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Critique de Walden-88


Au commencement était le Verbe... enfin, non je mégare là... Au commencement était Adelaïde Fouque, la génitrice de la très célèbre lignée des Rougon-Macquart. Adelaïde épouse Rougon, un jardinier mal dégrossi; de cette union naît un fils, Pierre Rougon. Puis elle se met en concubinage avec Macquart, un contrebandier paresseux et porté sur la boisson qui lui donne deux enfants, Antoine et Ursule.

Pierre Rougon, a hâte de ne plus être paysan, travailler la terre, soigner les légumes, lui semblait grossier, indigne de ses facultés. Très vite, il devient ambitieux et avide. Il souhaite par dessus tout devenir bourgeois. Il ne recule devant rien pour assouvir ses rêves de gloire et de fortune. Sa femme, Félicité, qui n'est pas la dernière question avidité, manipule son mari et c'est grâce à elle qu'ils parvienent à leurs fins.

Il est des hommes qui vivent d'une maîtresse, Antoine Macquart, vit de sa femme (Fine, une grande travailleuse) et de ses enfants, avec autant de honte et d'impudence. C'est sans vergogne qu'il pille la maison et s'en va festoyer au dehors. Après de nombreuses années à vivre aux crochets des siens, il se retrouve seul et voit les évènements de 1851 comme une aubaine qui pourrait bien faire sa fortune.

C'est dans ce contexte que nous suivons le destin de ces deux demi-frères (que tout oppose ou presque : Rougon choisit le camp des conservateurs alors que Macquart fait tout pour que les républicains l'emportent) à Plassans, une petite ville de province (en réalité Aix-en-Provence où a grandi Zola) sur fond de coup d'Etat bonapartiste.

Zola nous révèle donc les premiers secrets du "livret de famille" et pose les bases de cette fresque familiale et sociale sous le Second Empire. On remarque déjà que les racines et le tronc de l'arbre sont pourris, que les descendants de cette famille vont cumuler de nombreux vices et défauts. Assurément un très bon début, tant je me suis délecté de ces personnages fourbes et opportunistes que sont Pierre, Félicité et Antoine et de voir les subterfuges qu'ils imaginent poussés par leur avidité maladive.
Pour finir, je laisse la parole à Pascal Rougon (le fameux Docteur Pascal, dont le vingtième roman éponyme clôt la série) qui résume à merveille la situation : "Il songeait à ces poussées d'une famille, d'une souche qui jette des branches diverses et dont la sève âcrecharrie les mêmes germes dans les tiges les plus lointaines, différement tordues, selon les milieux d'ombre et de soleil. Il crut entrevoir un instant, comme au milieu d'un éclair, l'avenir des Rougon-Macquart, une meute d'appétits lâchés et assouvis, dans un flamboiement d'or et de sang".
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