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Critique de le_Bison


Ils se sont aimés. Passionnément. Avec Zweig, les histoires ne changent guère d'un roman à l'autre, d'une gare à l'autre. Tout juste évoluent-elles en fonction de la température politique ou caniculaire de l'époque. Il y est question d'amour, de bourgeoisie, de retrouvailles et de départ. Ils s'aiment comme avant. Avant les menaces et les grands tourments. Ils s'aiment tout hésitants. Découvrant l'amour et découvrant le temps. Encore et toujours. Attends, je vais chercher un mouchoir, toute cette eau de rose a tendance à faire couler mon rimmel façon Marc Bolan. Je suis comme ça, un être de chair, de sang et de sperme qui verse sa petite larme dès qu'il est question d'amour et de passion. Un bison sensible. Mais je ne suis pas là pour m'épancher nu sur ma psychologue, bien que question psychologie, Stefan Zweig sait la coucher sur papier.

Un train qui entre en gare, un homme qui sort tremblant de son compartiment. Une femme sur un quai. le sourire au rendez-vous, comme une évidence. de longs jours d'attente, mois, années. Et ces deux êtres qui se retrouvent après une longue séparation. Dans le souvenir de cet amour du passé. Un amour retrouvé ?

Les êtres changent, une longue séparation, de vieilles lettres jaunies par le temps, correspondances enflammées, des cuites au mezcal et des larves avalées pour effacer cette distance, oublier cette guerre qui empêche un allemand amoureux de retraverser l'Atlantique pour retrouver une femme discrète et amoureuse. Mais tous les tonneaux du Mexique ou de Munich, mousse bavaroise ou agave ensoleillé, ne sauront couler ce grand amour d'un autre temps, le temps où l'amour s'écrit sur papier avant que de pénétrer dans un hôtel miteux ou mieux côté.

Je ne sais pas pour toi, mais il y a tant à découvrir de ces rencontres sur un quai de gare. de suivre le visage de belles demoiselles et des beaux messieurs, des souriants et des timides, des yeux qui s'enflamment et d'autres qui pétillent, des bouquets d'edelweiss ou des bouteilles de bières à la main. S'installer sur un banc et regarder les couples se retrouver, s'enlacer, s'embrasser, se coller et se serrer jusqu'à fêler les côtes frêles et menues. C'est si beau l'amour, la passion… Des amours affichés ou des adultères cachés. Pas besoin d'être un Sherlock pour démasquer la légitimité des couples sur un quai de gare mais les moeurs d'un autre temps exigeait d'autres convenances. Et après ce quai de gare… Un hôtel, une chambre, un appartement discret et vide. Oser, se déshabiller et baiser ou se contenter de ce sourire et de cette timidité pour rester dans la passion épistolaire et le souvenir enflammé d'antan.

« le Voyage dans le Passé », l'amour sur un quai de gare.
Lien : http://leranchsansnom.free.f..
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