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EAN : 978B091FT637Q
264 pages
Ex Aequo (31/03/2021)
4.6/5   25 notes
Résumé :
Jeune prêtre charismatique au charme inimitable, l’abbé Henri Breger, est vénéré par ses fidèles. Car avec son style moderne, il réveille, dans une presque idylle, la vie de la paroisse encore meurtrie par les récentes blessures de la guerre achevée une décennie auparavant. Mais, dans l’ombre de son dévouement, entre les prônes et les confessions, le rock’n’roll et les fêtes du village, le père Henri partage avec ses paroissiennes éperdues bien d’autres plaisirs.>Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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Avertissement : si vous débutez la lecture de ce roman, vous ne parviendrez pas à vous « arracher » à ses pages jusqu'à ce que vous l'ayez terminé ! le titre « L'aube du diable » est déjà une trouvaille géniale, et lorsque vous comprendrez pourquoi, vous direz « Chapeau » l'auteur.
Arnaud Zuck se souvient d'un homicide hors norme qui a traumatisé la Lorraine dans les années 50. L'évènement l'a suffisamment marqué pour lui inspirer ce roman, dans lequel son imagination a fait le reste…
Un prêtre, un village, des habitants à la vie simple… un presque huis clos dans lequel on s'installe confortablement. On comprend vite que « quelque chose cloche » et que les apparences sont souvent trompeuses. L'auteur avance tranquillement dans son intrigue, l'air de rien, tout en nous entraînant inexorablement dans la spirale d'une progression vers une véritable horreur. de quoi nous faire froid dans le dos ! Oui, on est glacés d'épouvante mais en même temps rendus complètement addicts ! On est déroutés par l'inconcevable de la situation mais en même temps, on a hâte de savoir où tout cela nous mènera !
Parce que le père Berger a un gros défaut, et c'est peu dire, plutôt une perversité qu'il cache bien mais qu'il exerce gaiement jour après jour. Je n'en dirai pas plus, car vous le découvrirez. Je peux tout de même vous prévenir : le « dérèglement » de cet homme va créer bien des drames humains et nous placera face à sa folie grandissante.
Le talent justement de l'auteur est de nous faire plonger dans la psychologie de ce curé bien sous tout rapport et très humain, semble-t-il, et de nous dévoiler tout à la fois son esprit démoniaque, jusqu'à ce que celui-ci s'exprime dans toute son abjection. Les victimes de son âme corrompue, innocentes et naïves proies, nous voudrions les avertir, mais celles-ci foncent droit dans le mur ! Car ce serviteur de Dieu utilise son statut pour cacher ses vices et est absolument convaincu d'être au-dessus de tous, tant son égo est puissant et sa stratégie de manipulation implacable. Aucun remord, aucun accès à ne serait-ce qu'une petite once de culpabilité, car bien sûr, ce sont les autres, les coupables. Son seul tracas, cacher à ses supérieurs qui il est vraiment afin qu'il puisse garder sa soutane. D'ailleurs, l'Eglise est-elle si innocente que cela dans sa manière de le laisser oeuvrer dans l'ombre ?
L'écriture est maîtrisée, le style agréable à lire. Les descriptions sont à la hauteur du talent de l'auteur. Des passages sont instructifs et nous apprennent bien des choses que nous ignorions peut-être. Et n'oublions pas, des passages qui nous font sourire malgré tout! Bref, la lecture coule facilement et nous entraîne dans cette intrigue fort troublante.
Arnaud Zuck, merci pour ce beau moment passé avec « L'Aube du diable » !
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Il était beau comme un Dieu, l'abbé Breger ! Vraiment, je n'exagère pas : une vraie pop star des sacristies, un physique de jeune premier aussi. Ceci explique que tout le monde lui ait donné le bon Dieu sans confession. Il a d'ailleurs beaucoup reçu pendant ses années au service de Dieu, de son Dieu j'entends : de l'argent, des biens, des femmes, du pouvoir ! C'est normal, voyez-vous, un homme si dévoué au bien être de ses ouailles ne pouvait qu'engranger et recevoir en retour.

Voyez-vous, je suis tombée comme les autres sous son charme au début du roman d'Arnaud Zuck. (Attention, c'est ici que je partage des souvenirs personnels !) Il faut dire que j'ai été une petite fille très pieuse, allant aux offices tous les dimanches, priant avec conviction et n'hésitant pas à houspiller ma soeur qui était trop dissipée pendant la messe. Ajoutez à cela la description physique de l'Abbé Breger (grand, cheveux noirs, sourire éclatant, une élégance et un charisme indéniables) et ses qualités autres (le verbe haut, le sens de l'écoute, l'apparent appétit pour le progrès et l'émancipation des femmes), je serais pour sûr tombée sous son charme si j'avais eu le malheur de croiser son chemin.

