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Critique de Khalya


Dans ce livre très court comportant une nouvelle de 47 pages et un chapitre de son ouvrage « le monde d'hier » d'environ 45 pages, on peu voir toute la vie de Stefan Zweig.
La gouvernante, en effet, a été écrite en 1907, alors qu'il avait à peine 26 ans, alors qu'Eros Matutinus est tiré d'un espèce de mémoire qu'il a commencé à écrire en 1934 et qu'il a envoyé à son éditeur 1 jour avant son suicide.
Malgré le grand nombre d'années qui séparent ces deux textes, je n'ai pas trouvé de grande évolution, ni dans l'écriture ni dans les pensées.
Zweig dénonce, peut être de manière plus abrupte dans Eros matutinus que dans la gouvernante, l'ignorance des jeunes en matière de sexualité.
Que ce soit les deux fillettes qui découvrent que leur gouvernante a une relation avec leur cousin, se méprennent sur certaines confidences entendues à travers une porte, puis assistent à des scènes que personne ne leur explique et qui les conduisent à considérer les adultes comme autant d'ennemis chargés de leur mentir sur toute chose, ou les adolescents, presque des adultes, privés d'éducation sexuelle, quelque soit leur sexe d'ailleurs. Alors que le garçon, s'il a un père « attentif » ou des amis plus âgés et plus au fait de ces choses là, aura tôt fait de s'instruire dans les maisons de tolérance, la jeune fille reste ignorante jusqu'à ce qu'elle apprenne brutalement la chose dans son lit de noce. Imaginez le traumatisme que cela doit être pour elle !
Zweig déplore ce maintien dans l'ignorance au nom d'une soi disant bienséance et pense, à juste titre d'ailleurs, que cette absence d'éducation ne peut qu'apporter des dérives. Il pense surtout aux jeunes garçons, qui inconscient des danger des prostituées de rues, n'ayant pas forcément leurs entrées dans des maisons de tolérance plus sûre mais beaucoup plus chère, n'osant pas s'ouvrir de leurs tourments et interrogations à leurs pères, se mettent en position de contracter ce que l'on appelait les « maladies honteuses » pour lesquelles, à l'époque, on ne connaissait guère de traitement.
Il n'a pas tort quand il laisse entendre qu'une éducation sur ce sujet, même succincte, épargnerait beaucoup de doutes, d'erreurs et de souffrance à la jeunesse en passe d'entrer dans l'âge adulte.
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