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Critique de colimasson


Malgré sa louable ambition de refléter la situation des paysans français à la fin du 19e siècle, Emile Zola parvient moins à atteindre l'essence réelle de ce monde rural que le reflet qui s'en échappe, devenant vérité aux yeux de l'écrivain alors qu'il « s'est contenté de parcourir la Beauce en calèche ». En-dehors des impressions ethnologiques cumulées au cours de ce parcours touristique, les fantasmes et légendes folkloriques sont esquissés à gros coups de brosse : le sang, le sexe et la mort fricotent dans un sordide mélange d'inceste, de zoophilie et de consanguinité.


Ni jouissive ni répugnante, cette soupe doit se boire avec une cuillère en argent. Emile Zola observe de loin ses paysans et pardonne leurs péchés imaginaires avec l'indulgence du privilégié qui a échappé aux vices de la misère et de l'ignorance. Si quelques scènes sincèrement troublantes émergent de l'ensemble –l'évolution des relations entre le grand-père Fouan et le petit-fils Jules déterminée par la fatalité du jugement social- et si quelques mauvaises prédictions du piètre agronome Zola parviennent à nous faire sourire en cette époque où la décroissance semble plus raisonnable qu'un développement infini de l'agriculture industrielle, le reste de la Terre flotte dans un entre-deux trouble, ne parvenant jamais à atteindre la représentation percutante du monde de Jacques Bonhomme ou une représentation mythique, digne héritière des pastorales antiques.
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