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Critique de Takalirsa


Quand j'ai découvert les oeuvres d'Emile Zola au lycée, je me suis promis de lire l'intégralité des Rougon-Macquart un jour. Trente ans plus tard, je prends enfin le temps de me replonger dans la saga.
Je dois bien avouer que mon ressenti de lecture est mitigé. Il y a des moments où l'écriture de Zola me captive, et des passages qui me semblent interminables. J'aime quand il dépeint les caractères de ses personnages, et les relations qu'ils entretiennent entre eux. L'influence de l'hérédité mêlée à l'environnement social me passionnent, et c'est pour cela que j'ai voulu reprendre la généalogie depuis le début et dans l'ordre: pour mieux cerner tous les liens que l'auteur a tissés entre les protagonistes d'un roman à l'autre.

Le récit commence avec Miette et Silvère et il m'a fallu un moment avant de comprendre que celui-ci était le petit-fils d'Adélaïde Fouque, dite tante Dide, à l'origine de toute la lignée ("Il regardait la pauvre vieille qui demeurait à deux pas de ses enfants, et que ceux-ci cherchaient à oublier, comme si elle fut morte; alors il l'aimait davantage, il l'aimait pour lui et pour les autres"). L'histoire d'amour entre les deux adolescents est touchante (et tragique), et elle nous plonge au coeur de l'insurrection contre l'Empire, mais cette introduction m'a semblé bien trop longue.
Par contre j'ai trouvé passionnante la plongée dans l'histoire de la famille avec la rivalité entre Pierre Rougon, le fils légitime comploteur, et Antoine Macquart le bâtard fainéant. En fait, dans ce premier tome, tous les principaux protagonistes des livres suivants sont évoqués de manière plus ou moins détaillée. Cela permet de créer du lien avec les titres les plus connus (la Gervaise de L'Assommoir, Etienne Lantier dans Germinal et son fils Jacques de la bête humaine, Octave Mouret dans Au Bonheur des dames, etc.).

La partie politique m'a nettement moins captivée. Je n'y ai trouvé d'intérêt que dans le sens où elle éclaire la personnalité des uns et des autres. Celle qui se révèle dans toute son intelligence manipulatrice, c'est Félicité, la femme de Pierre, bonhomme stupide et poltron qui ne serait jamais arrivé à la tête de Plassans sans les habiles manoeuvres de son épouse.
Il est aussi beaucoup question de leurs enfants notamment les trois fils: Pascal le médecin dévoué (Le Docteur Pascal, "un de ces cas fréquents qui font mentir les lois de l'hérédité"), Eugène l'avocat et Aristide le journaliste qui "aimait l'argent comme son frère aîné aimait le pouvoir".

Il faut tout de même reconnaître toute l'ironie de cet épisode où s'affrontent les insurgés républicains et les défenseurs de l'Empire napoléonien: Rougon et sa bande ne sont que des opportunistes s'attribuant de pseudo actes héroïques et manipulant l'opinion publique pour acquérir le pouvoir (et la fortune, donc).
Le roman termine comme il a commencé, avec le personnage de Silvère, qui nous fait mesurer combien la révolte du peuple a en réalité mieux réussi à ceux qui l'ont subie (et retournée à leur compte) qu'à ceux qui l'ont bravement menée. Ironie ou cruauté du sort, les corrompus s'en sortent mieux que les idéalistes...
Et ce n'est qu'un début! Les prémices d'un "éternel recommencement, avec ses joies présentes et ses larmes futures".
Lien : https://www.takalirsa.fr/la-..
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