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Citations sur Les Rougon-Macquart, tome 1 : La fortune des Rougon (451)

L'hérédité a ses lois, comme la pesanteur.
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Cet homme illettré, dont l’orthographe était douteuse, rédigeait lui-même les articles de la Gazette avec une humilité et un fiel qui lui tenaient lieu de talent.
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Rien de plus charmant, en vérité, que ces promenades d'amour. L'imagination câline et inventive du Midi est là tout entière. C'est une véritable mascarade, fertile en petits bonheurs et à la portée des misérables. L'amoureuse n'a qu'à ouvrir son vêtement, elle a un asile tout prêt pour son amoureux ; elle le cache sur son coeur, dans la tiédeur de ses habits, comme les petites-bourgeoises cachent leurs galants sous les lits ou dans les armoires. Le fruit défendu prend ici une saveur particulièrement douce; il se mange en plein air, au milieu des indifférents, le long des routes. Et ce qu'il y a d'exquis, ce qui donne une volupté pénétrante aux baisers échangés, ce doit être la certitude de pouvoir s'embrasser impunément devant le monde, de rester des soirées en public aux bras l'un de l'autre, sans courir le danger d'être reconnus et montrés du doigt.
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Lorsque, à dixsept ans, Pierre apprit et put comprendre les désordres d’Adélaïde et la singulière situation d’Antoine et d’Ursule, il ne parut ni triste ni indigné, mais simplement très préoccupé du parti que ses intérêts lui conseillaient de prendre. Des trois enfants, lui seul avait suivi l’école avec une certaine assiduité. Un paysan qui commence à sentir la nécessité de l’instruction, devient le plus souvent un calculateur féroce. Ce fut à l’école que ses camarades, par leurs huées et la façon insultante dont ils traitaient son frère, lui donnèrent les premiers soupçons. Plus tard, il s’expliqua bien des regards, bien des paroles. Il vit enfin clairement la maison au pillage. Dès lors, Antoine et Ursule furent pour lui des parasites éhontés, des bouches qui dévoraient son bien. Quant à sa mère, il la regarda du même oeil que le faubourg, comme une femme bonne à enfermer, qui finirait par manger son argent, s’il n’y mettait ordre. Ce qui acheva de le navrer, ce furent les vols du maraîcher. L’enfant tapageur se transforma, du jour au lendemain, en un garçon économe et égoïste, mûri hâtivement dans le sens de ses instincts par l’étrange vie de gaspillage qu’il ne pouvait voir maintenant autour de lui sans en avoir le coeur
crevé. C’était à lui ces légumes sur la vente desquels le maraîcher prélevait les plus gros bénéfices ; c’était à lui ce vin bu, ce pain mangé par les bâtards de sa mère. Toute la maison, toute la fortune était à lui. Dans sa logique de paysan, lui seul, fils légitime, devait hériter. Et comme les biens périclitaient, comme tout le monde mordait avidement à sa fortune future, il chercha le moyen de jeter ces gens à la porte, mère, frère, soeur, domestiques, et d’hériter immédiatement.
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Les amoureux connaissaient bien ce bout de rivière : par les chaudes nuits de juillet, ils étaient souvent descendus là, pour trouver quelque fraîcheur ; ils avaient passé de longues heures, cachés dans les buissons de saules, sur la rive droite, à l'endroit où les prés Sainte-Claire déroulent leur tapis de gazon jusqu'au bord de l'eau.
Ils se souvenaient des moindre plis de la rive; des pierres sur lesquelles il fallait sauter pour enjamber la Viorne, alors mince comme un fil; de certains trous d'herbe dans lequel ils avaient rêvé leurs rêves de tendresse ..
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Rougon, seul enfin, s'assit à son tour dans le fauteuil du maire.. Il poussa un soupir et s'essuya le front. Que la conquête de la fortune et des honneurs était rude!
Enfin il touchait au but, il sentait le fauteuil moelleux s'enfoncer sous lui, il caressait de la main, d'un geste machinal, le bureau d'acajou, qu'il trouvait soyeux et délicat comme la peau d'une jolie femme .......
...... Autour de lui, le silence du cabinet lui semblait prendre une gravité religieuse qui lui pénétrait l'âme d'une divine volupté.
Il n'était pas jusqu'à l'odeur de poussière et de vieux papiers, traînant dans les coins, qui ne montât comme un encens à ses narines dilatées.
Cette pièce aux tentures fanées, puant les affaires étroites, les soucis misérables d'une municipalité de troisième ordre, était un temple dont il devenait le dieu.
Il entrait dans quelque chose de sacré.
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L’autre fils Rougon, Pascal, celui qui était né entre Eugène et Aristide, ne paraissait pas appartenir à la famille. C’était un de ces cas fréquents qui font mentir les lois de l’hérédité. La nature donne souvent ainsi naissance, au milieu d’une race, à un être dont elle puise tous les éléments dans ses forces créatrices. P 92
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Sans la moindre dot, désespérant d’épouser le fils d’un gros négociant, elle préférait mille fois un paysan qu’elle comptait employer comme un instrument passif, à quelque maigre bachelier qui l’écraserait de sa supériorité de collégien et la traînerait misérablement toute la vie à la recherche de vanités creuses. Elle pensait que la femme doit faire l’homme. Elle se croyait la force de tailler un ministre dans un vacher. P 78 (à propos de Félicité)
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Rougon, malgré sa haine profonde pour les Macquart, accueillit très volontiers son neveu, qu’il savait laborieux et sobre. Il sentait le besoin d’un garçon dévoué qui l’aidât à relever ses affaires. D’ailleurs, pendant la prospérité des Mouret, il avait éprouvé une grande estime pour ce ménage qui gagnait de l’argent, et du coup il s’était raccommodé avec sa sœur. Peut-être aussi voulait-il, en acceptant François comme employé, lui offrir une compensation ; il avait dépouillé la mère, il s’évitait tout remords en donnant du travail au fils ; les fripons ont de ces calculs d’honnêteté.
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Un paysan qui commence à sentir la nécessité de l’instruction, devient le plus souvent un calculateur féroce.
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