivoiser le vieil "ours" et se prendre de passion pour le bois et l'art de fabriquer et de soigner des luths.
Entretemps, le fils de Monsieur Brahimi, a rejoint les rangs de l'État Islamique, au désespoir de son vieux père.
Pour lui redonner goût à la vie et pour qu'il répare le luth de son père, Ahmed va se faire passer pour le fils du luthier en écrivant, au nom du fils djihadiste, de fausses lettres de repentir et de demande de pardon...
Que donnera la ruse, comment sera vécu le mensonge ?...

La nouvelle est d'agréable facture sans atteindre des sommets d'imagination et d'excellence littéraire.
C'est plus un conte qu'une nouvelle.
C'est candide sans être niais.
Il manque à l'auteur l'expérience qui lui éviterait certains clichés et certaines facilités...mais c'est bien intentionné.
Cela étant la lecture est plaisante, la structure narrative est tenue, le propos a du fond et la plume a un certaint talent.
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Ce luthier de Bagdad, j'aurais bien voulu le connaitre davantage, car il souffre, et donc ne peut s'empêcher de mordre. Lorsqu'un jeune garçon lui demande de réparer le violon de son père que celui-ci a abîmé dans un accès de colère, il tarde, il tarde, il tarde…jusqu'à ce que ce gamin ne mette le doigt sur la source de ses problèmes.

Oui, j'aurais voulu m'attarder auprès de ce personnage un peu sorcier. Mais ce format minuscule (cette nouvelle a été lue en 10 minutes) m'a profondément frustrée.
Il me semble qu'une nouvelle devrait davantage narrer un instant de vie, et pas s'embarquer dans des considérations psychologiques et philosophiques qui forcément seront tronquées.
L'ambiance pourrait s'installer, et pfuit, elle s'évapore. Les raccourcis dans la narration, dans les descriptions et les dialogues m'empêchent de m'installer.

Merci à ces lectrices de Babelio qui font voyager ce tout petit livre, je me ferai un plaisir de l'envoyer à mon tour à qui voudra. Une belle petite musique se dégage de ces pages…
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Bagdad, la ville des 1001 Nuits, celle qui fit rêver le monde, n'est plus que délabrement et désolation. En proie à la violence des uns, le rêve a viré au cauchemar. Pourtant, là comme ailleurs, subsistent des parcelles d'humanité. Parfois bien cachées, là où on les attend le moins. Cet opuscule est apaisant comme la caresse d'une mère sur le visage de son enfant fiévreux. Hélas ! cela ne dure que le temps de 5.000 mots et le monde continue à aller mal. Alors, à quand un recueil de nouvelles de Leila Zerhouni ?
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Citations et extraits (1) Ajouter une citation
Mon petit Ahmed, lorsque tu liras ces lignes, je serai loin. J'ai toujours rêvé de sentir le parfum des jardins de Mossoul. On m'en a dit tant de bien ! Pourvu que leurs fleurs ne soient pas flétries et que les orangers n'aient pas été dévastés par la folie des hommes ! Ne cherche pas à me revoir mais sache que je ne pars pas le coeur lourd, et pour cela je te remercie. Longtemps, le oud a été la seule raison de m'accrocher à la vie. Mais c'est toi qui m'a ramené dans le monde des vivants. Dès le début, j'ai su que ce n'était pas mon fils qui avait écrit ces lettres. Mais peu m'importait. Tu avais l'air si heureux de me rendre heureux que je n'ai pas voulu te décevoir. Alors, j'ai fini par croire à ton histoire. Oui, pendant de longues semaines, j'étais ce père comblé qui recevait enfin des nouvelles de son fils... et toi... toi je te considérais comme ce petit-fils que je n'ai jamais eu. Quant au oud de ton père - je lui demande pardon - je savais que si je le réparais tout de suite, nos rencontres s'espaceraient...
Le temps est venu pour moi de te laisser t'envoler, comme le son de mes luths une fois réparés. Ce ne serait pas juste de vouloir te retenir en cage. J'emporte, comme seul viatique l'odeur de mon bois et le souvenirs de tes yeux espiègles. MERCI, MERCI pour le bonheur que tu m'as apporté, si éphémère fût-il...
Une dernière chose : je te l'avoue, tu n'es pas encore tout à fait prêt pour devenir un bon luthier... il te faudra dix ans pour parfaire cet art. Mais j'ai confiance en toi. Bientôt, tu pourras dialoguer avec le bois et percer ses secrets. Personne ne pourra le faire à ta place, petit, mais je vais t'y aider. Voici les clés de mon atelier. J'ai réglé toutes les formalités. Il n'attend que ton souffle et ta bonté. Qui d'autre que toi pour guérir l'âme des instruments blessés ?
Monsieur Brahimi
P.-S : ne malmène jamais le bois. Un bois meurtri devient orgueilleux et impossible à traiter...
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