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Critique de Vermeer


Recueil de nouvelles, je ne parlerai pas de toutes, ce serait trop long.
La nouvelle titre raconte une histoire d'amour, de mariage et de mort dans les prisons lyonnaises sous la Terreur.
Ma préférée est la première du recueil "Histoire d'une déchéance". Encore une brillante analyse psychologique de S. Zweig d'une femme qui n'a jamais appris à ETRE..
La nouvelle raconte l'histoire de Mme de Prie, maîtresse du duc de Bourbon durant la Régence de Louis XV. Après le départ de son amant, elle est exilée elle-même (en Normandie ! mais bon, on est au début du XVIII ° siècle)..
Elle était belle, coquette, intrigante, superficielle, vivait uniquement dans l'instant présent et courait les fêtes de Paris et Versailles. Exilée dans la campagne normande, elle s'amuse le premier jour mais dès le deuxième jour, le vide, la solitude et l'ennui s'emparent d'elle. Elle comprend que l'exil sera durable et ne peut supporter de ne plus être admirée. "Elle sentait cette solitude où personne ne la réclamait". Dans les premiers courriers reçus, elle s'aperçoit qu'à la Cour, on ne parle plus d'elle, qu'elle est déjà oubliée ce qui la stupéfie, elle qui adorait user de son pouvoir sur les autres, qui n'a jamais vécu pour elle-même mais uniquement par et dans le regard des autres. La solitude de la campagne lui est insupportable, elle n'existe plus, c'est "un arrêt de mort". Elle essaie d'impressionner les paysans normands mais au bout de quelque temps, cela ne marche plus, elle donne des fêtes car dans son orgueil elle ne veut pas qu'on sache qu'elle périt d'ennui mais l'été finit...Dans le même temps elle sollicite, quémande ses anciens "amis" de la Cour qui bien sûr ne répondent pas (elle ne leur sert plus à rien).
La déchéance, ce n'est pas la disgrâce royale, c'est elle-même qui sombre et se déshumanise incapable de comprendre qu"elle a toujours vécu dans un monde factice.
Combien aujourd'hui ne pourraient exister loin des paillettes des médias, de leur profession, se jugent indispensables, confondent comme Mme de Prie être et paraître ?
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