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Critique de marina53


La Corogne, août 2010. Germinal Ibarra, de la fenêtre de son bureau, regarde les étoiles filer dans le ciel. Taciturne, peu bavard, cherchant dorénavant un sens à son travail d'inspecteur, il préfère bosser de nuit. Sa femme, Carmela, lui reproche ses absences, notamment vis-à-vis de leur fils, Samuel, atteint du syndrome de Williams. Depuis 3 ans maintenant, c'est à dire depuis qu'il a retrouvé puis sauvagement assassiné l'homoncule, le violeur et le tueur de la petite Amanda, il erre dans sa propre vie et n'est plus que l'ombre de lui-même. Après un détour au club, il reçoit un appel du commissariat. Une jeune femme, présentant de multiples blessures, vient d'être admise aux urgences et réclame Ibarra à son chevet. Ce dernier aura bien du mal à reconnaître Eva Mahler, riche héritière de l'empire Malher et maman de la petite Amanda...
Trois mois plus tôt, Costa da Morte. À bord de la décapotable de son mari, Paola fuit. C'est dans cette pension, tenue par Dolores, qu'elle s'arrêtera. Loin de chez elle. Réservée, un peu en retrait, elle fera tout de même connaissance avec Mauricio, ce vieux chapelier argentin, et son petit-fils, Daniel...


Víctor del Árbol nous plonge dans un roman choral saisissant où s'entremêlent plusieurs histoires et plusieurs époques. L'on fait ainsi connaissance avec Ibarra, flic de son état, qui navigue entre deux eaux depuis qu'il a tué l'assassin d'Amanda. Un homme fatigué de vivre. Alternant habilement passé et présent, l'auteur tisse au fil des pages une galerie de personnages approfondie. Des personnages tourmentés, rongés, semblant tous porter leurs morts, fuir quelque chose ou avoir des comptes à rendre. Tous cherchant une raison de vivre. de Málaga à Punta Caliente en passant par Buenos Aires, de l'Espagne franquiste à la dictature argentine, l'auteur creuse peu à peu dans leur passé et dévoile petit à petit les actes de chacun mais aussi les liens existant entre eux. L'ambiance, à la fois mélancolique et pesante, accentue toutes ces souffrances et donne vie à ces morts si présents. Un roman dense, fouillé, émouvant et d'une profonde noirceur dans lequel l'auteur aborde différents thèmes tels que l'amour, le remords, la filiation, la vengeance, la vie et la mort mais aussi le poids du passé que chacun porte en soi. de sa plume poétique, noire et riche, Víctor del Árbol nous offre un roman âpre, cru et bouleversant.
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