Puis, au fur et à mesure du récit, le malaise s'installe, le portrait se noircit, on se sent de plus en plus mal jusqu'à la nausée…

Ce premier roman d'Arnaud Zuck est basé sur des faits réels, l'histoire avait fait grand bruit en Lorraine et dans le pays dans les années cinquante. Je dois avouer que je ne la connaissais pas, ce qui a laissé le suspense entier jusqu'au bout. Je vous encourage d'ailleurs vivement, si vous ne connaissez pas les faits, à ne pas faire de recherches avant de commencer votre lecture (mais de le faire après, comme la curieuse que je suis !).

J'ai beaucoup aimé ce roman, dévoré en une journée. Je ne peux pas dévoiler trop de la trame au risque de vous gâcher la « surprise », mais sachez que j'ai été maintes fois glacée par le portrait de cet homme de bien si mauvais, de cet homme censé oeuvrer dans la lumière de Dieu et pourtant si noir, de cet homme auprès de qui les fidèles cherchaient confiance et absolution et qui ne méritait lui-même ni l'une ni l'autre. J'ai également été très sensible aux portraits de femmes de ce livre : de la plus jeune à la plus âgée, elles irradient et n'en rendent l'Abbé qu'encore plus sombre.

Merci infiniment à Arnaud Zuck pour cette plongée en eaux (bénites) troubles, je souhaite à « L'Aube du Diable » un succès plus que mérité.
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L'auteur, avocat de son métier, revisite avec audace l'affaire du curé d'Uruffe, qui dans les années 50 avait défrayé la chronique en France.
Pour connaître ce fait divers dans ses grandes lignes, j'étais curieuse de découvrir comment Arnaud Zuck avait pu aborder cet affreux crime pour en faire une retranscription romancée tout en restant fidèle à la réalité.

Il s'arme alors d'une plume tout à fait respectable, l'écriture se montre percutante, plaisante. Tantôt tranchante ou même teintée d'un humour bien dosé, elle parvient à attiser notre curiosité et à nous tenir en haleine tout du long, passionné par les événements.

Cette sombre affaire est alors traitée comme un thriller, dans lequel l'auteur nous livre tous les tenants et les aboutissants, sans jamais rien laisser au hasard. On assiste à la genèse du mal, s'attardant sur les travers du méchant dans ses moindres détails. On y rencontre également des personnages attachants, il parvient à susciter notre empathie avec intensité. C'est tout à la fois sensible et effroyable. Inutile de vous dire que le curé est complètement abominable, croqué sous des traits démoniaques, nous saisissant d'effroi. le diable se montre souvent sous ses plus beaux atours, se cachant parmi nous sans aucun scrupule.

Arnaud Zuck arrive à peindre le tableau d'une campagne lorraine encore très catho et d'une époque très attachée à la morale. Les moeurs y sont justement dépeintes et on s'immerge dans la vie de ses contemporains des années 50 avec appétence. Force est de constater que son sujet et tout ce qui l'a entouré se révèle livré au lecteur avec de grandes et fidèles connaissances tout en rendant l'affaire attrayante par un imaginaire intéressant mais jamais outrancier. Un beau dosage qui nous permet de tourner les pages avec une admiration certaine pour son travail d'adaptation.

J'ai donc aimé suivre cette histoire, si machiavélique soit elle, livrée avec authenticité,  renforçant le côté bouleversant du drame. J'ai apprécié la manière très juste dont l'auteur l'aborde, avec tension dramatique et sentiments ambivalents. J'ai également trouvé la fin bien à propos, ouvrant la porte à des réflexions propres à notre humanité sur la sentence, avec un certain recul près de soixante-dix ans plus tard.
Je vous invite à vous plonger dans ce roman à la fois noir, historique, presque biographique, qui vous procurera bien des sueurs froides.
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⚠ COUP DE ❤ !!!! "L'Aube du diable" A. Zuck

Est-ce le diable qui aurait revêtu les habits sacerdotaux d'un curé de campagne pour se vautrer dans les pêchés capitaux sans éveiller la méfiance de ses ouailles?
Est-ce un homme pervers, narcissique, insatiable qui a profité du pouvoir que confère la soutane pour assouvir ses penchants abjects ? Est-ce un crime passionnel dont l'auteur serait à la fois le sujet, l'objet et le motif?
Fondé sur un fait réel perpétré dans le diocèse de Nancy-Toul dans les années 50, ce roman est une vraie réussite et ce, à plusieurs niveaux.
Sociologique, premièrement car la description des moeurs, des mentalités, des activités d'une bourgade rurale d'après-guerre est absolument remarquable. Alors que l'intrigue se déroule en huis clos dans le village fictif de Marchiennes, l'auteur n'en fait pas pour autant un pur roman du terroir car il émaille son récit des changements qui touchent le monde : le rock, les voitures, le cinéma mais aussi l'évolution des relations humaines, hommes/femmes, famille, etc. L'omerta de l'Eglise immuable, coupable et magistralement campée par le personnage de l'évêque est traitée avvec subtilité mais explicitement.
Psychologique, où nous atteignons le point d'orgue du roman : tous les personnages sont minutieusement construits, dans leur rôle social certes mais surtout dans leur intériorité, leurs valeurs, leurs caractères. Aucune négligence, aucun personnages n'apparaît comme secondaire. Les femmes sont merveilleusement saisies dans les contradictions propres à l'époque, entre liberté conquise et carcan sexuel et social.
Et, bien sûr, le père Breger, beau, charismatique, aimé de tous et de toutes et pourtant si vénéneux, si amoral, si monstrueux.
On pensera à Zola, à Bernanos, à Tirso de Molina, à Barbey d'Aurevilly, pour la littérature, on remontera à la source documentaire, on se confrontera à l'atrocité du crime d'Uruffe pour apprécier la rigueur de travail de l'auteur, bref on sera conquis par la finesse du texte autant qu'atterré par la vérité judiciaire.

