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Critique de emma_x


Il était beau comme un Dieu, l'abbé Breger ! Vraiment, je n'exagère pas : une vraie pop star des sacristies, un physique de jeune premier aussi. Ceci explique que tout le monde lui ait donné le bon Dieu sans confession. Il a d'ailleurs beaucoup reçu pendant ses années au service de Dieu, de son Dieu j'entends : de l'argent, des biens, des femmes, du pouvoir ! C'est normal, voyez-vous, un homme si dévoué au bien être de ses ouailles ne pouvait qu'engranger et recevoir en retour.

Voyez-vous, je suis tombée comme les autres sous son charme au début du roman d'Arnaud Zuck. (Attention, c'est ici que je partage des souvenirs personnels !) Il faut dire que j'ai été une petite fille très pieuse, allant aux offices tous les dimanches, priant avec conviction et n'hésitant pas à houspiller ma soeur qui était trop dissipée pendant la messe. Ajoutez à cela la description physique de l'Abbé Breger (grand, cheveux noirs, sourire éclatant, une élégance et un charisme indéniables) et ses qualités autres (le verbe haut, le sens de l'écoute, l'apparent appétit pour le progrès et l'émancipation des femmes), je serais pour sûr tombée sous son charme si j'avais eu le malheur de croiser son chemin.

Puis, au fur et à mesure du récit, le malaise s'installe, le portrait se noircit, on se sent de plus en plus mal jusqu'à la nausée…

Ce premier roman d'Arnaud Zuck est basé sur des faits réels, l'histoire avait fait grand bruit en Lorraine et dans le pays dans les années cinquante. Je dois avouer que je ne la connaissais pas, ce qui a laissé le suspense entier jusqu'au bout. Je vous encourage d'ailleurs vivement, si vous ne connaissez pas les faits, à ne pas faire de recherches avant de commencer votre lecture (mais de le faire après, comme la curieuse que je suis !).

J'ai beaucoup aimé ce roman, dévoré en une journée. Je ne peux pas dévoiler trop de la trame au risque de vous gâcher la « surprise », mais sachez que j'ai été maintes fois glacée par le portrait de cet homme de bien si mauvais, de cet homme censé oeuvrer dans la lumière de Dieu et pourtant si noir, de cet homme auprès de qui les fidèles cherchaient confiance et absolution et qui ne méritait lui-même ni l'une ni l'autre. J'ai également été très sensible aux portraits de femmes de ce livre : de la plus jeune à la plus âgée, elles irradient et n'en rendent l'Abbé qu'encore plus sombre.

Merci infiniment à Arnaud Zuck pour cette plongée en eaux (bénites) troubles, je souhaite à « L'Aube du Diable » un succès plus que mérité.
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