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Critique de mandarineS


Le titre est explicite. C'est une tranche d'Histoire vue de l'intérieur. Stefan Zweig voyage dans les souvenirs d'une vie riche en rencontres de toutes sortes. L'auteur a côtoyé le gotha du monde intellectuel de la première moitié du XXème siècle. Il décrit un monde bourgeois et aristocratique dont tous les codes vont s'effondrer avec la survenue de la 1ère Guerre mondiale. Les deux décennies qui vont suivre, avec les crises économiques qui ont secoué l'Europe et notamment l'Autriche et l'Allemagne, feront le creuset du cataclysme qui a secoué le monde ensuite : l'Autriche morcelée puis annexée par l'Allemagne, l'ostracisation des juifs, leur traque et leur massacre. Zweig n'a pas d'autre choix que de fuir à l'étranger pour sauver sa peau. Quand l'Angleterre entre en guerre, il se doit de la quitter. Là s'arrête son témoignage.
Mais ce récit est aussi celui d'un pacifiste convaincu, ami de Romain Rolland et de tant d'autres artistes, multilingue à la carrière internationale coupée nette en pleine gloire par le nazisme.
Evidemment, c'est de la grande littérature ! C'est Zweig tout de même ! le style est impeccable, toujours emprunt de pudeur. Découvrir la vie de l'auteur, de son enfance à son exil, avec ses mots est une archive inestimable. L'auteur réussit toujours à garder une bonne distance avec les faits historiques. Son récit n'est jamais submergé par les émotions que l'on ressent pourtant très fortement à la lecture, notamment quand il évoque son statut de réfugié. Mais il a ce talent de pouvoir nous laisser les percevoir sans les déverser à flots d'encre sur le papier ce qui rend ces moments encore plus poignants.
Au-delà d'une autobiographie, ce livre nous appelle à demeurer toujours vigilants face au cours de l'Histoire, à ne pas se laisser leurrés par les discours politiques, et nous enseigne que quoique veuillent les peuples, ce sont toujours les puissants qui ont le dernier mot.
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