Je recommande ce thriller historique de grande qualité +++ pour le fond pour sa noirceur diabolique et pour la plume fabuleuse de Arnaud Zuck.
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Aujourd'hui, je vous parle de « L'Aube du diable » de Arnaud Zuck et c'est aux Éditions Ex Æquo dans la collection Hors Temps.
"La plus belle des ruses du diable et de vous persuader qu'il n'existe pas " ( Charles Baudelaire). Dans ce récit historique, inspiré de faits réels et romancé par Arnaud Zuck, le diable a choisi le bon costume pour duper la population, il a pris l'apparence de l'abbé Henri Breger. Il peut ainsi approcher ses potentielles victimes en toute quiétude, n'éveillant chez elles aucun soupçon. Ces manoeuvres diaboliques le mèneront au pire acte qui soit, un acte sans possibilité de retour. Cette histoire c'est celle du curé d'Uruffe, une tragédie qui a eu lieu en 1956.
Pour celles et ceux qui s'y rendront, Arnaud Zuck sera présent le samedi 11 septembre au Livre sur La Place qui a lieu à Nancy du 10 au 12 septembre.
*****
Les faits se déroulent dans la France 50, une époque où la foi envers Dieu et ses représentants prime sur le reste. Une époque où il est inconcevable de remettre en cause la parole sacrée des hommes d'église. Je vous parle d'un temps où le curé de votre paroisse prenait des décisions importantes pour vous et votre famille sous couvert de préserver votre honneur, votre intégrité, votre bien-être. Il venait à votre rencontre chez vous pour vous venir en aide, parler de vos soucis, résoudre vos problèmes, bien souvent, il partageait même votre repas. Il faisait partie intégrante de votre vie et son rôle était aussi important que celui du maire du village. C'est dans ce contexte qu'opère l'abbé Henri Breger, un homme d'église vénéré par ses fidèles. Il est moderne, il a une aisance en public, une beauté et un charisme qui attirent les femmes en particulier et dont il use et abuse malgré son statut. Ce qui lui a déjà valu d'être déplacé car l'église réglait les problèmes ainsi, en les déplaçant. Cet abbé n'hésitera pas non plus à faire ce qu'il faut pour s'enrichir au passage afin de couvrir ses dépenses personnelles qui tendent vers le luxe, pour assurer un train de vie qu'il n'est pas sensé désirer. Vous l'aurez compris cet homme de Dieu s'avérera être un manipulateur, un imposteur, un prédateur. Bien que sa position lui demande de faire don de soi et de bonté en permanence, cet homme avide ne fera aucune concession sur ses désirs démesurés et insensés. Quel qu'en soit le prix à payer et il se montrera bien incapable d'en assumer les conséquences.
Tout cela semble bien loin de sa mission divine.
Arnaud Zuck nous relate ce fait divers avec beaucoup de recul et de neutralité. Nul besoin d'en rajouter au vu des terribles évènements qui nous sont narrés. Bien que ce récit soit romancé, vous n'oubliez pas que cette histoire est réelle et que des êtres humains ont perdu la vie, trompés par cet homme d'église en qui ils avaient toute confiance.
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
C’était une affaire d’adultes et le gamin n’avait pas à y prendre part, avait-on tranché. Grâce à Dieu, et pour le bien de tous, cet encombrant procès-verbal avait donc été écarté du dossier de plainte avant d’être finalement détruit par le feu…
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Tu sais, un militaire, c’est fait pour partir en manœuvres, ou à la guerre. Notre amour pourra bien continuer comme avant, même après tes noces. Tu dois absolument te marier. Au moins, les apparences seront sauves, tenta-t-il de la convaincre.
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La pensée ne doit jamais précéder la parole, et si un coup de fouet laisse une meurtrissure, un coup de langue brise les os, leur avait-on appris, au besoin à force de punitions corporelles et à coups de verges de noisetier sur les épaules !
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Je couche pas sans amour, moi… Et celui que j’aime, le seul que j’aime, bah c’est toi ! Tu sais très bien que la chaleur de ton corps me manquera pour toujours si je dois m’en passer.
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Le malin savait toujours rivaliser d’ingéniosité et créer de savants artifices pour séduire puis corrompre ses victimes.
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