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Critique de CDemassieux


Vous connaissez la différence entre un moteur essence et un moteur diesel ? Si oui, autant vous dire que ce premier tome des Rougon-Macquart – lu en fac sur l'ordre express d'une odieuse mégère qui refusait d'entendre parler de psychologie dans les romans ; c'est vous dire la joie que nous éprouvions à l'écouter nous édifier pendant des plombes sur la nécessaire austérité monacale de la littérature ! – est, à mon humble et négligeable avis, poussif.
Fort heureusement, dès le second tome, La Curée, on roule plus vite.
Mais revenons à cette mise en place sans doute nécessaire qui se déroule à Plassans, commune où tout commence – et s'achève, avec le Docteur Pascal. Nous sommes au lendemain du coup d'Etat de Louis-Napoléon Bonaparte, la bête noire de Victor Hugo, lequel fut bien plus injuste avec le neveu qu'avec l'oncle, ce dernier assoiffé de conquêtes, obsédé par sa gloire et qui portait des chapeaux bizarres. Passons !
On découvre donc l'arbre généalogique – et les soubresauts du déterminisme cher à l'auteur – d'une famille dont nous suivrons les aléas sous le Second Empire. Vient se greffer une histoire d'amour entre deux jeunes gens – Miette et Silvère –, qui sera une tragédie intime inaugurale de bien d'autres.
Certes, il fallait bien en passer par-là et force est d'admettre, à la lumière de ce qui suit, que les diesels ont du bon car ils ont ce mérite de tenir la route !
Par honnêteté, je livre ici l'avis DU spécialiste de Zola, Henri Mitterand, qui vaut bien mieux que le mien, mécréant idolâtre De Balzac égaré chez les Rougon-Macquart : « Voilà la véritable assise des Rougon-Macquart, en même temps que la formidable première mesure de leur ouverture. Les vingt volumes du cycle entier sont installés sur un tombeau ; la société qu'ils vont décrire prend naissance sur le meurtre de ses enfants. Une jeune fille, la poitrine percée, mourant dans les plis du drapeau rouge ; un jeune homme, le crâne ouvert par le coup de fusil d'un gendarme. Quelle ironie glacée frappant les fondations, et de ce nouveau monde et de ce massif romanesque ! » (Merci au site Passion Lettres pour ladite citation).
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