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Critique de NathalieBC


Un millón de gotas; le titre espagnol me semble mieux correspondre au poème russe auquel il fait référence mais vu que je ne parle pas le russe... bref, c'est un roman que j'ai à la fois adoré et détesté.
J'ai détesté parce que, quoi qu'on en dise, c'est un polar et je déteste les polars, ces histoires abracadantesques et alambiquées où chacun est "le fils caché" de l'autre et cherche à se venger des blessures du passé. Bon ben là c'est ça. Les 2 ennemis jurés, Igor et Elias, ne cessent de se retrouver (Tataannn !) durant 60 ans et de se blesser par personnages interposés. C'est chiant et absolument pas crédible. de plus, les histoires de mafias ne m'intéressent absolument pas, sauf quand elles sont filmées par Coppola. J'ai mis un mois à lire les 200 premiers pages, baillant d'ennui aux chapitres intitulés "Barcelone 2002".
Pourtant, je suis allée au bout parce que je me suis laissée happer par les chapitres russes. Alors, même si le roman ne commence pas par ça, l'histoire commence véritablement quand 4 jeunes communistes européens (deux Britanniques, un Français et un Espagnol) débarquent à Moscou, en 1933, pour un stage professionnel, une sorte d'Erasmus avant l'heure. Ils ont 20 ans; ils sont pleins de fougue et vont participer de leurs mains à l'édification du socialisme radieux. Évidemment, sous Staline, ça tourne vite au cauchemar et nos joyeux drilles se retrouvent accusés de sabotage et déportés à Nazino. le récit de cette déportation est tellement atroce que j'ai cru que c'était une invention de l'auteur. Mais en fait non, c'est vrai ! Ensuite, je ne spoile pas mais il faut comprendre que tout part de là et notamment de la rencontre entre Igor et Elias dans un train de déportés.
Ce roman nous emmène ensuite au coeur du goulag, de la guerre civile espagnole, de la retirada, de la seconde guerre mondiale, de la Guerre froide, jusqu'à l'affairisme mafieux des années 80 quand l'Espagne est entrée dans la CEE et que l'argent a coulé à flots. Ça, j'ai adoré, notamment parce qu'on est loin du mythe romantique des héros-martyrs de la République espagnole. de plus, la construction du roman est parfaite: un puzzle dont les pièces s'agencent lentement et dont on ne distingue le motif qu'à la fin.
Encore une dernière critique: si vous êtes plutôt thé anglais, porcelaine à fleurs, cottage et chien-chien, passez votre chemin; Toutes les vagues de l'océan c'est meurtres, tortures, déportations, famine, cannibalisme, viols et trahisons. Quelques pages de joie auraient été bienvenues pour respirer un peu.
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